mercredi 27 août 2008

Notre Dame du rugby


Une chapelle édifiée pour honorer la mémoire de trois jeunes joueurs tués dans un accident dans les années 60, ouvre sa porte aux visiteurs à Larivière Saint Savin dans les Landes. Elle se situe non loin de Saint Sever, ville dont l’abbatiale abrite de remarquables sculptures romanes colorées. Au bout d’un petit chemin qui grimpe, à l’emplacement d’un ancien oratoire, nous allons au-delà de la curiosité folklorique. Ce n’est pas qu’un théâtre destiné à provoquer une bonne fortune pour son équipe ; il tient du musée qui recèle aussi bien une collection de maillots d’internationaux prestigieux que le ballon de l’équipe réserve d’un village voisin.
« Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection », assure Lautréamont. La rencontre sur un autel d’un crucifix et d’une paire de crampons n’étonnera pas le promeneur. La célébration de la fraternité, de la loyauté, les témoignages d’une ferveur joueuse ont des accents émouvants sous les vitraux naïfs.

mardi 26 août 2008

L’Afghanistan


Et même si en dehors des bribes de journaux, de B.D., j’en savais plus sur ce nid des tempêtes, est ce que je pourrais me permettre d’avoir un avis tranché ?
Le taliban sans visage, celui qui est l’incarnation du mal absolu, même les soldats qui sont là bas s’étonnaient de le voir enfin …au bout de leur fusil.
Si une propagande folle a eu prise sur ces pauvres, c’est que leur pays est occupé, non ?
Je peux seulement trouver les présentations des journaux télévisés bien insuffisantes.
Pour la rentrée de Poujadas, ils avaient leur scoop à France 2 : un convoi, là bas, avait reçu une roquette non explosée, et le commentateur de commenter comme une partie sportive. « La volonté de ne rien laisser passer » où il est question de motivation et d’une défaite à dépasser (10 morts). Il y en avait eu d’ailleurs 50 (des civils, des enfants) lors d’une bavure au même moment mais c’est de la deuxième division.
En plateau la satisfaction : « l’essentiel c’est que ce soit du direct » qui aurait eu plutôt sa place en conférence de rédaction, mais c’est le blabla destiné aux professionnels de la profession, comme l’énumération à chaque reportage de quelques secondes de tous les patronymes des collaborateurs : « coucou, maman, c’est moi je suis dans la télé »

lundi 25 août 2008

Un millier d’années de bonnes prières.

Contrairement aux pitchs copiés/collés sur Internet qui témoignent du conformisme sévissant sur la toile, la distance entre un père arrivant de Pékin pour voir sa fille aux States n’est pas seulement celle de la distance culturelle. C’est celle des générations ; la transparence est entrée dans le vocabulaire mondialisé et pourtant nos enfants nous paraissent bien étranges parfois et, nous les vieux en mal d’enfance, passons pour des étrangers à leurs yeux. Le film est sensible, pudique, simple, amenant subtilement à la réflexion en particulier autour des langues où l’on voit le père chinois se faire mieux comprendre d’autres expatriés avec quelques mots, qu’avec sa fille.

La photographie d’illustration est de Jean, compagnon de voyage en Chine en 2007.

dimanche 24 août 2008

Soupe de pêches au pastis

Mais pas que…Peler les pêches, les débiter en tranches. Ajouter des raisins secs suffisamment à l’avance pour qu’ils gonflent dans le jus. Faire prendre le bout dans une casserole à une cuillère de vinaigre et à deux de miel ; ce mélange donnera de l’originalité à la préparation. Ajouter du pastis et quelques feuilles de menthe. J’ai renoncé au sucre et au verre de vin blanc de la recette originale, les saveurs sont suffisamment riches et variées. Parfait pour repêcher des fruits manquant de saveur, mais de toutes façons : frais, c’est délicieux.

samedi 23 août 2008

Le silence de Lorna!

Les frères Dardenne ont le chic pour aller chercher les destins les plus paroxystiques. La belle détermination d’une Albanaise, jouée remarquablement, va-t-elle s’anéantir pour s’être trop racontée une vie meilleure ? La fascination pour l’Europe ne concerne pas seulement les plaisanciers misérables du Sud qui parfois échouent sur nos blanches plages. Les crève-la faim de l’Est rêvent aussi de nos sociétés si imparfaites; ils n’ont plus de rideau de fer mais des obstacles de papier. Les drames de l’immigration sont bien décrits et il est encore question d’un enfant, imaginaire cette fois, comme une manière de prolonger la vie d’un ami sacrifié pour des magouilles au mariage blanc. Les mafias sont là et la drogue qui détruit tout. Certains films franchissent difficilement les barrières de la notoriété, mais lorsque des cinéastes ont gagné cette reconnaissance critique, il est immérité qu’ils soient systématiquement loués. Pour ce film, la belle paire de réalisateurs, si puissants d’habitude, ne réalise rien d’exceptionnel.

vendredi 22 août 2008

Barnave est mort ! Vive Barnave !

Antoine, qui a donné son nom au collège de Saint Egrève, changea de visage durant sa carrière politique; « noir derrière, blanc devant ». Pour le collégien qui tomberait sur ce blog, passer par la case Wikipédia : la vie du fondateur des "Amis de la constitution et de la liberté"est romanesque.
Le bâtiment d’enseignement datant de1965 n’est plus qu’un tas de gravats; la perspective est dégagée pour le nouveau.
Il est réjouissant que dans notre pays se construisent encore des collèges.
Rappel civique celui là : le financement est assuré par le conseil général de l’Isère dirigé par A. Vallini (P.S.), alors que la rentrée scolaire 2008 sera marquée par la destruction de 11 200 postes et que pour 2009, 13 000 suppressions sont programmées par Darcos et Sarkos.

jeudi 21 août 2008

« Extases » Ernest Pignon


A Avignon, il y a toujours des chapelles à découvrir, mais celle que je préfère c’est Saint Charles, quand Ernest Pignon Ernest choisit de présenter sept troublantes femmes mystiques.
Cette fois, les grands lés de papier qu’il a coutume d’offrir aux regards, dans les rues, sont figés dans la résine blanche au dessus d’un plan d’eau noire circulaire, qui les reflète sous la voûte du choeur.
A Grenoble, sa fresque de
la Bourse du travail garde la trace de ses affichages militants des années 80 qui portaient sur les conditions de travail. De même il avait dénoncé l’apartheid à Nice et Soweto, célébré la Commune de Paris, pointé les solitudes urbaines ou collé Le Caravage sur les murs de Naples...
Il reste fidèle à sa conviction de l’art pour tous : l’expo est gratuite et les photographies autorisées. Des croquis préparatoires amènent à l’œuvre magnifique, hors du temps. Les corps sont si beaux, représentés avec une précision toute classique et une originalité toute contemporaine. L’orgasme mystique ressemble-t-il à l’extase des corps, alors que les saintes voulaient justement échapper à leur enveloppe charnelle ? Qui a t-il à l’intérieur d’une noix ? A l’extérieur de soi ? Les visiteurs, en tous cas, sont dans un ravissement esthétique en découvrant ces grands panneaux solennels et voluptueux caressés par des éclairages changeants.