vendredi 30 décembre 2016

Ecrits politiques 2016.

Essais et autres écrits au cours de cette année passée.
Le Postillon : journal satirique Grenoblois  indispensable pour affiner une opinion locale.
Comprendre le désarroi français de Marcel Gauchet : la promesse du titre est respectée.
Ma part de gaulois de Magid Cherfi : le sujet de l’identité chaleureusement traité.
Malaise dans la démocratie de Jean Pierre Le Goff : tout à fait d’accord !
Le djihad et la mort d’Olivier Roy : quelques éléments face à un phénomène qui fait fuir.
Petit manuel de survie à l’intention d’un socialiste dans un dîner avec des gens de gauche de Bruno Gaccio: petit dernier pour la route à lire dans l’ambulance.
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Mon ordinateur a été révisé pendant deux jours suite à des problèmes de dossiers « passés par la fenêtre », d’où une interruption imprévue des publications. Veuillez bien m’en excuser.
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Le dessin du « Canard » de cette semaine :

mardi 27 décembre 2016

Bandes dessinées 2016.

Revue d’une année passée au bord des images et des bulles.
Pour la nouveauté : Topo, le petit dernier des Cahiers Dessinés pour les moins de vingt ans.
Pour la vérité : La menuiserie, la fin d’une époque en Ardèche.
Pour la pédagogie : Comment comprendre Israël en soixante jours.
Pour la poésie : Retour à la terre de Larcenet
Pour lui : parce que c’est lui : Sempé.
Gotlib est parti.

lundi 26 décembre 2016

Cinéma 2016

Le temps des retours sur écran est venu : comme l’an dernier
j’ai retenu ces films :
Willy 1er : pour l’émotion née en des territoires humains et géographiques peu visités.
Voyage à travers le cinéma français : jubilation.
Voir du pays : découverte.
Merci patron : politique punchy.
Zootopia : dans une année où le cinéma d’animation est à la fête, retomber en enfance.
http://blog-de-guy.blogspot.fr/2016/03/zootopia-rich-moore-byron-howard.html

dimanche 25 décembre 2016

S’il se passe quelque chose. Vincent Dedienne.

Depuis que je vais au théâtre, il m’arrive de me sentir blasé face à des scènes annoncées à grands coups de buccin ; alors quand je découvre totalement, un spectacle neuf à mes yeux, mon plaisir est multiplié.
A « L’heure bleue » à Saint Martin d’Hères, j’ai vu, mis à nu, un nouveau talent dont la malice, la finesse remue les émotions et la réflexion bien autant que des machineries complexes et ambitieuses.
Il parait qu’il est sur France Inter que je n’écoute plus que parcimonieusement, agacé, justement par la rigolade permanente, le ricanement systématique, le mélange des genres qui sape les politiques et la politique. Je ne l’ai pas vu non plus à la télé avec Yann Barthès qui me lasse aussi en bonimenteur cynique.
Bref, en dressant  vivement son autobiographie tendre et drôle, le jeune homme renouvelle le genre stand up. Il a joué « très tôt avec les tréteaux », après avoir été touché par la grâce en regardant Muriel Robin. Il se permet de mettre tous les degrés de son côté en un emboîtement familier du théâtre dans le théâtre tout en nous surprenant souvent. Il s’amuse de nous et nous rions dans les tunnels, il se dispense de chute à ses sketchs dans un spectacle dont on reprendrait bien sans fin, une tranche.
Il revient sous les applaudissements nourris et son bonheur d’être là est sincère, alors que sa promenade sur le fil de l’impudeur et de la pudeur a été très professionnellement ciselée.
Nous nous sommes senti respectés dans les mêmes termes qu’Ariane Mnouchkine qu’il cite dans une interview :
« Il ne faut jamais oublier quand on monte sur scène qu’il y a des gens qui viennent au théâtre pour la première fois et d’autres pour la dernière fois. »
On a croisé Marguerite Duras, Alice Sapritch, son papa et sa maman adoptifs: c’est fort et profond, on sourit et on est aux aguets. Merci.
« On naît, on vit, on meurt, »… c’est donc mieux « s’il se passe quelque chose »…  d’où le titre.

samedi 24 décembre 2016

Le peintre des batailles. Arturo Pérez-Reverte.

