Tourgueniev, « le plus occidentalistes des
Russes » quand il se pose en vis-à-vis de Zola, Flaubert et des Goncourt « repousse leur conception
physiologique, « gastronomique » de l’amour, à laquelle il oppose sa
vénération presque religieuse de l’Eros et de sa puissance ».
Je ne sais discerner ces caractères, mais
« gastronomique » lu dans le journal de salle de la MC2, me plaisait
bien.
Tout est réuni pour passer une bonne soirée avec ce qu’il
faut de mélancolie et de tourments slaves convenant parfaitement au théâtre, avec
de surcroît un metteur en scène de confiance
Cette fois un jeune précepteur débarquant dans une famille, fournit
un argument pour approcher d’avantage de la comédie que d’une fatale tragédie.
"Je suis brisé de chagrin et en même temps je me sens léger, comme un homme qui part pour un long voyage au-delà des mers : il a le cœur gros de quitter ses amis, il est angoissé, mais avec ça le bruit de la mer est si gai, un vent si frais lui souffle au visage que le sang pétille dans ses veines même si son cœur est lourd...Oui je m'en vais, c'est décidé."
"Je suis brisé de chagrin et en même temps je me sens léger, comme un homme qui part pour un long voyage au-delà des mers : il a le cœur gros de quitter ses amis, il est angoissé, mais avec ça le bruit de la mer est si gai, un vent si frais lui souffle au visage que le sang pétille dans ses veines même si son cœur est lourd...Oui je m'en vais, c'est décidé."
La précision de la langue s’accorde parfaitement à la
finesse des sentiments dont la complexité n’entrave aucunement la réception
auprès des spectateurs ravis de passer près de deux heures autour de problèmes
amoureux. Et ce ne sont même pas des problèmes : des recherches, des
occasions de mieux se connaître, si loin de violences porcines ou metooyennes.
Si je connaissais mieux l’œuvre de Marivaux, je n’hésiterai
pas à rapprocher cette pièce de celui dont on dit à marivaudages : « légèreté du ton dans des propos qui parlent d'amour », ce
n’est vraiment pas loin de cela.
Les acteurs sont excellents, les éclairages
sur des décors sobres aux couleurs qui évoquent des fresques effacées de
Pompéi, élégants. Même si les départs vers ailleurs dans les pièces russes sont
toujours des issues à des situations d’ennui, de mauvais choix, du temps qui
abime, je n’ai pas perçu de drame. Personne sur le plateau ne déchire sa
chemise, n’empoisonne, ne flingue et c’est bien bon.
……………………….
Les petits enfants sont là, alors je
m’éloigne des écrans. Reprise des articles lundi 19 février.