jeudi 13 janvier 2011

Balkenhol Stephan.

Des statues polychromes en bois tendre dont le socle fait partie de l’œuvre ont la force de l’évidence, alliant une allure familière venue des temps égyptiens à une modernité de bon aloi. Une salle du Musée de Grenoble, jusqu’au 23 janvier, a été envahie par les pingouins tous différents de l’artiste allemand, mais ce sont les représentations d’hommes et de femmes les plus intéressantes, se découpant souvent sur un décor également de bois. Les chairs en bois brut qui portent les traces du ciseau, conservent des ébarbures qui donnent une vibration singulière aux statuettes ou aux visages plus imposants. Lorsque ceux-ci sont en bas relief, le fond lisse vient au premier plan : ces quelques décalages avec des productions traditionnelles en font tout le charme. Un monumental Icare est allongé sur le sol, ses ailes de géant étaient trop lourdes. Souvent ses personnages anonymes sont empreints d’une certaine tristesse, et ses montages cinétiques artisanaux portent explicitement la perspective de la mort, pourtant cette première exposition consacrée à cet artiste est chaleureuse, rassurante, à portée de chacun avec nos bras ballants, nos solitudes, nos blousons et nos pantalons noirs, nos rues de villages aux fanions colorés, nos rêves de voleurs de feu un peu dérisoires, nos secrets.

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