samedi 2 août 2008

Siné, cinéma.


Oh, la la ! « Liberté de la presse ! » « Antisémitisme ! » : le combat qui se joue sur le net toucherait au grandiose, s’il n’était assorti à l’égard de Philippe Val, de tant de haine. Celui-ci a viré Siné de Charlie hebdo pour des propos douteux, qui l’ignore ? Mais comme dans tous les divorces, c'est un fait malheureusement assez ordinaire qui a tout déclenché. La dernière saillie de Siné n’était pas la pire. Mais comme Polac, sa persistance devient pathétique : qu’ils aillent comme d’autres retraités, faire du bénévolat et laissent leurs colonnes à de nouvelles plumes. Val n’est certes pas un marrant, mais il essaie de sortir des schémas trop simplistes, des caricatures. Les amateurs de gros traits, de gros mots n’apprécient pas. La détermination des pétitionnaires de chaque camp serait mieux employée à d’autres combats. Le jour où Carla dédicaçait son C.D. aux ministres, les ravis venaient de créer une nouvelle niche fiscale pour l’Outre-mer (source « arrêt sur image »).

vendredi 1 août 2008

Photographies à Arles


Les fracas du monde ne sont pas parvenus aux rencontres photographiques cette année, par contre l’amenuisement des moyens alloués à la culture se fait sentir. Bien des lieux qui restaient ouverts pendant deux mois ne sont plus accessibles aussi longtemps que les autres années. Christian Lacroix était le maître d’œuvre des rencontres cette année ; difficile de ne pas le savoir. L’habillage des murs en était revigoré mais en dehors de Pierre Gonnord aux portraits éclatants à la Murillo peu de personnalités emballantes. Avedon et ses squelettes avec belle femme : c’est bien. Les photothérapies de Bhadra qui fait exprimer les rêves de femmes traumatisées, émouvantes ; comme sont intéressantes des photos de femmes de détenus ou celles d’appartements communautaires à Saint Petersbourg. Mais la beauté des lieux d’exposition nous reste plus en mémoire que bien des œuvres exposées. Oui, il y avait des séries de wagons, des dompteurs de hyènes, des univers anglais avec une rivière dans le salon, des portraits de courtisanes du second empire avec les cahiers de police les concernant, plus poétiques que les fichiers de Dati et Hortefeux. Des photos récupérées dans la rue, troublantes dans leur dispositif immense. Mais déception, même si c’est toujours revigorant une bonne douche de belles images.

mercredi 30 juillet 2008

François Sins


Au cœur de l’été son cœur s’est arrêté. Le scandale de sa disparition s’excite sur la date de sa mort bien sûr, comme si nous ne devions disparaître qu’en novembre. Parmi l’agitation qui nous prend à la mort d’un proche, il en est une qui tourne autour des paroles : celle des chapelles sonores, des colonnes dans les journaux, sur des papiers bordés de noir. C’est le cas en cette fin juillet : cartes postales et ce faire – part.

Sur ce blog, je fais part à mon tour de ma sidération : François Sins est mort d’un arrêt cardiaque comme me l’a appris son épouse Valérie. J’ai connu François comme parent d’élèves dont j’ai apprécié la rigueur et l’humour, comme militant associatif généreux et de parole. Un militant de l’école. Un monsieur bien vraiment. Devant le vide, ses copains se tiennent par les épaules.

jeudi 24 juillet 2008

Pavlov disent-ils !


"Aujourd’hui 7,9 millions de personnes gagnent moins de 880 euros par mois.

Presque 14 % de la population. (Source INSEE)
À l’autre bout de la chaîne, les plus riches voient leurs revenus augmenter sans arrêt.

Le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune est maintenant de 548 000 foyers.

Mais les recettes que l’impôt sur la fortune apporte à l’État ont baissé de presque 6 % par rapport à l’an dernier.

Les avantages fiscaux accordés par la droite aux plus riches portent leurs fruits.

Au détriment de tous les autres…

A partir d’une lettre de Ségolène Royal.

Une pause d'une semaine.

mercredi 23 juillet 2008

Barton Fink, Coen frères


Que de diables ! Palme d’or 91. Les affres de la création pour un scénariste qui doit rendre sa copie concernant un film de catch, lui qui a l’ambition d’exprimer l’âme de l’homme de la rue. Il a sous la main un voisin de chambre d'un hôtel sordide, à priori sympathique : pourra-t-il l’aider ? Ce film est en accord avec l’ambition de l’écrivain du film : des surprises, du rythme, du fantastique, de l’angoisse, de la comédie, de la poésie, et une réflexion ironique sur la création qui aurait affaire avec bien des diables. Que peut la littérature ? Le cinéma lui, sur ce coup là, nous enchante avec ses jeux entre réel et fantasmes.

mardi 22 juillet 2008

Mots d’enfants :


Sarah, 3ans, énervée par son petit frère: « qu'est-ce qu'il est casse-croûte celui-là ! »

Adrien, 3 ans : « Je me suis endormi comme une limace. »

Denis, 4 ans, à qui on offrait un bonbon et dont on attendait un merci.

« Denis, je n'ai rien entendu ! »

« Moi non plus ! »

Pour Arthur : une vieille dame de 100 ans c'était une "cente mère", les plus grands que lui des "ados naissants"

Arthur : "On ne peut pas sortir dans le jardin aujourd'hui car mon papa est en train de traire les roses" ....(traiter)

Arthur, un tantinet tyrannique, se défend : « je ne suis pas un petit ranique, je suis un grand garçon ! »

Emma, quand on lui demandait si sa maman travaillait à mi-temps, a répondu : « non elle travaille à Proveyzieux. »

Merci à mes pourvoyeuses.

lundi 21 juillet 2008

« Et tout l’été passait dans les lourds chariots »


C’est de Paul Fort celui du « petit cheval dans le mauvais temps ».

A cueillir quelques lignes de poésie, la journée est plus légère, nos semblables plus présents, l’air plus coloré. Notre temps vif est intolérant aux textes amples qui paraissent vite trop lourds. La tentation de ne retenir que des bribes devient maîtresse.

« … les carafes ont l’air de blocs de jour oubliés par le soir …» P. Géraldy

« C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes »
C. Guérin

Mais la poésie n’est pas qu’un accoudoir pour nos paresses estivales, elle va plus vite que bien des analyses.

« Aujourd’hui, brusquant l’adieu, les moissonneurs créditent, empruntent, amortissent.

Ils souffleraient au cul de la terre pour activer les saisons !

Sont-ils riches ?

Ils n’ont pas de grillon pour l’hiver ; pas un grain de raisin pour le mourant de septembre. »

C’est de Gaston Puel, je ne le connaissais pas du tout et je viens de découvrir dans le livre
« 366jours de poésie » d’Albine Novarino chez Omnibus.