lundi 30 juin 2008

Mon livre de l'année


La mandoline du capitaine Corelli. De Bernières Louis
Roman tellurique magnifiquement écrit. Va puiser dans les mythes les plus antiques, pour traverser l’histoire de la Grèce dans toute sa crudité. Soleil aveuglant, vérité de vies élémentaires, écorchées, truculentes avec les musiques et les parfums d’une île et ses habitants hauts en couleurs. Sentimental et puissant.

dimanche 29 juin 2008

Forcenés


Livre de Philippe Bordas consacré au cyclisme recommandé par Jean Louis Le Touzet dans « Libération » avec un tel talent que l’envie de se plonger dans les pages originales vous prend sur le champ.

« On se sort de là titubant, les yeux embués, prêt à rentrer dans la sacristie du vélo mais à cette heure tardive, l’église est fermée avec un gros cadenas. »

L’évocation du Tourmalet aux heures chaudes de juillet n’aura plus jamais le même charme, ni les fraises du jardin le même parfum. Cependant le style du critique magnifie encore le livre présenté :

« Anquetil ou De Vlaminck sont éclairés par un néon qui menace de claquer à tout moment. » ... « Bordas fait passer au lecteur qui s’est envoyé la moitié d’une bouteille de fine tellement c’est beau à chialer, le vieux pardessus du vélo sans se tromper de manche. »

Le style !

samedi 28 juin 2008

Tomates à la provençale



Simple comme « bonjour » (d’été). Si élémentaire qu’on oublie de les proposer, comme le pain dans le lait ou la pomme de terre en robe des champs. Un goût bien caractéristique qui marie: ail et persil, panure, sur tomate coupée en deux salée et poivrée, arrosée d’huile d’olive. Préchauffer le four à th 7 pendant la préparation, enfourner un quart d’heure, vingt minutes. Jeter un coup d’œil pour que les tomates ne s’effondrent pas. Certains ajoutent du miel, du basilic, je n'ai pas testé, je préfère parfois la simplicité. Parfois.

vendredi 27 juin 2008

Valse avec Bashir.


Ce Film de Folman Ari est une Thérapie. Fort, très fort. Le cinéma d’animation est bien adapté pour décrire une mémoire qui se reconstitue. L’intelligence du propos et la beauté des images permettent de mettre à distance l’horreur des massacres de Sabra et Chatila en 1982 au Liban. Nous pouvons mieux comprendre cet évènement qui retentit encore aujourd’hui au plus profond, chez les proches des victimes et aussi chez les bourreaux et leurs complices. Rappel utile d’une tragédie qui a fait saigner, et fera saigner encore la région. Entêtement et bêtise tiennent les mains de la fatalité; les belles plages et des champs d’oliviers sont tout près.

jeudi 26 juin 2008

Carla philo


« Jadis le moi était perdu dans la foule,
Aujourd’hui la foule est perdue dans le moi »

Nietzsche, cité par Carla Bruni Sarkozy dans les cinq pages que lui consacre Libération( fort bien vendu) au bas d’une photographie de sans papiers. Belle phrase, tout à fait appropriée dans ces heures où l’expression authentique se fait rare. Illustrée d’ailleurs par la dame qui se dit viscéralement de gauche et amie de Hortefeux. Elle ne parle pas, elle évite toutes les questions : elle est un plan de com’. Détricotage du droit du travail, attaques envers l’école, la sécu… la bouche de Bush, elle participe au grand barattage du sens qui nous laisse sans voix devant tant de culot. Nietzsche : de bien pires s’en sont emparés mais sur les lèvres du mannequin il ne paraît que comme un artifice de plus dans une histoire de com’.

mercredi 25 juin 2008

L’ « hubris »


hubris : arrogance, excès de confiance en soi.

Dans le hors série du Nouvel Obs concernant le siècle de Périclès, retour du mot « hubris » que Jospin avait ressorti opportunément, pour une fois, ces derniers temps, à propos de Sarkozy.

« Hérodote met en scène trois conjurés perses :

Le pouvoir d’un seul (monarchie) implique l'hubris, la démesure, dit le premier des conjurés ; il conduit donc à la tyrannie et au désastre ; il faut confier le pouvoir au peuple (démocratie).

Mais la foule aussi cède à l’hubris, rétorque le deuxième, et, pis, une hubris ignorante et sans frein ; il est plus sage de s'en remettre aux meilleurs (aristocratie).

A quoi le troisième objecte : le pouvoir de quelques-uns entraîne la guerre entre factions, qui ne s’achèvera qu'avec la victoire d'un seul ; retour à la monarchie. Autrement dit, la question du meilleur régime est indécidable…

Une disputation de sophistes, typique du siècle de Périclès. Mais qui nous ramène tout droit aux débats contemporains sur la démocratie participative, la confiscation des pouvoirs par la caste politico technocratique, ou l’avènement d’une hyper présidence aux allures de « monarchie élective »

Il serait bien ridicule de barbouiller de grands préceptes nos petits accrocs à la base, d’exhiber de trop grands principes pour nos passions locales, mais les politiques à chaque niveau ne pourront regagner de la crédibilité que lorsque les actes colleront aux paroles, tout le temps. A gauche, si nous prônons une meilleure gouvernance, c’est en faisant vivre des débats sincères, loin des calculs de congrès. Il ne faut jamais prendre nos concurrents pour des benêts! Le mépris a toujours traîné derrière les dominants. Les petits savent si on les respecte, et l’honnêteté se reconnaît de loin. Le beau mot de collectif retrouvera sa légitimité si ceux qui l’appellent, l’appliquent dans leur fonctionnement.

mardi 24 juin 2008

Verlaine


"De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose

...

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature."

L'Art Poétique

lundi 23 juin 2008

Grenouille, chien fidèle.


Reconstituer un petit étang dans un lotissement peut révéler quelques inconvénients.
Les grenouilles ne connaissant pas les heures d’extinction des feux ( de l’amour), leurs cris peuvent entamer le sommeil des voisins. Quiès montrant ses limites, il fut décidé de déporter le mâle chanteur dans une mare plus isolée, distante d’un kilomètre. Au bout de deux semaines, Mister Croâ était de retour. Par quel mystérieux chemin ?

dimanche 22 juin 2008

Foot : commentaires télé


La qualification de la Turquie a plus fait avancer l’idée de son entrée dans l’Europe que bien des discours. Le foot est une affaire trop sérieuse pour être laissé aux « Grosses Têtes ». Larqué, Wenger, les rois des couloirs et du 4 4 2 post moderne : c’est quand même autre chose que Leboeuf / Rolland. On a dû déjà lui pardonner tant de fois au Thierry R., mais pour le dernier France-Italie, il paraissait tellement s’ennuyer, que ce serait charitable de l’inviter à prendre sa retraite. J’en serai à faire l’éloge de TF1, malgré Jean Pierre Christian qui s’est essayé dans la veine chauvine de son prédécesseur; heureusement, les techniciens semblent prendre le dessus. Quand il n’y a pas de français sur la pelouse, il est moins halluciné. Il nous avait pourtant "bassiné" avec Anelka qui n’était pas entré encore sur le terrain, plutôt que de commenter le match entre deux équipes anglaises qui comportaient plus de joueurs de l’équipe de France qu’un Bordeaux - P.S.G. Bon, sur M6 il y a Menez aussi, mais il ne se sent plus parfois ; il est aussi souvent pertinent que désagréable et ce n’est pas le ton pleurnichard que prend parfois la 2 qui élèvera le niveau. Vive Jeanmimi et Arsène!

samedi 21 juin 2008

La France morcelée Jean Pierre Le Goff.


L’intérêt de ce livre qui décrit un monde dérégulé où la brutalité des ruptures se mâtine de pathos est justement de relier le domaine privé et le social. Quand les familles se décomposent, et la déculturation s’accroît, il nous interpelle : nous changeons d’époque. Pleinement dans l’actualité, il met en perspective la lutte contre le C.P.E. et mai 68, les évolutions dans les mœurs et décrypte l’énigme Sarkozy. Ses observations sont développées autour des systèmes de management et ses remarques concernant le harcèlement moral, amènent ses recherches au cœur du quotidien : là où plus de vérité, de justice ne se payent pas de mots. Moi qui suis un Européouiste naïf, je ne le suis pas forcément dans ses critiques de l’Europe, même si les Irlandais viennent de lui donner encore raison. Je vais proposer ce livre stimulant à mes camarades : à défaut d’orientations qui naîtront de la confrontation politique, nous accédons à des analyses qui donnent du sens à nos impressions de zappeurs.

vendredi 20 juin 2008

Attention, priorité !


Il y a un an la politique regagnait du terrain : débats participatifs et volontarisme de ma favorite et du tressautant. Aujourd’hui l’agitation est à la mesure de l’impuissance : pouvoir d’achat qui diminue, Europe en berne… « développement durable » dans toutes les bouches, et politique à courte vue chaque matin. L’école est une priorité : 11 000 postes en moins. Les élèves doivent progresser : 2 heures de cours en moins, et on rogne sur les heures de français ! Les hôpitaux sont patraques, mais les matraques, ça va. Le code du travail se casse. Hyper président, y perd des points : la croissance dans les dents. Y’s’ mêle de tout, il emmêle tout. La banlieue est une priorité : il y a tout lieu de s’inquiéter !

jeudi 19 juin 2008

Pas de baffes pour le BAFA



Un conseil municipal n’est pas seulement une suite d’approbations formelles de décisions préparées en commission. La proposition de la gauche concernant l’aide aux jeunes préparant le BAFA a intéressé la maire, prête à prendre en compte des critères de revenus pour augmenter cette aide…plus tard. Une autre demande de Pierre Ribeaud concernant l'affectation de sommes issues de modifications du budget prévisionnel pour améliorer la sécurité des bâtiments publics n'est pas reçue; le budget primitif devant y pourvoir. Les comptes administratifs de 2007 présentés, comme il se doit, en équilibre n’ont pas entraîné de débats épiques : la gauche votant contre, les verts s’abstenant. Beaucoup d’autres délibérations se voteront à l’unanimité; en ce qui concerne l’eau, l’accord le plus large s’opère, les verts s’abstiennent. Au détour d’une délibération, un programme de construction de 95 logements dans la zone de Trémouillères est mentionné. L’information préalable à un tel projet n’a visiblement pas été partagée. Sinon dans les commissions, l’absence de relation entre police et gendarmerie peut être remarquée, et la complexité des systèmes de traitement rend difficiles les suggestions de valorisation de l’eau de pluie. Quant à l’incinération des boues à Aquapôle elle respectera les normes, un autre traitement aurait été plus pénalisant sur le plan écologique. Des paniers pleins de cerises ont circulé pendant la séance.

mercredi 18 juin 2008

Conscience professionnelle


Il y a des longueurs à redouter quand un orateur annonce qu’il sera bref. Je prends mes précautions pour ne pas passer pour un « vieux con », mais je plonge aussitôt, en souhaitant être contredit. A portée de ma courte vue, s’accumulent les constats concernant l’amoindrissement de la conscience professionnelle: ici des instits qui arrivent et repartent à la sonnette, là des soignants qui « coincent la bulle » en maison de retraite, des animateurs de M.J. qui ne savent plus ce qu’éducation populaire veut dire … ces médecins qui dépassent les honoraires mais pas les horaires. Sont-ils des cas particuliers ou bien c’est l’acharné du service au public, le zélé qui sacrifie dimanche et jour de fête qui est l’exception ? L’opprobre, qui guettait "l’intello" dans les couloirs des collèges, perdure au-delà de l’adolescence. L’heure est à la désinvolture, au surf, à la légèreté ; brocardons le laborieux, le lent, le scrupuleux. Les politiques affichent la valeur travail dans l’attirail des slogans vendeurs, il finira dans la poubelle où se consume le non - cumul des mandats. JF. Lamour (UMP) voulait préparer, avec son groupe, les conseils municipaux de la ville de Paris, le vendredi en fin de journée, il a dû y renoncer : le week-end commence ! Ce sont eux qui caressent la France qui se lève tôt !

mardi 17 juin 2008

Ondes pour saumon


Pratiquement tous mes filets de poissons, je les papillote au micro-ondes ; 3 minutes, une noix de beurre, un trait de citron, quelques brins de ciboulette : envoyez c’est léger !

Là, recette de « Elle », de mémoire : avec un pavé de saumon dans son papier sulfurisé, disposer sur le dessus une demi couche d’oignons en purée et de la tapenade pour un revêtement « black and white », avec quelques brins de thym à défaut de ses fleurs et un filet d’huile d’olives : c’est charpenté. Accompagner de quelques pommes de terre cuites à l’eau.

dimanche 15 juin 2008

"Etre à la rue"

"Santé mentale et dispositifs d’accueil et d'hébergement des personnes en situation d’exclusion."

