dimanche 2 avril 2017

Rain. Anne Teresa De Keersmaeker.

Je suis resté une heure dix en apnée, émerveillé par l’intensité, la beauté, l’inventivité, l’harmonie de cette chorégraphie qui une fois de plus prolonge, à la virgule près, la musique de Steve Reich, la sublime.
Lassé par quelques spectacles récents trop explicites, j’avais besoin de passer entre les gouttes didactiques et simplement m’émerveiller. Dans la rareté des propositions de danse à la MC 2, la maîtresse de l’ « art of falling and rising » est la meilleure :
A chaque seconde, on a envie d’opérer un arrêt sur image, tant chaque geste est sublime, mais un autre arrive, surprenant, celui d’un individu seul qui s’entortille avec le groupe et aussitôt s’éloigne, dans un déchaînement millimétré.
Trois hommes, et sept femmes magnifiques accomplissent un exploit sportif remarquable, ils forment un groupe léger, fluide, excellent.
Ils évoluent devant un immense rideau en perles comme ceux qui ouvrent sur l’été, ici  c’est celui de la pluie, répétitive et jamais la même. J’aime décidément la pluie.
« Averse averse averse averse averse averse
ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie!
gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau» Raymond Queneau
Il n’y a rien de dégoulinant, seulement un rythme obsédant vous transportant, où chaque perle suit un diamant, chaque goutte, une larme.
La souplesse de la jeunesse, ses courses, les disparitions, les effusions si furtives, si brèves et par-dessus, les bruits des machines implacables qui vous vrillent et vous tiennent éveillés.
Les couleurs des costumes des danseurs évoluent imperceptiblement dans un balancement « qui vous met le cœur à l’heure » comme disait Ferré qui parlait du balancement « maudit » de la mer, là j’ai aimé la symétrie et la justesse, la vitesse, la subtilité qui pointe sous les grincements. C’est le printemps. 
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Une lectrice de cet avis avant publication m’a donné son accord pour publier ses impressions et quand je lui ai dit que j’enlèverais volontiers quelques points d’exclamation, elle a protesté pour m’indiquer qu’il s’agissait d’un clin d’œil typographique à la pluie:« Moi ce qui m'a tant plu c'est la richesse des mouvements, l'étude précise des gestes où que l'on regarde....le toucher vif et léger sans la bousculade, mais toujours la surprise dans ce foisonnement: où que l'on porte son regard! Mais il faut se faire à l'idée, on ne peut pas tout voir!
J'ai aimé le rideau de pluie, en cordes pendues.... voir(e) "il pleut des cordes"! le coup de soleil, tellement lumineux qu'il nous ferme les yeux, les habits transparents qui simulent les corps sous la pluie, la vitalité, la joie de ces ébats..... Un ensemble inénarrable, mais pétillant et joyeux...à nous faire rêver de chanter sous la pluie !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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