dimanche 17 décembre 2017

Blockbuster. Collectif mensuel.

Venu du vocabulaire militaire, le mot «  blockbuster (bombe de gros calibre à faire exploser le quartier) » signifie «  film à gros budget » comme l’explique le journal de salle de la MC2. L’utilisation de ce mot qui claque entre en contradiction avec le texte se déroulant à la fin du film bruité par une dynamique troupe belge. Le propos dénonçait, entre autres, l’appauvrissement de notre langue par les mots de l’ordre néo capitaliste, tels que « merchandising, marketing, jogging ».
Cette confusion n’est pas la moindre des difficultés de ce spectacle qui aux yeux de certains est apparu comme « le spectacle de l’année ».
Il est bien difficile de contenter un public savourant toute critique acerbe envers de cyniques fauteurs d’injustices et ceux qui pourraient apprécier tous les clins d’œil à une cinématographie exclusivement américaine. Le manichéisme anarchiste, dont les dialogues se plaquent sur des images hollywoodiennes de 180 films, en épouse en miroir le ridicule simplisme.
Est-ce du théâtre ? Ce film en mode « mashup » détourne des images comme l’avaient fait les situationnistes en 1973 avec « La dialectique peut casser des briques » qui exposait des thèses révolutionnaires sur des images de Kung-fu.
Nous voyons sur le plateau des comédiens, excellents, prêter leur voix à Sylvester Stalone, Julia Roberts, Michaël Douglas, Brad Pitt, etc,  bruiter poursuites en voiture, portes qui claquent et accompagner en musique des transitions didactiques très « Nuit debout ».
Au début du spectacle, le public est invité à scander : « tous ensemble, tous ensemble, houai !» afin d’alimenter la bande son du spectacle.  Mais après avoir craint un conditionnement lourdingue, j’ai adhéré au dispositif car l’humour était au rendez-vous. Nous avons été amenés à démêler les différents degrés entre ce qui est dérision ou apocalyptiques prophéties. L’exercice peut être stimulant quand les caricatures esquissées ne sont pas si loin de la réalité.
Dans tous ces programmes, non pas ceux du théâtre où flamboient les belles paroles, mais avec ceux des politiques, les constats peuvent être partagés mais les moyens envisagés sont parfois très contestables et les solutions peu crédibles. Reste à ne pas oublier dans ces soirées promettant le grand soir, depuis la nuit des temps, que chaque matin acuche* des nouvelles des défaites de la planète. Alors : « Que faire ? » comme disait Lénine.
* Acucher du patois dauphinois : mettre en tas (en cuchons).
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 Le dessin est  du journal "Le Point "

samedi 16 décembre 2017

Augustin, berger du Grand Veymont. Bernard Freydier.