Rien que le titre est trop long, alors que retenir de deux jours de colloque où les plus pessimistes parlaient de « coordination des impuissances », quand d’autres se réjouissaient de la rencontre de personnels s’activant dans le social avec des soignants des corps et âmes? Comme si ça n’allait pas de soi à l’heure où les souffrants psychiques, les fous peuplent la rue, les prisons.

Quelque formule percutante comme celle qui demande aux intervenants « de s’impliquer sans intention » ne légitime- t-elle pas nos renoncements dans bien des domaines tels le pédagogique ou le politique ?

Le mot « déliaison » était omniprésent, et les restrictions consenties dans les domaines sociaux ne font que confirmer un délitement du sentiment de solidarité : on paye des spécialistes plutôt que d’intervenir directement.

Et ce n’est pas un des brillants exposés qui redonnait toute sa place aux instances collectives qui pourra contrer les lourdes tendances à l’individualisme. Ses caractéristiques résumées aux trois « A » comme Antériorité : « l’histoire ne commence pas avec moi »

Altérité : « chère petite merveille, il va falloir vivre avec les autres »

fondent cette Autorité, une instance collective ne pouvant se résumer à la somme de ses composants.

Une citation de Camus « un homme ça s’empêche ! » pour nous rappeler à la dignité.

Une parabole du piège à singes où ce gros malin ne veut plus lâcher le fruit qu’il tient au poing et ne peut ressortir par l’orifice par lequel il a passé sa main, évoque bien notre société de consommation.

Et la table du libraire pouvait être bien garnie avec des titres alléchants : « Je vous salis ma rue », « La lutte des places : insertion et désinsertion »...

L’érotisme de la plainte existe, celui de la lutte reviendra-t-il ?

Je n’ai pas tout saisi des exposés, me sentant parfois comme un mécanicien qui aurait atterri dans une conférence pédagogique, mais ces exclus, ces marginaux dont il fut question, nous révèlent les failles de nos sociétés, ses absurdités, ses déraisons. La folie.

Ils nous parlent de tous nos jours, de nos nuits et pas seulement en hiver.

samedi 14 juin 2008

Keith Haring


Grand succès populaire pour cette exposition au musée d’art contemporain de Lyon. Le grapheur new-yorkais nous est familier par ses nombreux produits dérivés déclinés jusque sur des verres chez Quick. Pourtant cette exposition sur trois niveaux étonne encore par l’ampleur des œuvres, la variété des supports, avec une manière toujours foisonnante. Les personnages représentés évoquent la B.D. mais aussi Jérôme Bosch ; les filiations avec Combas ou Di Rosa sont évidentes. Les enfants peuvent être inspirés par l’artiste, disparu à 37ans qui aurait eu 50 ans cette année. La noirceur des propos est contenue dans des cernes énergiques et naïfs, les couleurs sont vibrantes, le rythme est là. Une peinture qui danse le hip hop !

La marée était en orange


Pour ce jour, pour ce jeu là, je reviens dans mon camp: celui des petits, et me prends la tête au troisième but des Pays Bas. Entraîneurs, nous avions choisi l’offensive, nous encaissons quatre buts ; nous avons joué. Thuthu arrive en fin de course, Titi lui assure en pro, il ne fuit pas les micros après la défaite et ne débite pas de langue de bois. Bravo l’artiste, mais les Pays-Bas avaient la main cette année. Une belle équipe, au jeu fluide. La roue tourne. La génération Ribéry sera peut être comme l’équipe de Papin : attendant des éclairs sans savoir faire lever les orages.

vendredi 13 juin 2008

Les orphelins de Huang Shi


Chine toc ! Que ce cinéma américain est daté avec ses rebondissements qui arrivent au moment où le sabre va s’abattre ! Cette vision édifiante et naïve du monde sonne faux, bien que l'histoire soit vraie : les personnages indestructibles restent si propres sur eux en traversant le chaos de ces années pourtant passionnantes à rappeler. Pour évoquer la Chine il faut bien sûr une blonde et un beau gosse !

