J’étais parti pour la déception et suis revenu ayant fait le
plein d’émotions.
La foule, 15 000 personnes en trois soirées au Summum
de Grenoble, avait envie d’être aimable, sentimentale, chanteuse. La tournée du
sexagénaire s’appelle « Phoenix ».
Je craignais le pire avec en première partie un clone de
« Tatatam » : Gauvain Sers
qui m’a paru bien tendre pour chanter
« Mon fils est partir au djihad » ou pour dénoncer ceux qui ont
supporté le FN à Hénin Beaumont, tellement conventionnel.
Enfin au bout du tunnel d’un visuel qui débouche sur de
belles images d’une vieille ville la nuit, les lumières éclaboussent.
« Toujours debout » : « Mister Renaud
Mister Renard », un tombereau de cailloux dans la voix.
On pardonne tout, à notre miroir, et chamboulé, je suis,
sous les souvenirs en avalanche.
« Il est midi
passé,
Je reviens les mains vides
Trop de vent, pas assez,
L'eau était trop humide »
Je reviens les mains vides
Trop de vent, pas assez,
L'eau était trop humide »
Patrimonial : « En cloque »,
« Pierrot », « Dans mon HLM, « Les mots »,« Bal à
l’ambassade », « Morgane de toi », « Germaine », «
Hyper cacher », « J’ai embrassé un flic »,
« Manhattan-Kaboul », « Paris –Dakar »,« It is
not because you are », « Etudiant poil aux dents » en défense et
illustration du rock français et du musette, « Gérard Lambert » avec retour
sur ses passions privées additionnés des nouveaux venus, Malone :
« Ta batterie », et sa petite
fille : « Héloïse » pour
finir par un pot pourri « tout pourri » : « Hexagone »,
« Laisse béton », « Miss Maggie », « La mère à
Titi »… « Fatigué »...
« J'emmènerai
dimanche
Si je peux la gamine
S'emmêler dans les branches
A la pêche à la ligne »
Si je peux la gamine
S'emmêler dans les branches
A la pêche à la ligne »
Avec ce qu’il faut d’auto dérision, par exemple à propos de « Mistral
gagnant » qu’il se désole de voir comme chanson préférée des français, il
accompagne le public qui la chante très bien comme tant d’autres, sa voix est
devenue plus audible en cours de route.
Mais comme on reste à l’écoute d’une radio crachotante,
quand la musique est bonne, on ne veut plus se quitter : oui on lui laisse
le temps de tirer sur une cigarette et on en redemande : ça lui fera du
bien et pourtant il se fait du mal, il nous a fait du bien : une
autre ! Une autre !
« Dès que le vent
soufflera je repartira
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons... »
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons... »
Le jingle que je mettais à mes élèves pour leur annoncer
qu’on allait partir en classe de mer, les dépassait peut être à l’époque, mais
ils pouvaient avoir saisi l’allégresse du moment qui allait nous porter au delà
de nos jours, au-delà de nous. Devenus grands, je pense que la chanson leur
parle.
« Ne pleure plus
ma mère
Ton fils est matelot
Ne pleure plus mon père
Je vis au fil de l'eau, »
Ton fils est matelot
Ne pleure plus mon père
Je vis au fil de l'eau, »
…………
Le dessin est extrait d’un album de bandes dessinées qui
vont bien à ses chansons paru chez Delcourt.
…………
La semaine qui vient, papou poule est avec ses poussins.
Je reprends
les parutions sur ce blog lundi prochain, on sera le 27 février.