samedi 15 novembre 2008
Masocialiste.
Florilège de quelques avis d’intellectuels recueillis dans un seul article du « Monde ».
"Le PS est en panne d'idées parce qu'il est en panne d'une compréhension du monde", estime Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France et animateur de La République des idées. "Ce n'est pas la société qui est indifférente, au contraire. En revanche le lien s'est rompu entre le monde des idées et la gauche. A droite, Nicolas Sarkozy a su redonner un langage et une culture politique à son camp, il a métabolisé vingt ans de réflexions sur le nouveau capitalisme et ses effets sur la société. La gauche n'a pas fait la traduction progressiste de cette évolution."
Marcel Gauchet, historien, philosophe et rédacteur en chef de la revue Le Débat : "Nous sommes dans un moment de creux historique très grave. Le gauche conserve des positions très fortes sur le plan des valeurs de notre société, mais elle a perdu la main sur la perspective de l'avenir ; elle est devenue un parti complètement défensif contre les méfaits d'un monde dont elle a perdu le secret. Elle est donc le parti des perdants"
Yann Moullier-Boutang, économiste et directeur de la revue de gauche critique et culturelle Multitudes: "Il n'y a pas de politique intellectuelle au PS, pas de débat créatif. Le contenu même du mot socialisme est d'un flou total. La conséquence est évidente : faute d'un affrontement sur les idées, on assiste à un affrontement hystérique sur les personnes."
Gilles Finchelstein, un proche de Dominique Strauss-Kahn, est directeur général de la Fondation Jean-Jaurès, dont la mission est d'être le lieu de la rénovation de la pensée socialiste. "Traditionnellement, quand le PS perdait une élection, il en tirait la conclusion qu'il n'avait pas été assez à gauche. Après la défaite de 2007, il a lui-même considéré qu'il avait perdu parce qu'il s'était éloigné du réel. Et parce sa vision du monde, ses mots et ses concepts parlaient davantage aux socialistes qu'au pays."
Laurent Bouvet, professeur de sciences politiques et rédacteur en chef de la Revue socialiste à la fin des années 1990, estime pour sa part que le PS "a perdu ce qui faisait sa force dans les années 1970 : une efficacité électorale construite sur une compréhension de la société française. Il ne s'en sortira pas sans un réinvestissement du champ doctrinal".
A la recherche d’un sigle tel que CARESSES (Convergence des Alternatives et Résistances Ecologistes et Socialistes pour des Sociétés Equitables et Solidaires) celui-ci est préempté par les partisans de Besancenot (Le Nouvel Observateur)
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