Ce roman historique apprendra aux lecteurs des aspects spécifiques de la vie à la fin du XIX° siècle à Gresse - en - Vercors, mais ces 250 pages ne concernent pas seulement les habitants de ce village situé au pied de la montagne qui sauront distinguer les êtres de fiction et leurs ancêtres au moment où ils passaient de la bougie à l’électricité.
Pour être indéfectiblement un instituteur, j'ai le goût de repérer chez les autres quelques maladresses d’enseignant cherchant à être toujours exhaustif, en toute confraternité.
Pour l’auteur, un mulet est à deux reprises « docile et fidèle », forcément :
« Augustin est enfin installé dans une grande salle de l’Hôtel Dieu de Marseille, sis dans le quartier du Panier, coeur historique de la ville où s’est développée la colonie grecque de Massalia en 600 av. J.C., cet hôpital a été rénové entre 1860 et 1866, par l’architecte Félix Blanchet, et inauguré par Napoléon III, empereur déchu, le 15 novembre 1866. »
Au-delà de la vie quotidienne jamais décrite de façon misérabiliste, l’empathie avec tous les personnages est palpable et les faits sont documentés :
«  Les propriétaires de troupeau que l’on appelle déjà des capitalistes - le terme cheptel vient de capital - recrutent la main d’oeuvre parmi les gens de la montagne. »
Il est question de la vie municipale avec les contraintes d’un climat rude et d’une terre ingrate, les progrès pour sortir du désenclavement avec la gestion de l’eau et des chemins, l’école, le courrier, la compagnie de pompiers à monter pour lutter contre les incendies, la solidarité, mais aussi les intérêts divergents des forestiers et des bergers.
Il fallait bien être à trois : le curé, le maître d’école et un maquignon, pour rédiger une adresse à Napoléon III  en visite à Grenoble afin de retrouver un droit à un libre parcours pour les troupeaux de « bêtes à laine » contesté par l’administration des forêts :
«  Nous croyons pouvoir vous dire que nous sommes persuadés et convaincus que ce n’est pas le plaisir de voyager qui vous a conduit parmi nous et nous procure l’avantage inexprimable de vous posséder une journée entière au chef-lieu de notre département. Mais bien au contraire, comme nous l’a très bien dit Monsieur le préfet, parce que vous désirez étudier et connaître par vous-même les besoins et les nécessités les plus pressantes des populations dont vous êtes le digne chef et le sauveur »
Nous suivons l’apprentissage d’Augustin qui très jeune monte à l’estive, assistons à son mariage et à ses prises de responsabilités dans la vie du village.  
L’économie rurale se transforme avec la création d’une fruitière et le tressage de paille, maigre revenu d’appoint, devenu un réseau dynamique de fabrication de chapeaux puis de cabas. Les premiers skieurs arrivent, des échos parviennent de la ville lumière où « cette tour Eiffel est devenue le Grand Veymont des parisiens ».
Le premier président de la république fut Louis-Napoléon Bonaparte, pas si loin de nous :
 « Je songeais à cet aménagement brusque, à cette étiquette essayée, à ce mélange de bourgeois, de républicain et d’impérial, à cette surface d’une chose profonde qu’on appelle aujourd’hui : le président de la République » Victor Hugo

vendredi 15 décembre 2017

Distinction.

Quand Johnny s’en fut, il y en eut pour trouver l’hommage excessif et bien que nous pataugions dans la bienveillance, les tenants de la buzz attitude ont aimé rompre les consensus.
