Je suis réveillé à six heures par des compagnons de voyage méfiants, le train arrive bien à 7h45 comme prévu. Une marée humaine sort de la gare. Sur le parvis nous repérons notre contact grâce à son panneau « Tai Yang »: petite dame nommée Amandine (Hui Xia). Il nous faut marcher un moment avant de rejoindre notre mini bus jusqu’à l’Hôtel Dynasty, classieux.
C’est avec plaisir que nous déjeunons avant une bonne douche.
10h : Départ pour la visite des soldats « terra cota », guerriers en terre cuite, à 50km de Xian, site très touristique. Nous nous offrons un taxi électrique pour parcourir la distance parking-site. Trois fosses sont abritées par de modernes bâtiments.
On ne verra pas l'intégralité des huit milles sculptures polychromes grandeur nature, alignées pour l’éternité. Certaines ont été enterrées pour éviter leur dégradation. Elles protégeaient le mausolée de l'empereur Qin, le premier à avoir unifié la Chine, trois siècles avant Jésus-Christ.
L’entrée est saisissante : tous les guerriers sont différents, alignés à 5 m en sous-sol avec des chevaux. Si les premières rangées sont debout, les suivantes permettent de voir l’état du site lors de sa découverte récente en 1974. Au fond, « l’hôpital » où opèrent des archéologues.Dans la deuxième fosse, on aperçoit les ondulations de poutres des toits effondrés avec l’incendie. La cavité est peu déblayée, mais dans des vitrines on peut voir de près un archer à genoux, jusqu’aux détails les plus fins : semelle, coiffure tressée, un officier.
La troisième fosse, plus petite mais la plus proche du tumulus de l’empereur présente des officiers dont les couleurs se sont effacées au contact de l’air (1984)
Dans le musée : une oie et un canard en bronze et surtout deux chariots en bronze : le premier est conduit par un officier sous son parapluie directionnel avec un système astucieux, le deuxième est recouvert d’un toit en forme de carapace de tortue en bronze, or et argent, quelle finesse des détails datant de 200 ans avant J.C : ça vaut vraiment le coup !
Malheureusement nous allons rentrer par un chemin passant par un village de commerces pensé beaucoup trop grand et à moitié vide. De toutes façons les vendeurs préfèrent tenter leur chance dans la rue ou aux portes des bâtiments.
Retour à Xian : le marché médicinal. En chemin aller comme retour, notre guide répond ou devance nos questions avec une maîtrise de la langue française, une culture et une maturité qui nous enchantent. Ex : « si le gouvernement n’avait pas imposé l’enfant unique, il y aurait 400 millions de Chinois de plus. Si l’armée des guerriers avait été retrouvée pendant la révolution culturelle, cela aurait été catastrophique. »Le marché des grossistes est réservé aux pharmaciens et aux médecins : gros sacs de graines, fleurs séchées, scorpions, placentas humains séchés, lézards écartelés, ginseng, gingembre… Amandine cherche à nous expliquer. Nous sommes seuls, les marchands jouent aux échecs ou au mah-jong. Dans le bus, notre guide nous parle de l’équilibre entre le yin et le yang, nous énumère la liste des marchandises que l’on peut trouver dans ce marché.
Parc de la petite pagode de l’oie de 13 étages, 2 se sont effondrés lors d’un tremblement de terre. Dans le jardin, les stèles pour attacher les chevaux sont variées ainsi que les pierres pour en descendre : rondes pour les militaires, avec des marches pour les proprios et les intellectuels. Nous passons par les boutiques : sculptures dans des racines, peintures. Dans le magasin de peintures et de calligraphie nous apprenons que le mot France est traduit : « pays des lois ».
La pluie finit par tomber finement, la chaleur et la moiteur nous ont collés depuis notre arrivée.
Nous dégustons des raviolis fourrés aux formes variées en accord avec leurs contenus, salés ou sucrés. Alcool de riz chaud. Formulaire de satisfaction à la fin, nous ne payons que les bières. Nous sommes presque seuls, il faut dire qu’il n’est pas encore 18h.
Retour à l’hôtel où nous prenons nos quartiers pour une bonne nuit réparatrice
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire