Faire revenir dans un faitout, deux gros oignons dans de
l’huile d’olive et ajouter la viande qu’il vaut mieux avoir fait mariner dans
le miel, le vinaigre pas forcément balsamique, avec une bonne giclée de sauce
au soja et un tube de concentré de tomate. J’ai mis du gingembre alors que la
recette Internet n’en préconisait pas, mais avantage de la profusion des
recettes sur la toile : nous pouvons oser quelques variantes. Sel poivre. A
cuire 20 minutes, puis réchauffer 10 à 15 minutes, le temps de cuisson de mes
crozets que j’ai proposés à mes amis revenus de voyage que je pensais las du riz
qui convient bien d’ordinaire en accompagnement pour amadouer ce plat de
caractère, facile à réaliser. Ajouter au dernier moment une purée de tomates.
mercredi 28 mai 2014
Filet mignon au miel et au vinaigre.
Tout est dit dans l’intitulé de ce mariage sucré/acidulé.
Compter 200 g
de ce filet de porc par personne, à trancher en cubes avec facilité car cette
partie de la bête est tendre et sans gras.
mardi 27 mai 2014
Le petit rien tout neuf avec un ventre tout jaune. Rabaté.
Le titre est
joli qui dit bien qu’il faut croire en la lumière.C’est l’enseigne d’un magasin de farces et attrapes tenu par
un dépressif qui cultive sa dépression :
« une vraie merde qui en vend des fausses en plastique».
« une vraie merde qui en vend des fausses en plastique».
Le trait alangui et les couleurs ternes sous un voile de
tristesse installent une atmosphère morose mais pas trop quand même. Les
personnages sont aimables et cette opposition qui aurait pu être facile d’une
solitude nourrie aux raviolis et abreuvée de vin estampillé mauvais dans un décor de fausse jovialité n’est pas
exagéré.
La tendre histoire d’amour avec une acrobate qui justement
n’a pas à se travestir lors d’une soirée déguisée aurait pu être
conventionnelle mais elle est nécessaire et naturelle.
Un auteur original sans tapages, qui sait nous faire
partager ses sympathies.
lundi 26 mai 2014
Cannes cinéphiles 2014.
A Cannes le cinéphile vit surtout dans les files.
Tout ne se passe pas sur la Croisette: certaines salles où sont projetés des films des
différentes compétitions sont indignes : d’une année sur l’autre, le Studio
13 à La Bocca n’a pu changer que quelques fauteuils, certains
tenant avec de l’adhésif.
Toutefois, tout le monde est censé savoir que Chopard, le
joaillier, a réalisé
la palme en un or « éco-responsable ».
Je développerai plus
tard sur ce blog, chaque lundi, la
critique de certains films au moment de leur diffusion à Grenoble.
Pour cette année dans le genre de ce que je fis l’an dernier,
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2013/05/cannes-cinephile-2013.html
, en essayant de repérer des thèmes communs, il m’a semblé plus simple de remarquer
d’abord les films, ne traitant pas de la violence, tant celle-ci les traverse tous.
Ainsi le documentaire « Les gens du Monde » consacré au quotidien de référence ne
recèle guère de bestialité, même si la rédaction s’affole à l’annonce d’un AVC
de Michel Rocard, sa nécrologie n’étant pas mise à jour depuis 95. Il est
arrivé dans ce type d’anticipation que des journalistes décèdent avant la
personnalité dont ils avaient été chargés de retracer la carrière.
Pas de violence non plus dans « The
red house », une douce histoire
d’amour entre un baba néo zélandais et une chinoise qui transcende les
différences culturelles, mais dans « Le
miroir ne ment jamais » malgré ses allures de carte postale, la mort,
celle d’un père, est très présente. Le beau film de Pascale Ferran, « Bird people » est poétique,
ses personnages qui s’échappent du stress contemporain, causent pourtant quelques dégâts en particulier autour
de l’un d’entre eux.
Tous les autres abordent la barbarie, la férocité, la
cruauté, depuis des enfants suédois
expulsant leurs parents de la chambre d’un bel hôtel en station de sport
d’hiver dans « Force majeure (Turist)»
jusqu’à « Fallout » qui rappelle la menace nucléaire sur le
monde avec un documentaire consacré à
l’écrivain Nevil Shute dont le roman « On the Beach » fut porté à
l’écran avec Ava Gardner et Gregory Peck dans « Le
Dernier Rivage ».
Nous avions commencé notre festival avec un film idéal pour
ouvrir l’appétit : « FLA,
Faire l'amour » rempli d’énergie, servi par des dialogues qui cognent :
un kaléidoscope imaginatif parfois trop gourmand, mais stimulant. Il ouvrait
aussi une thématique où les tests de grossesse se multiplient avec des
présences importantes de bébés, voire leur absence. C’est le cas dans le
dépressif « Bunny » ou
dans le riche « Self made » alors
que la vie d’une Israélienne croise celle d’une Palestinienne : du
pessimisme peut naître du burlesque. Dans « Le
procès de Viviane Amsalem » une
femme n’arrive pas à divorcer en passant par le tribunal religieux à
calottes, seul habilité à asservir.
La prison est évoquée dans une dizaine de films, dont
« Qui Vive » avec Reda
Kateb vu par Libé comme le Michel Simon d’aujourd’hui ou dans l’anodin « Swerve (Sortie de route) ».
Le coupable dans « Fatal
Honeymoon » essaye d’y échapper.
Le rap présent dans la bande son de bien des propositions
est le sujet principal de « Brooklyn »,
et Skipe constitue le lien de beaucoup
de protagonistes avec les portables qui signent l’époque pendant que des
rapports sado maso s’affichent dans plus d’une relation.
Les lignes de coke et autres drogues sont banalisées en
particulier dans le brumeux « Catch me daddy » et dans « Foxcatcher » où un milliardaire
s’achète des médaillés en lutte gréco-romaine mais dans « Gente de bién » le garçon pauvre et
son papa ne voudront pas subir les bienfaits
d’une riche bourgeoise des plus charitables.
Les effets appuyés de
« These final hours » qui
recense tout ce que l’on peut imaginer quand on sait qu’il ne reste à la planète que six heures à vivre
m’ont bien moins ému que « Le
challat de Tunis », un « documenteur » sur un homme devenu
une légende urbaine qui lacérait les fesses des femmes de sa lame ( challat).
Parmi les films où l’amitié entre filles est célébrée, qui
ont bénéficié du plus de pages qu’ « Eka
et Natia », deux filles géorgiennes surmonteront sans doute les
contraintes les plus régressives : « Bande
de filles » où la recette de « Hors les murs » et sa
brochette de pépettes, semble se répépéter avec des blackettes reprenant les
codes machistes les plus caricaturaux, m’a paru surévalué comme « Timbouctou » malgré le sujet
tragique de l’arrivée des islamistes dans ces contrées trop proprement filmées.
Ma préférence à moi, ira cette année vers « Les combattants » aux préoccupations et au ton
très contemporains qui renouvellent l’éternelle histoire d’amour entre
deux êtres aux caractères contraires sur fond social, sans lourdeur
démonstrative.
Devant la diversité des lieux abordés, des manières différentes de filmer,
j’aurai bien repris la formule magique de Marry Poppins que je viens de
découvrir : « Supercalifragilisticexpialidocious »,
mais sa sophistication ne conviendrait pas aux rythmes endiablés d’aujourd’hui,
bien que les durées des films s’allongent encore.
Sauf Godard : une heure dix. Lui ne se démode pas,
semble-t-il.
mardi 6 mai 2014
Rubrique à brac. Tome 5. Gotlib.
Relire 40 ans après les pages cultes que nous attendions
alors avec impatience semaine après semaine, dans un album emprunté à la
bibliothèque aurait tendance à nous faire choir dans une faille spatio
temporelle pour emprunter le langage qui sévissait chez certains de ses voisins
de l’époque.
Il les célèbre d’ailleurs : Cabu, Fred, Greg,
Morris, Lob, Goscinny…
et livre quelques planches avec d’autres : Giraud,
Druillet, Bretécher, Mandryka avec lequel il propose180 cases pour décrire une tranche de vie où chaque geste est
détaillé en gros plan si bien : « qu‘avec
tout ça il s’est mis en retard ».
Newton est là, le savant-professeur Burp et ses animaux pas tristes
(chat crocodile et escargot), Bougret et Charolles les policiers, Super Dupont,
et la coccinelle dans le coin.
Les traditions sont joyeusement malmenées : dernier
premier avril et dernier Noël.
Un piano recèle des trésors et l’art du camouflage des
surprises impassibles.
Les parodies abondent : western spaghetti avec Lucky
Lucke, et confusion chez la
Belle au bois ronflant avec Blanche neige où apparait aussi
Le Prince Ringuet. Malheur à la fée libellule qu’un brochet goba.
Où l’on apprend que l’aigle noir de Barbara n’est qu’une
interprétation de l’apparition d’un « éléphant
rose dans un bruissement d’ailes prit son vol pour regagner le
ciel » :
« Si c’est pas
malheureux de voir ça ! Quand je pense au délicieux bambin que
c’était ! On devrait pas vieillir tiens ! » dit le gracieux
pachyderme à celui qui a forcé sur le
whisky.
Les cours de pédagogie y sont efficaces, Shakespeare est mis
à la portée de tous et le retour vers les origines de certaines expressions ne
manquent pas de nous surprendre. Les textes sont soignés comme les dessins pour
un décalage supplémentaire dans un délire jovial :
« Depuis que j’ai
vu Sylvandre
Me regarder d’un air
tendre
Mon cœur dit à chaque
instant
Peut-on vivre sans
amant
L’autre jour dans un
bosquet
De fleurs il fit un
bouquet
Il en para ma houlette
Me disant :
« Belle brunette
Flore est moins belle
que toi
L’amour moins tendre
que moi »
..............
Reprise des postages le lundi 26 mai.
lundi 5 mai 2014
Les Chèvres de ma mère. Sophie Audier.
La réalisatrice filme sa mère qui arrive à l’âge de la
retraite et doit céder son troupeau de chèvres à une jeune fille plutôt formée
à l’élevage du mouton.
La chevrière soixante-huitarde,
avant de profiter d’une maigre retraite, a toujours du mal à anticiper par rapport à une société dont elle
n’approuve pas les tendances à l’uniformisation. Elle avoue ni trop vouloir ni
trop savoir comment transmettre ses compétences qui ne se prodiguent pas le
temps d’un stage, comme par exemple laisser son troupeau libre tout en le
rassemblant à la voix. Il faut le faire avec des chèvres, mais elle-même est un
peu chèvre et parmi ses préceptes le
plus senti, ressort l’idée que ce sont les bêtes elles mêmes qui enseigneront à
celle qui lui succèdera, pleine de bonne volonté, attirant plus la compassion
que la confiance. Cette jeune femme n’a pas les facilités langagières de sa
formatrice qui avait choisi cette rude existence ; elle se grise de
sigles, de plans de financements, arrive encadrée par des conseillers
pertinents, mais elle n’aura pas la liberté de la Magui dont j’ai connu quelques exemplaires
infernales et libres, de bonnes actrices aussi.
Ce documentaire familial « salut les caprins »
n’atteint pas la force des « Profils paysans » de Depardon, ni
l’émotion de la fiction canadienne
« Le démantèlement » http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/02/le-demantelement-sebastien-pilote.html
"Cabris, c'est fini!" ou le "bique end" .
"Cabris, c'est fini!" ou le "bique end" .
dimanche 4 mai 2014
Coltrane. Antoine Hervé, Stéphane Guillaume
Pour John William Coltrane, un des saxophonistes les plus
révéré, la musique a été une consolation dans une vie parsemée de deuils et un
véhicule à sa quête d’absolu.
Elevé dans un milieu
religieux méthodiste, il trouve sa voie à Philadelphie qui connaissait
alors le bouillonnement créatif qui était celui de La Nouvelle Orléans
40 ans plus tôt.
Commençant sa leçon de jazz par un bref rappel biographique,
notre conférencier pianiste habituel http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/01/stephane-grappelli-antoine-herve.html
rend hommage à « Trane » pas seulement en
paroles, mais en ouvrant magnifiquement le concert par « Naïma » en
hommage à sa femme. Je me permets de penser à ce moment là, que la musique vaut
le plus beau des poèmes.
Présenté comme un homme timide, méticuleux et rêveur, il
participe à l’ensemble de Milles Davis qu’il quitta puis y revint, après avoir
été accroché par la drogue. Il passe chez le grand architecte Monk.
Au milieu du XX°
siècle, le natif de Caroline du Nord a traversé une période classique, modale
puis free, cherchant sans cesse de nouveaux sons, de nouvelles harmonies, de
nouvelles capacités instrumentales. Avant la mondialisation marchande il ouvrit
nos oreilles aux musiques du Monde se considérant comme une interface d’une
force supérieure.
Le complice d’Hervé, Stéphane Guillaume nous détaille au
saxo ce qui faisait la spécificité de Coltrane : ses notes vrillées, ses
sons multiphoniques, mais surtout il interprète « Giant Steps »
« Body and Soul » « A Love Supreme » « My favorite
things »… avec subtilité, en cavalant dans des morceaux
qui m’ont paru complexes, les deux musiciens alternant ou synchro nous
ravissent. Pris par le plaisir de jouer partagé par le public qui les rappela à
deux reprises, ils ne développèrent pas la période free, pas plus que ne fut
mentionnée la date de sa disparition (1967), péché véniel.
Les touches blanches
du clavier plutôt occidentales ont joué avec les touches noires du reste du
monde
samedi 3 mai 2014
Home. Toni Morisson.
Dans le sud des Etats Unis dans les années 50 nous suivons
les errances un homme revenant de la guerre de Corée. Pauvreté et violence
pourtant omniprésentes apparaissent souvent comme par inadvertance dans le
récit en 150 pages du prix Nobel 1993 de littérature, pas toujours frontalement
comme ici :
…elle dit quelque
chose en Coréen. Ça ressemble à « Miam-miam ».
Elle sourit, tend la
main vers l’entre-jambes du soldat et le touche. Ça le surprend. Miam-
miam ? Dès que le regard passe de sa main à son visage, que je vois les
deux dents qui manquent, le rideau de cheveux noirs au-dessus d’yeux affamés,
il la flingue. Il ne reste que sa main parmi les ordures, cramponnée à son
trésor, une orange tavelée en train de pourrir. »
Il s‘agit de la version du personnage principal, un noir
dans un milieu où l’esclavage n’est pas si éloigné, qui alterne avec la voix
plus poétique de la narratrice.
Les individus semblent des fantômes vaincus par le destin à
la rencontre des cadavres mal enterrés de leur enfance. Le récit parfois en
apesanteur peut aussi avoir la franchise des auteurs américains mais dérouter;
il m’a fallu les commentaires de lecteurs enthousiastes pour comprendre que le
style est parfaitement accordé au propos qui m’avait laissé assez insensible
bien que les sujets abordés soient terribles.
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