Pour avoir goûté l’esprit de contradiction jusqu’à satiété, j’ai préféré en la circonstance respecter la peine des nostalgiques de l’interprète de « Dadouronron ».
Le théâtral Insoumetteur en chef  drapé dans une rhétorique parfois universaliste peut-il comprendre que des émotions puissent porter au-delà des réunions entre cousins ?
Le président ayant ressenti l’émoi populaire est légitime pour participer à l’hommage comme il le fit pour la disparition de d’Ormesson dans un autre genre.
Je n’ai lu aucun roman de l’ancien éditorialiste du Figaro ni collectionné les vinyles du supporter de Sarko en dehors d’un « Gabrielle » dont les battements me « donnaient la patate ».
Mes coups de vieux rebaptisés échéances historiques sont survenus plutôt quand Rocard ou Maire sont morts, mais je ne dénie pas aux autres leur chagrin. Mon père aurait su pourquoi la disparition de Kopa me faisait quelque chose mais je n’aurai demandé à personne de sortir son mouchoir en papier.
C’est bien le rôle d’un chef de l’état de réconforter, honorer son peuple dans toute sa diversité quand l’occasion se présente: « Je vous ai compris ! »
Que le chef de l’état travaille à réunir le pays ne condamne pas à ingurgiter une tisane tiède mais pourrait amener plus de dialogues respectueux où les désaccords s’exprimeraient et les propositions s’élaboreraient. Que n’auraient dit les familiers de l’abstention s’il s’était abstenu ?
Le titre de cet article joue lui même à la distinction en reprenant un titre de Bourdieu mais aussi un mot de ma mère qui désignait toujours les gens « distingués » comme ceux d’une classe classieuse loin de la nôtre. Savoir les classes sociales et se tenir par les épaules, des fois.
Finkielkrault soulignant la réalité de la non unanimité de l’émotion nationale en inventant un « non souchien » malheureux n’a pas été à la hauteur ; il prétend aimer le temps long et pêche souvent par précipitation.
Par contre pendant ce temps, Régis Debray participait à l’hommage à Julien Gracq. Il est bien plus fécond en pointant l’institutionnalisation du show-biz avec notre Jojo en camélion qui fit tant de bien à tant de jeunes gens :
«  Si les corps doivent désormais être de la partie pour que l’esprit y soit, les conversations d’outre-tombe nous seront bientôt interdites. » Qui empêche de lire les auteurs morts ?
Il est vrai comme il le rappelle dans cet article du Monde au titre bien choisi : « Une journée particulière », parlant de notre ère : « celle qui voit plonger inexorablement les compétences de lecture des écoliers, brûler soixante-dix bibliothèques entre 1996 et 2013, les autres se reconvertir en vidéothèques par prudence. » Les chorales chanteront : «  Toute la musique que j’aime… »
C’est bien parce qu’il est de pacotille, à notre hauteur, que le rocker intelligible, le cow-boy camarguais fut si populaire. Dans les flots de paroles qui l’ont suivi en cortège, nous savions tous de qui nous parlions, ce que nous partagions : notre jeunesse.
« Est-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a mis cette rose
Au jardin que voilà ?
Pour quel ardent amour,
Pour quelle noble dame
La rose de velours
Au jardin que voilà ?
Et ces prunes éclatées,
Et tous ces lilas blancs,
Et ces groseilles rouges,
Et ces rires d'enfants,
Et Christine si belle
Sous ses jupons blancs,
Avec, au beau milieu,
L'éclat de ses vingt ans ? »
Barbara
…………….
Dessins  de « L’express » de Neuchatel pour «  Courrier International » qui joue à « Charlie » et du « Canard ».