jeudi 12 juin 2008

« Il va falloir se parler »


C’est du Franck Ribéry, histoire de ne rien dire. Les conseillers en com’ n’ont jamais cessé d’être bavards, l’oreille collée au portable la société bruit et les mots coulent comme eau sur plume. L’individualité n’a jamais été autant revendiquée et pourtant dans la zone Internet combien de copié/collé en regard d’expressions personnelles.
Dans les discussions et pas seulement d’ordre éducatif, les adultes affichent une opinion si celle-ci a été validée par leur progéniture ; dans le domaine politique le P.S. lui n’ose plus dire ni oui ni non : l’extrême gauche ou le centre près de l’extrême onction parlent pour lui. Le parti si incertain, est la cible des commentateurs, il est pourtant le reflet d’une société qui craint les mesures cassantes et ne croit plus aux mesures simples. Quand on se découvre quelques boutons sur le visage, le doigt pointé vers le miroir c’est bien soi qu’on accuse, non ?

mercredi 11 juin 2008

« Roumains : voleurs de poules »


C’est du Henri Leconte, sur le plateau de M6 après le match France-Roumanie. Le poulet est surgelé, Riton ! Je préfère pour les tziganes, avoir les mots d’Aragon chantés par Léo Ferré : « j’aimais déjà les étrangères quand j’étais petit enfant ». Cette équipe de France colorée me plait même si je ne m’enthousiasme plus pour des joueurs surpayés. Il y avait un supporter, l’autre jour, déguisé en super Dupont avec cape et béret. Il avait plus d’humour que bien des laborieux commentateurs, même si les aficionados doivent être plus royalistes que les rois des écrans qui changent de maillot comme de chemise... Et puis Ribéry va bien allumer des mèches.
« A chaque fois tout recommence
Toute musique me séduit
Et la plus banale romance
M'est l'éternelle poésie »

mardi 10 juin 2008

Marché


Pour l’exposition de fin d’année du groupe d’aquarellistes amateurs de l’école - comme on ne dit plus- des beaux arts, le sujet est : "le marché de l’art". J’ai emballé comme des oranges sous papier de soie, deux aquarelles qui ne m’emballaient pas, je les disposerai à côté de cagettes en photographie et d’une enveloppe contenant des traces de couleurs avec un jeu de mot genre Ben : « 7€ au sourire si doux ». Contemporain l'art retraité!

lundi 9 juin 2008

Brocante Saint Laurent


Chiné à la brocante Saint Laurent, ce dit « zouave » du XIX ième s’avère être un porteur d’eau, le morceau de balancier cassé a été recollé en guise de poignard. Les aléas d’une l’histoire.

dimanche 8 juin 2008

Voilà l'été (X4)


Refrain

« Voilà l'été, j'aperçois le soleil

Les nuages filent et le ciel s'éclaircit

Et dans ma tête, qui bourdonnent ? Les abeilles !

J'entends rugir... les plaisirs de la vie

C'est le retour des amours qui nous chauffent les oreilles,

Il fait si chaud qu'il nous pousse des envies

C'est le bonheur rafraîchi d'un cocktail

Les filles sont belles... et les dieux sont ravis.

Voilà l'été voilà l'été (x 4) »

Les négresses vertes

samedi 7 juin 2008

Elle ne pleure pas, elle chante


B.D. de Corberan et Murat d’après le roman d’Amélie Sarn.

Une vie brisée se reconstitue au bord d’un lit d’hôpital.

L’intimité d'un amour dans toute sa complexité, le poids d’une vie.

Fulgurant dans sa brièveté, son évidence, sa pudeur, sa force.

vendredi 6 juin 2008

Tian chèvre

Il fait un temps de cochon, alors un peu de chèvre dans le tian.
Avec le tian c’est bien que les légumes gardent leur personnalité, celle-ci ne sera pas perturbée ,au contraire, en ajoutant au dernier moment du basilic frais et quelques copeaux de tome de chèvre qui ajouteront un goût franc. Ce n’est pas une ratatouille au four. Pour les aubergines et courgettes, à l'épluchage, enlever seulement des lanières de peau pour conserver leurs couleurs. Leurs tranches imprégnées d’huile d’olive alterneront avec les rondelles de tomates épépinées dans le plat à mettre 30mn au four(th. 6). Ail, sel, poivre.

jeudi 5 juin 2008

Freins à main


L’autre jour, à Cannes, je trouvais qu’il y avait des places qui se perdaient, quand des lycéens ne se laissaient pas aller à profiter du film proposé.

