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dimanche 1 mars 2009

Cabrel : des roses et des orties.

Après le Souchon des villes, le Cabrel des champs.
Le meilleur vendeur français 2008 a livré un dernier album, bien accueilli, après quatre ans de maturation.
Quelques accents de flamenco, le troubadour gascon contente son public d’images simples :la vie est faite de roses et d’orties. A voir sur Daily motion, les clips de ses aficionados, type calendrier des postes où quand il est question de fruits, la corbeille est là, mon œil critique s’écarquille.
Et en même temps je m’en veux de ne pas me laisser aller à l’innocence des halos sur prairies fleuries.
« On est lourd, tremblant comme des flammes de bougies »
Je ne sais si je dois saluer la sincérité ou repérer la facilité.
La recherche de la rime peut amener à des tableaux enluminés, plus qu’à un réel qui risquerait d’être brutal
« Adossé à un chêne liège, je descendais quelques arpèges, par un après midi pluvieux ».
Humide et inconfortable, pourtant la mélodie vous embobine.
Nous avons besoin de ces accents nostalgiques où glisse « le manteau de l’enfance » même si l’image est mal ajustée. Ces « cardinaux en costume » indifférents au monde qui saigne, ce n’est pas nous, toutefois les illusions sont évanouies : « les chansons se fanent ».
« Les gens nous aiment et puis nous laissent
Et c’est sans doûte mieux »

dimanche 15 février 2009

Bashung

Bien des critiques mettent au plus haut « Bleu pétrole » la dernière production de la « force tranquille du rock ». Ils apprécient la tonalité pop folk de ce CD, qu’il a concocté pendant 6 ans avec de multiples collaborations. Pour moi cette production agit comme j’imagine l’effet produit chez les derviches tourneurs pris par les sonorités envoûtantes. « Les tristesses surannées ». Je me suis régalé, même si je n’ai pas suivi assidûment sa carrière. Je venais d’essayer plusieurs CD de nouveaux chanteurs recommandés par « Libé », « l’Obs », mais le sexagénaire les enterre tous, d’autant plus qu’il s’approprie quelques titres majeurs : « Susanna » de Léonard Cohen qui lui va très bien, ainsi que certaines chansons de Manset, le chanteur culte de toute une génération, la mienne.
« Je t’ai manquée pourquoi tu me visais »
« Un jour je parlerai moins jusqu’au jour où je ne parlerai plus »
« J’ai des doutes sur le changement de l’heure en été…
Est-ce que vous avez des doutes des idées des rêves des douceurs éveillés ?
Le goût de changer de route à prendre ou à laisser ? »

Il traîne un cancer.
Le phrasé, la voix nous suivent, ses musiques soignées nous enveloppent, ses atmosphères ont de la gueule.

dimanche 28 décembre 2008

« Ecoutez d’où ma peine vient »


La dernière livraison de Souchon entretient nos désirs contradictoires: celui d’aimer retrouver le familier qui « voulait des matins doux » et aussi le nouveau chanteur à Sidi Ferouch.
Certains titres trouvent leur correspondant dans des productions précédentes « elle danse », « 8m2 » avec « les cadors » quand ce n’est pas une reprise entière de « bonjour tristesse », mais pas de petite perle telle que « petits tas tombés » où la manière originale rencontre un fond essentiel. La patte perso pour une société à décrire, à rectifier. Pour tout dire, c’est un peu mou du genou, comme nous. La chanson où il doute de Guévara n’a pas ses paroles inscrites dans le livret accompagnant le C.D. Je me laisse bercer par « rêveur », les « saisons » « la compagnie » et emballer par « parachutes dorés », je découvre un Aragon : « la guitare », mais qui croit que c’est un grand cru ?

mardi 23 décembre 2008

Vacances ,


Vacance,
Vacuité,
VIDE

Ma jeunesse est restée
Dans les îles,
Et l'insouciance
Aussi

Je sais des cocotiers
Et sur le tronc des raisiniers
Les traces indélébiles
Des hamacs bariolés d’autrefois .