jeudi 14 décembre 2017

Les frères Le Nain. Jean Serroy.

Antoine, Louis et Matthieu appréciés dans leur siècle, le XVII°, avaient connu une éclipse au XVIII°, ils ont retrouvé une notoriété  au XIX°grâce à Champfleury, écrivain défenseur du réalisme. La charrette.
Et surtout les peintres ont appelé à ce qu’ils soient à nouveau exposés. Cézanne :
« C’est comme ça que je voudrais peindre », Van Gogh, Léger, et Dali les citent expressément comme Picasso: Le retour du baptême.  Le Grand Palais leur est consacré en 1978 après le Petit Palais en 1934.
Le conférencier devant les amis du musée de Grenoble reprend le titre de l’exposition qui vient de fermer ses portes à Lens : « Le mystère Le Nain » pour compléter l’intitulé de son exposé « La poésie du réel ». Sous la signature « Lenain fecit  » qui ne précise pas de prénom, c’est leur atelier où furent produites 2000 œuvres qui additionnent les talents alors que seulement 75 toiles leur sont attribuées à ce jour.
Ce  Triple Portrait, les représenterait tous les trois.
Parmi cinq frères nés à Laon autour de 1600, ils sont trois à avoir suivi une formation de peintre : l’un est plus porté sur les paysages, l’autre sur les portraits, alors que Matthieu qui a survécu à ses deux frères morts à deux jours d’intervalle, est plus sensible aux éclairages caravagesques dans ses compositions. Famille de paysans dans un intérieur
Dans le genre prestigieux de la peinture d’histoire, avec tableaux pour un dieu unique voire rappelant d’antiques divinités multiples, où Ripa avait recensé les symboles et leurs significations : http://blog-de-guy.blogspot.fr/2017/06/mythes-symboles-et-allegories-serge.html
Bacchus découvrant Ariane à Naxos, aux frais coloris, nous semble familier, loin du chaos habituel qui accompagne les apparitions célestes.
Un petit enfant au premier rang échappe à la mythologie dans Vénus dans la forge de Vulcain
et annonce la réalité brute de La forge.
«Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois.» Le Reniement de Saint Pierre entré récemment au Louvre, appartenait à la collection très importante qu’avait constituée Mazarin. 
Dans les séries de portraits de groupe, la réunion musicale, chaque personnage garde son individualité.
Il n’y a pas d’embellissement ni caricature dans les Portraits dans un intérieur avec une importance donnée à l’enfance remarquable quand il n’y avait pas si longtemps, Montaigne pouvait ignorer combien il avait d’enfants. Le soupirail et la cheminée se retrouveront représentés dans d’autres tableaux.
Dans les corps de garde, où se tape le carton règne La tabagie,
Les petits joueurs de cartes jouent aux grandes personnes.
Lors du Repas de paysans, le va-nu-pieds n’a pas accès au vin. La diversité des conditions d’une classe dont on ne se souciait guère apparaît.
Sainte Beuve dira de ses peintures qui identifient les trois frères  plus proches de la terre que du ciel :
« Rien ne dépasse d'une ligne la stricte réalité […] elle nous est livrée encore plus que rendue dans son jour habituel, dans son uniformité même et sa rusticité ».
La famille est heureuse au Retour de baptême, toutes les générations sont là.
Dans la famille de la laitière, l’âne tient une place centrale, cet animal pourtant au cœur de tant de civilisations a été peu traité en peinture, sauf lorsqu’il portait Silène, le père nourricier de Bacchus ou avec Jésus entrant à Jérusalem.
Le vieux joueur de flageolet s’est mis à la hauteur des enfants, 
et les Paysans dans un Creutte (une grotte) portent de plus vives couleurs. Leurs regards ont traversé le temps.
« Leur secret est bien plutôt dans cette juste intuition des êtres, qui refuse les airs dolents ou rêveurs et les sourires de convention, qui propose les visages tendus dans un instant d’attente ou de surprise, et choisit le moment où le regard vient se poser sur autrui : insistant, mais du même coup se livrant à découvert. On n’a pas suffisamment souligné que s’établit ainsi une nouvelle relation entre le tableau et le spectateur ». Jacques Thuillier

