Quand Johnny s’en fut, il y en eut pour trouver l’hommage
excessif et bien que nous pataugions dans la bienveillance, les tenants de la
buzz attitude ont aimé rompre les consensus.
Pour avoir goûté l’esprit de contradiction jusqu’à satiété,
j’ai préféré en la circonstance respecter la peine des nostalgiques de
l’interprète de « Dadouronron ».
Le théâtral Insoumetteur en chef drapé dans une rhétorique parfois universaliste
peut-il comprendre que des émotions puissent porter au-delà des réunions entre
cousins ?
Le président ayant ressenti l’émoi populaire est légitime pour
participer à l’hommage comme il le fit pour la disparition de d’Ormesson dans
un autre genre.
Je n’ai lu aucun roman de l’ancien éditorialiste du Figaro
ni collectionné les vinyles du supporter de Sarko en dehors d’un
« Gabrielle » dont les battements me « donnaient la
patate ».
Mes coups de vieux rebaptisés échéances historiques sont
survenus plutôt quand Rocard ou Maire sont morts, mais je ne dénie pas aux
autres leur chagrin. Mon père aurait su pourquoi la disparition de Kopa me
faisait quelque chose mais je n’aurai demandé à personne de sortir son mouchoir
en papier.
C’est bien le rôle d’un chef de l’état de réconforter,
honorer son peuple dans toute sa diversité quand l’occasion se présente:
« Je vous ai compris ! »
Que le chef de l’état travaille à réunir le pays ne condamne
pas à ingurgiter une tisane tiède mais pourrait amener plus de dialogues
respectueux où les désaccords s’exprimeraient et les propositions s’élaboreraient.
Que n’auraient dit les familiers de l’abstention s’il s’était abstenu ?
Le titre de cet article joue lui même à la distinction en
reprenant un titre de Bourdieu mais aussi un mot de ma mère qui désignait
toujours les gens « distingués » comme ceux d’une classe classieuse loin
de la nôtre. Savoir les classes sociales et se tenir par les épaules, des fois.
Finkielkrault soulignant la réalité de la non unanimité de
l’émotion nationale en inventant un « non souchien » malheureux n’a
pas été à la hauteur ; il prétend aimer le temps long et pêche souvent par
précipitation.
Par contre pendant ce temps, Régis Debray participait à
l’hommage à Julien Gracq. Il est bien plus fécond en pointant
l’institutionnalisation du show-biz avec notre Jojo en camélion qui fit tant de
bien à tant de jeunes gens :
« Si les corps
doivent désormais être de la partie pour que l’esprit y soit, les conversations
d’outre-tombe nous seront bientôt interdites. » Qui empêche de lire
les auteurs morts ?
Il est vrai comme il le rappelle dans cet article du Monde
au titre bien choisi : « Une journée particulière », parlant de
notre ère : « celle qui voit
plonger inexorablement les compétences de lecture des écoliers, brûler
soixante-dix bibliothèques entre 1996 et 2013, les autres se reconvertir en
vidéothèques par prudence. » Les chorales chanteront : «
Toute la musique que j’aime… »
C’est bien parce qu’il est de pacotille, à notre hauteur,
que le rocker intelligible, le cow-boy camarguais fut si populaire. Dans les
flots de paroles qui l’ont suivi en cortège, nous savions tous de qui nous
parlions, ce que nous partagions : notre jeunesse.
« Est-ce la main
de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a mis cette rose
Au jardin que voilà ?
Pour quel ardent amour,
Pour quelle noble dame
La rose de velours
Au jardin que voilà ?
Et ces prunes éclatées,
Et tous ces lilas blancs,
Et ces groseilles rouges,
Et ces rires d'enfants,
Et Christine si belle
Sous ses jupons blancs,
Avec, au beau milieu,
L'éclat de ses vingt ans ? » Barbara
Est-ce la main de Diable
Qui a mis cette rose
Au jardin que voilà ?
Pour quel ardent amour,
Pour quelle noble dame
La rose de velours
Au jardin que voilà ?
Et ces prunes éclatées,
Et tous ces lilas blancs,
Et ces groseilles rouges,
Et ces rires d'enfants,
Et Christine si belle
Sous ses jupons blancs,
Avec, au beau milieu,
L'éclat de ses vingt ans ? » Barbara
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Dessins de « L’express » de Neuchatel pour
« Courrier International » qui joue à « Charlie » et du « Canard ».