Un peintre autrefois photographe de guerre est tourmenté par un homme qui lui en veut à mort après avoir figuré dans une photographie inoubliable.
Roman philosophique puissant sur notre place de témoin des déchirements du monde, la nature humaine, la mort, la beauté…
« Il faut accepter de voir, dans l'enfant, le bourreau qui sommeille, et en même temps être capable de caresser l'enfant, et de se voir soi-même dans l'enfant. »
La fresque que Foulques est en train de peindre dans une vieille tour dominant un port méditerranéen accumule les références et les personnages si bien que l’ensemble est difficile à envisager tant les scènes du mal s’y multiplient, de l’Afrique au Salvador, de la Bosnie au Viet Nam…
Le tableau de Ero qui illustre cet article ne fait qu’évoquer un des enjeux du livre dont les images furieuses sont à imaginer.
Le choix des couleurs, les réflexions concernant l’art, la mise en géométrie de nos perceptions, sont elles des consolations ?
Goya, Uccello, Chirico ont les places d’honneur, mais le moment où sa compagne disparue remontait une kalachnikov les yeux bandés lui inspire des titres de ready made :
« Funérailles de Marx ? Ceci N’est  Pas Une Arme ? Quand La Guerre S’en Va ? La Poésie Revient ? Rêve Brisé de Métal Bleuté ? Femme Montant, Démontant Et Remontant un Fusil Inutile ? »
Le peintre et le soldat croate dont une photographie a valu les honneurs pour l’un et l’horreur pour l‘autre vont à l’essentiel dans leurs discussions.
« Pour qui a subi une guerre l’aube est le signe annonciateur d’un ciel glauque, de l’angoisse, de la peur de ce qui va se passer… Et la tombée du jour, c’est la menace des ombres qui arrivent, de l’obscurité, une terreur qui glace le cœur. »
L’écriture est superbe et nous tient un peu à distance d’un désespoir qui court tout au long des 270 pages.
« Faulques s’était levé et avait couru vers le haut, s’était baissé, avait couru de nouveau afin de saisir dans son viseur le professeur que deux garçons ramenaient en le soutenant sous les aisselles, ses pieds traçant deux sillons dans l’herbe humide, la moitié de la mâchoire arrachée par un éclat d’obus. Et derrière eux descendaient d’autres garçons, pleurant, criant ou se taisant, blessés ou indemnes, qui allaient seuls, désarmés, ou en portaient d’autres couverts de sang, nouveaux traits écarlates s’entrecroisant sur cet aquarelle composée par un paysagiste minutieux et appliqué à l’abri derrière son chevalet olympien. »
 L’auteur a été correspondant de guerre.

vendredi 23 décembre 2016

Le djihad et la mort. Olivier Roy.

Analyse efficace d’un directeur de recherche au CNRS qui au lieu de tracer une ligne verticale allant du Coran à Daech, effectue une lecture transversale qui essaie de comprendre la violence islamique.
Plutôt que de l’opposer à Gilles Képel, je préfère voir dans ces 170 pages une complémentarité féconde dans un domaine où la peur brouille les têtes, sur une période de 20 ans, de Khaled Kelkal à l’attentat de Nice.
« Plutôt que d’évoquer une radicalisation de l’islam, il parle d’une islamisation de la radicalité » et souligne les effets générationnels, ceux de l’esthétique de la violence, ou « l’inscription de l’individu en rupture dans un grand récit globalisé » auprès de sectes apocalyptiques.
Vues depuis notre côté gauche, les frontières avec le populisme se sont bien brouillées, la vision universaliste s’est rétrécie à la nation, voire à des ZAD on ne peut plus étroites.
« Tant Al-Quaïda que Daech apportent quelque chose de plus que la contestation radicale et globale : la fascination pour la mort. »
Les considérations concernant la guerre entre sunnites et chiites, la difficulté d’articuler le califat avec les tribus locales, dépassent les nihilistes qui se rendent là bas, mais ceux-ci s’éclatent dans l’escalade du terrorisme international.   
Les djihadistes prétendent  défendre la communauté des croyants mais ne postulent pas à des postes religieux.
«  Le problème majeur des mosquées, c‘est la crise des vocations parmi les jeunes musulmans français, qui n’ont aucune envie de devenir imam, car c’est mal payé, ingrat et guère prestigieux »
Mohammed Merah : « Nous aimons la mort, vous aimez la vie. »
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Le dessin du "Canard" de cette semaine: