lundi 15 septembre 2008

Les « Légendes d’avenir » dansent dans la rue.





4000 personnes : des enfants, des vieilles, des djeun’s maquillés avec imagination, habillés d’invention ont défilé pour la septième édition de la biennale de Lyon. Là bas il faisait soleil. Le défilé de la biennale consacré cette fois aux « légendes de l’avenir» est une des rares entreprises à faire vivre l’utopie de la culture pour tous par la diversité des acteurs et un investissement sur un long terme qui se résout par ce fulgurant feu d’artifice.
Les groupes étaient reliés par des danseurs « pointillés » qui assuraient la transition et installaient le refrain : « Va, aujourd’hui vit au rythme du mouvement qui passe, va… »
Difficile de saisir toutes les intentions des 16 propositions, tant certains passent si vite qu’il ne reste qu’un tourbillon de couleurs, une intensité fugace malgré une scénarisation plus poussée cette année.
J’ai apprécié le message de Villeurbanne : « on ne peut pas savoir où l’on va, si l’on ne sait pas d’où l’on vient ». Graphiquement je retiens les sphères de l’Ardèche ; le beau char de Lyon 3°, et même les brouettes dansaient avec Lyon 8°. Pour clore ces heures, une école de samba emballe le tout dans les règles d’un art réinventé à chaque pas.

dimanche 14 septembre 2008

MJC à la biennale de la danse Lyon




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« Faire classe »1.

Le présent ministre de l’éducation- surtout pas publique- recourt à une rhétorique de la nostalgie concernant un age d’or de l’école qui se situerait dans le passé. Ces mots sont couplés avec des décisions qui abaissent, présentement, le système éducatif, avec brutalité.
Je m’autorise du haut de mes annuités à apporter mon grain de sel en essayant de débiter en tranches fines, quelques réflexions, quelques témoignages concernant l’école du temps où elle régnait même le samedi matin.
Sous ce titre « faire classe » je joue avec la prescription insistante que j’adressais à mes élèves :
« éviter le paresseux verbe faire », tout en insistant sur l’acte concret, élémentaire, qui matin après matin, fit les bonheurs de ma vie. Je pourrais aller, avec cet intitulé, jusqu’à solliciter une élégance « classieuse », mais ce rouleur de mécaniques d’Aldo Maccione me l’interdit.
J’aurais pu nommer ces notes : « Recettes pédagogiques pour les nuls » en m’essayant à la parodie. L’humour est difficile à proclamer, cependant il devrait figurer dans les grilles d’évaluation pour les écoliers et leurs maîtres, tant cette qualité peut traduire l’équilibre et la finesse, le recul. Tout le contraire du sourire refroidissant posé sur les lèvres publicitaires.
«Nul » figure le degré zéro du langage; si le mot est banni heureusement des appréciations professorales, il prolifère néanmoins autant que l’ambigu « respect ».
Peser des mots : « retour sur mes investissements » ne gonfle aucun compte en banque, je révise des années de ferveur entre les années soixante et 005 où le collégien pensionnaire a viré au pensionné.
J’ai souvent croisé la couardise, et j’ai eu honte aussi de mes lâchetés; il n’y avait peut être pas à attendre d’avoir tant engrangé de certitudes pour énoncer :
- être soi même est la clef d’une pédagogie efficace.
Vaste programme qui épargnerait les pâles clonages sans aller jusqu’aux abus narcissiques.
Injonction bien évidente, et pourtant que de caméléons ne rougissant plus de leur conformisme paresseux !
« Et que vont dire les parents ? Et l’inspecteur ? A la télé, j’ai entendu … »
Les enfants vous savent très vite : « ça passe » ou la classe se lasse très vite.
Dans l’alchimie aléatoire des relations dans un groupe, les images de terre, de jardinier, de vigneron viennent sous le clavier, elles parlent de patience, de maturation. Certaines années vieillissent bien, d’autres exaltées un instant laisseront des doutes. Le terroir, les jours de soleil comptent aussi.

samedi 13 septembre 2008

Une Vichyssoise

Recette qui n’a rien à voir avec les carottes Vichy puisqu’il s’agit d’une soupe froide à base de blanc de poireaux (2) pour 4 personnes, en lamelles, à faire braiser dans le beurre au fond d’une cocotte avec 500g de pommes de terre en cubes. Recouvrir de ¾ de litre de bouillon de volaille et laisser mijoter 30 mn. Ajouter de la muscade et un jus de citron. Laisser refroidir, mixer avec de la crème, quelques brins de ciboulette. L’été se prolonge.

vendredi 12 septembre 2008

Raymond a été bien Serbie

Bien sûr, Domenech, le sélectionneur de l’équipe de France a su attirer les critiques les plus acerbes (bon, j’arrête) par son attitude hautaine, des coachings parfois hasardeux mais les mouvements d’opinion unanimes m’ont toujours révulsé même si j’ai pu sourire à la suggestion de le barbouiller de miel et de le lâcher dans les Pyrénées. J’aime pourtant cette emphase rigolarde des travées de stade où l’on parle de guillotine, d’odeur de sang alors que Morin en Afghanistan ne veut pas prononcer le mot guerre ! Ceux qui méprisent nos jeux, j’espère qu'ils préservent des moments où ils retrouvent leur âme de môme où ils sont pour une heure, une heure seulement : cons, cons et beaux parfois. J’ai aimé ce match contre de bons joueurs serbes. Quand le combat change d’âme : fringants à un moment, fragiles à un autre. Des émotions et le temps qui passe : eh oui Titi ! Et une étoile qui naît : Gourcuff(Gourcruyff). Du direct !

jeudi 11 septembre 2008

Le sel de la mer


Palestine in et out. Film de Jacir Annemarie, éminemment politique bien sûr avec de beaux acteurs filmés efficacement sous forme de road movie, voire de film de gangsters sympathiques. L’illégalité est constitutive de la vie des palestiniens, déjà dans le moindre déplacement. La jeunesse abime son énergie dans des rêves d’ailleurs : l’Américaine pour Jaffa qui n’existe plus et le serveur de Ramallah qui n’ira pas au Canada. Lumineux, nuancé, indispensable.

mercredi 10 septembre 2008

Le village de l’Allemand

Le livre de Boualem Sansal aurait pu faire du bruit. A partir de l’histoire vraie d’un ancien nazi réfugié en Algérie où il a combattu pour le F.L.N., l’auteur souligne les similitudes entre nazisme et islamisme. A travers deux récits aux styles diversifiés, les fils de l’Allemand recherchent la vérité de leur origine et celle de la shoah. Le procédé narratif, bien mené pourtant, m’a paru artificiel. Les faits ont assez de force particulièrement quand sont envisagés les problèmes logistiques dans les camps, ils nous obligent à réviser l’horreur dans les pas de Primo Lévy. La thèse est brutale mais intéressante, elle permet d’oublier ce qui m‘est apparu comme de affèteries de construction. Le prix de ce livre au-delà de la reconstitution douloureuse d’une mémoire vaut surtout pour l’avertissement à l’encontre d’une tyrannie qui n’appartient pas à notre passé mais à un présent bien pesant en particulier dans certains quartiers. Le silence qui a accompagné, me semble-t-il, la sortie de ce livre, est - il celui de la peur ? Et puis c'est vrai il y avait Christine Angot et Catherine Millet...