L’autre soir, nous avons tenté de rassembler ceux qui étaient aux municipales sur des listes concurrentes à gauche, pour tenter de réparer les pots cassés. De directifs « dirigeants » à l’ancienne étaient là, jaloux de leurs tessons pour éviter que des nouveaux aillent vers l’avenir.

Chaque jour, je sais les ricanements qui peuvent accueillir toute écoute d’une musique inhabituelle. C’est un travail remis sans cesse sur l’établi que de faire sauter les blindages, et d’amener à la curiosité. Alors que la doxa publicitaire ne cesse de proclamer l’audace, la légèreté ; c’est la défensive qui est la règle, la peur sa putain de mère.

« Tout le monde, il est beau… » Cette posture, outre sa niaiserie, empêche toute pensée.

Et j’aime trop les opinions colorées, les caricatures, pour renoncer à alimenter les débats.

Mais à l’heure des niches consuméristes, en allant contre des paresses, des conformismes, je risque de passer pour un vieux ratiocineur. C’est fait.

mercredi 4 juin 2008

Kitsch 68


Qu’ils sont sans saveur les slogans imités de 68 dans une rubrique de Libé !

La métrique y est, mais pas le cœur.

Les années nous ont râpés.

Depuis le temps, sous les coups de soleils rouges, nos peaux mortes sont tombées :

même pas mal, même plus de peau.

« Notre expérience historique nous amène à nous méfier du kitsch c'est-à-dire,

comme écrit Kundera ,

à la tentation de « se regarder soi même dans le miroir du mensonge embellissant… » »

A. Finkielkraut

mardi 3 juin 2008

Ce que peut la littérature. Finkielkraut Alain


Quelques entretiens de l’émission « Répliques »: du poète mathématicien Rambaud au pas seulement médiatique Solers.
Oui, la littérature, peut déjà figurer comme« institutrice de la nuance ». Certes, Sartre reconnaissait que « La Nausée » ne faisait pas le poids face à des enfants qui ont faim, et pourtant accrochés par ses mots, un livre tel que celui là secoue nos hébétudes. Quelques vers :

« Je demeurais longtemps derrière un tilleul-menthe.

L’histoire quelque part poursuivait sa tourmente » Aragon

Et il y a pléthore de ces verroteries qui valent le prix qu’on leur donne : elles sont les couleurs du monde.

lundi 2 juin 2008

Le jour où mon père s’est tu. Linhart Virginie


Les révolutionnaires de 68 ont fait des petits. Dans le flot des livres sur le joli mai, ce livre intéressant laisse un goût de cendres pour qui a cru à un monde nouveau. Les nouveaux rapports enfants/parents et les progrès de la condition féminine font partie des acquis incontestables de la période, alors l’éclairage d’une fille de militant notoire ne pouvait qu’éveiller la curiosité. Le beau titre ne laissait pas présager la froideur du constat à l’exception de la conclusion palpitante. Cette façon d’écrire était après tout appelée par la dimension thérapeutique de ces pages.

dimanche 1 juin 2008

Coups francs indirects.



La réussite à un examen ou devant les urnes peut emprunter des voies contournées, éloignées parfois d’une logique directement observable.

Par exemple : pour nous les socialistes, en ces temps de préparation de congrès, bien des stratégies s’apparentent au billard à trois bandes et nous enseignent que le plus court chemin n’est pas celui qu’on croit.

En se méfiant d’appliquer une grille de lecture trop systématique, il est aussi remarquable en terme d’orientation des jeunes que les qualités requises ne sont pas seulement celles qui sont explicites.

Pourtant la mode en évaluation est à détailler par le menu les compétences, cela ne ferait-il qu’entretenir l’illusion d’une certaine objectivité ? Alors que des qualités transversales (persévérance, réactivité, culture générale) sont décisives sans parler des atouts apportés par l’environnement familial.

Quitte à titiller notre paranoïa, c’est un travail à plein temps que de débusquer sous les slogans politiques, comme sous les langues de bois pédagogiques, les intentions réelles.