Dany Besset Juin 94

jeudi 13 novembre 2008

Moineau dans le brouillard


« Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton ;
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison.
Plus de fleurs au jardin,
Plus d'arbres dans l'allée ;
La serre du voisin
Semble s'être envolée.
Et je ne sais vraiment
Où peut s'être posé
Le moineau que j’entends
Si tristement crier. »

Maurice Carème
Et dire que le moineau lui-même a quasiment disparu en Angleterre et en Belgique,
sa population en France est en déclin, faute d’insectes semble-t-il. A Paris il boude les quartiers chics car il y a moins de trous pour nicher, et moins de déchets pour se nourrir.

mardi 12 août 2008

Cimetières marins

Hé, non, finalement, Georges ton cimetière n’est pas plus marin que celui de Paul Valéry !
Il y a quelques années à la recherche de ta tombe, j’avais pu voir celle de celui qui écrivit « ce toit tranquille où marchent les colombes ». Il a donné son nom à son cimetière marin qui surplombe depuis le Mont Saint Clair, la ville de Sète et la mer.
Jean Villard est là aussi, et j’ai le souvenir de la douleur d’un conjoint qui avait fait inscrire dans la pierre tout son désespoir d’avoir perdu sa femme dans un incendie ; en définitive, il lui avait survécu fort longtemps. Alors que le tien, chez les pauvres, celui du Py, dit des « ramassis », donne sur l’étang de Thau, il est vrai en direction de la plage de la Corniche. Ce moment au pays des pierres vaut bien des messes. J’ai usé du tutoiement, puisqu’avec le temps, ce Georges m’a parlé bien plus longtemps que bien de mes familiers. Mais je garde, comme il dit toute révérence, puisque les mots du croque-notes viennent bousculer les miens dans ces contrées où l’on devise de la camarde.
Sa tombe modeste est à l’image de l’intégrité dont il fit preuve dans sa vie et dans son œuvre. Les délices de son verbe prennent encore plus de prix, alors que le lexique des sentiments se réduit. Son anti-conformisme nous requinque face à toutes les trahisons ; son allégresse, sa générosité nous consolent de bien des duretés de l’heure. Une part d’éternité peut tenir sur quelque C.D. , non ?

lundi 21 juillet 2008

« Et tout l’été passait dans les lourds chariots »


C’est de Paul Fort celui du « petit cheval dans le mauvais temps ».

A cueillir quelques lignes de poésie, la journée est plus légère, nos semblables plus présents, l’air plus coloré. Notre temps vif est intolérant aux textes amples qui paraissent vite trop lourds. La tentation de ne retenir que des bribes devient maîtresse.

« … les carafes ont l’air de blocs de jour oubliés par le soir …» P. Géraldy

« C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes »
C. Guérin

Mais la poésie n’est pas qu’un accoudoir pour nos paresses estivales, elle va plus vite que bien des analyses.

« Aujourd’hui, brusquant l’adieu, les moissonneurs créditent, empruntent, amortissent.

Ils souffleraient au cul de la terre pour activer les saisons !

Sont-ils riches ?

Ils n’ont pas de grillon pour l’hiver ; pas un grain de raisin pour le mourant de septembre. »

C’est de Gaston Puel, je ne le connaissais pas du tout et je viens de découvrir dans le livre
« 366jours de poésie » d’Albine Novarino chez Omnibus.

mardi 24 juin 2008

Verlaine


"De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose

...

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature."

L'Art Poétique

dimanche 8 juin 2008

Voilà l'été (X4)


Refrain

« Voilà l'été, j'aperçois le soleil

Les nuages filent et le ciel s'éclaircit

Et dans ma tête, qui bourdonnent ? Les abeilles !

J'entends rugir... les plaisirs de la vie

C'est le retour des amours qui nous chauffent les oreilles,

Il fait si chaud qu'il nous pousse des envies

C'est le bonheur rafraîchi d'un cocktail

Les filles sont belles... et les dieux sont ravis.

Voilà l'été voilà l'été (x 4) »

Les négresses vertes

mardi 27 mai 2008

Un homme à la mer


Il n’y a pas que les petits sixièmes qui ont des difficultés avec la lecture,

leurs aînés lisent de moins en moins - de livres.

La littérature devient une passion réservée comme la philatélie, quant à la poésie…

Je viens de découvrir « Un homme à la mer » d’Emmanuel Merle né à La Mure.

Il exprime un deuil et ses mots cherchent la vie. A partager.

« Tous les arbres sont derrière la fenêtre.

Je ne connais pas leur nom de famille

Mais je sais pour chacun les petits bouts de ciel

A travers le réseau du feuillage

Comme des mouchoirs fripés par le vent

Blancs et bleus. »