dimanche 14 octobre 2018

La guerre des salamandres. Karel Capek. Robin Renucci.

Dans cette fable philosophique orwelienne, Jules Verne aurait rencontré monsieur Sylvestre des Guignols de l’info et Jean Lassale. Tiens, d’ailleurs «  Les Guignols », depuis combien de temps ont-ils disparu dans un silence impressionnant ?
Le dispositif scénique efficace met 7 comédiens au service de 55 silhouettes de personnages autour d’une table qui offre une surface surélevée à la troupe  des « Tréteaux de France ».
Un scialytique central, porté au bout d’une grue, varie les beaux éclairages.
L’auteur tchèque qui a inventé le mot « robot » a écrit en 1936 ce roman aux échos tellement actuels accablants: montée du nazisme et crise écologique.
Mais la barque est chargée : après avoir été perdu à suivre Van Toch, un capitaine caricatural à la pèche aux huitres perlières, bien aidé par des salamandres, qu’un autre capitaine - d’industrie – M. Bondy, saura exploiter au maximum, nous évitons de peu une profusion de clins d’œil aux anecdotes de l’heure.
Ces salamandres se multiplient et  souffrent: sont elles des migrants ? En se révoltant préfigurent elles un pouvoir dictatorial ? Venues du fond des mers accélèrent-elles la catastrophe écologique qui est là ?
Le personnage du majordome du capitaliste tout puissant pose d’une façon intéressante le problème de la responsabilité individuelle. Il est fier de son patron et de son propre rôle même secondaire. 
Devenu spectateur du déclin de l’entreprise et du monde, il ne peut être que pathétique.

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