mercredi 13 décembre 2017

Venise en une semaine # 13

C’est en flânant que nous nous dirigeons vers la deuxième visite de notre programme la Ca Rezzonico
Au hasard nous pénétrons par un grand hall à pilier de pierre dans l’Ospedale San Giovanni e Paolo, mais c’est un hôpital, pas un musée. 
Nous tombons également sur le muséo della musica hébergé dans la Chiesa di San Maurizio : « Antonio Vivaldi e il suo tempo ». 
Violons, violoncelles ou viole de gambe, contrebasse et double basse, hautbois et toutes jeunes clarinettes, mandolines, guitares, luth, cithare, épinette et clavecin, vielle à roue,
tous les instruments sont répartis soit sous vitrines soit comme les deux contrebasses près de l’épinette exposées en majesté dans le chœur,
dans une ambiance musicale : «  la leçon de piano » de Michael Nyman.
Dans les ruelles étroites en direction du pont de l’Académie, nous faisons du lèche-vitrines et attirés par des galeries d’art contemporain nous franchissons le seuil de deux magasins presque face à face. Dans le premier des grands fauteuils de velours colorés prennent des formes inhabituelles et carnavalesques, très adaptées à l’imagerie, l’imaginaire, de Venise.
Dans le second, des bustes de baigneuses reposant leur tête sur des ballons répondent au style hyper réaliste : de légères gouttes d’eau perlent encore sur leur peau.
Des lumières judicieusement placées projettent l’ombre de silhouettes grillagées sur les murs. Moins intéressant nous trouvons le détournement de poupées Barbie.
Nous pressons le pas car l’heure tourne et la Ca Rezzonico ferme à 18h. Là encore nous passons de la fréquentation intense des spots touristiques au calme des musées.
La Ca est l’une des Ca les plus riches du Canale Grande. Des escaliers démesurés nous mènent à la grande salle de bal remarquable pour les deux lourds lustres aux motifs floraux et ses porte- plateaux en forme d’esclaves maures en ébène et autre bois.
Le guide du Routard ainsi que les plaquettes en français à disposition dans chaque salle nous permettent d’apprécier les détails et de mieux comprendre les peintures allégoriques des peintres comme Tiepolo. Nous traversons dans l’ordre : la salle de l’allégorie nuptiale, la salle des pastels, celle des tapisseries, le portego (corridor) la salles des lazzarini.
« Le portego était assez peu meublé mais il était décoré avec des armes, des trophées et les portraits de famille. On y organisait aussi souvent des réceptions à l'occasion des mariages ou lors des grandes fêtes ».
Pratiquement dans chaque salle du palais une couleur de tapisserie murale en tissu est assortie aux fauteuils et banquettes voire radassières. 
Certains objets, meubles ou plafonds proviennent d’autres palais correspondant au luxe de mise à la Ca Rezzonico.
Au deuxième étage, nous pouvons contempler deux toiles de Canaletto, peintre emblématique de la ville et peu présent semble-t-il dans les musées de Venise.
Est-ce sur l’un de ses tableaux où un vieil homme urine conte un mur et une femme secoue la poussière de son balai de paille ou sur ceux de Guardi ? 
En tous cas le parloir des nonnes qui décrit une réalité surprenante est bien de Guardi : seule une grille de séparation évoque l’isolement des religieuses, les personnages badinant devant un théâtre de marionnettes,  semblent éloignés des préoccupations transcendantales.
Plus loin les fresques de la villa Zianigo ont été exécutées par le fils de Tiepolo dans le tons clairs et pastels et dans « il mode nova », la prise de vue paraît tout à fait moderne pour l’époque, les personnages qui s’ébahissent devant la lanterne magique apparaissent de dos, cachant l’objet de leur curiosité.
On peut aussi se projeter dans la vie de nobles du XVIII° devant la chambre en alcôve et le berceau assorti, le « dressing » à l’arrière dont rêveraient bien des coquettes d’aujourd’hui pour ranger leurs atours.
La pinacothèque occupe le troisième étage nous le parcourons au pas de course.  Déjà rassasié de beautés et surtout parce que l’heure de fermeture approche. Nous avons eu juste le temps d’apercevoir la pharmacie reconstituée en bois avec ses cornues et ses pots en faïence mais difficile de voir derrière les vitrines en cul de bouteilles, sans éclairage.
Nous redescendons les trois étages qui en valent six d’aujourd’hui et nous nous arrêtons sur le Campo San Barnaba, décor d’ « Indiana Jones et la dernière croisade » où bienencontreusement siège une gelateria. 
Nous dégustons une glace assis face à l’église en regardant passer les touristes dans toute la variété des genres humains : ceux qui s’engueulent pour un problème d’orientation, ceux qui badalussent, ceux qui traversent d’un bon pas, les amoureux, les vieux, les jeunes.
Nous replongeons dans le bain de foule, la lumière est belle, le pas traînant.
Nous nous autorisons l’entrée de la Galerie d’Arte Contini près de la place San Marco, parmi les magasins aux marques prestigieuses. Nous sommes bien accueillis pour découvrir l’artiste Manolo Valdès à travers ses œuvres : Ménines de tailles et de matières différentes, chevaux de bois et cavaliers en bois de récupération déclinés en plusieurs dimensions et d’autres pièces avec têtes et cheveux en métal, la plus impressionnante est peinte en blanc. Combien de fois à Venise avons nous poussé une porte et été surpris, agréablement ?
Nous achetons du café sur le chemin du retour chez « Nino’s friend » puis passons le déposer rue des Miracles où nous logeons. Nous ne cherchons pas de nouveau restau pour ce dernier soir bien que ce soit un peu difficile de trouver une place en terrasse à la « Trattoria Antico Gatoleta ». Nous commandons bacala e polenta, ou spaghetti à la seiche noire, limoncello et relimoncello du patron qui facilitent la conversation avec nos voisins hollandais. 
Le lendemain partis à 11h 39 de la gare de Venise nous sommes  à Grenoble à 20h 27, après avoir été remis dans le bon chemin avant notre départ en train par une religieuse compatissante  et avoir franchi à pied sept ponts, réconfortés par un ultime café italien appelé « sublime ».

Pour la route, un rappel de vocabulaire spécifique à Venise :
Palina : poteau pour l’amarrage des gondoles.
Bricola : groupe de poteaux qui délimitent les canaux navigables.