jeudi 24 juillet 2008

Pavlov disent-ils !


"Aujourd’hui 7,9 millions de personnes gagnent moins de 880 euros par mois.

Presque 14 % de la population. (Source INSEE)
À l’autre bout de la chaîne, les plus riches voient leurs revenus augmenter sans arrêt.

Le nombre d’assujettis à l’impôt sur la fortune est maintenant de 548 000 foyers.

Mais les recettes que l’impôt sur la fortune apporte à l’État ont baissé de presque 6 % par rapport à l’an dernier.

Les avantages fiscaux accordés par la droite aux plus riches portent leurs fruits.

Au détriment de tous les autres…

A partir d’une lettre de Ségolène Royal.

Une pause d'une semaine.

mercredi 23 juillet 2008

Barton Fink, Coen frères


Que de diables ! Palme d’or 91. Les affres de la création pour un scénariste qui doit rendre sa copie concernant un film de catch, lui qui a l’ambition d’exprimer l’âme de l’homme de la rue. Il a sous la main un voisin de chambre d'un hôtel sordide, à priori sympathique : pourra-t-il l’aider ? Ce film est en accord avec l’ambition de l’écrivain du film : des surprises, du rythme, du fantastique, de l’angoisse, de la comédie, de la poésie, et une réflexion ironique sur la création qui aurait affaire avec bien des diables. Que peut la littérature ? Le cinéma lui, sur ce coup là, nous enchante avec ses jeux entre réel et fantasmes.

mardi 22 juillet 2008

Mots d’enfants :


Sarah, 3ans, énervée par son petit frère: « qu'est-ce qu'il est casse-croûte celui-là ! »

Adrien, 3 ans : « Je me suis endormi comme une limace. »

Denis, 4 ans, à qui on offrait un bonbon et dont on attendait un merci.

« Denis, je n'ai rien entendu ! »

« Moi non plus ! »

Pour Arthur : une vieille dame de 100 ans c'était une "cente mère", les plus grands que lui des "ados naissants"

Arthur : "On ne peut pas sortir dans le jardin aujourd'hui car mon papa est en train de traire les roses" ....(traiter)

Arthur, un tantinet tyrannique, se défend : « je ne suis pas un petit ranique, je suis un grand garçon ! »

Emma, quand on lui demandait si sa maman travaillait à mi-temps, a répondu : « non elle travaille à Proveyzieux. »

Merci à mes pourvoyeuses.

lundi 21 juillet 2008

« Et tout l’été passait dans les lourds chariots »


C’est de Paul Fort celui du « petit cheval dans le mauvais temps ».

A cueillir quelques lignes de poésie, la journée est plus légère, nos semblables plus présents, l’air plus coloré. Notre temps vif est intolérant aux textes amples qui paraissent vite trop lourds. La tentation de ne retenir que des bribes devient maîtresse.

« … les carafes ont l’air de blocs de jour oubliés par le soir …» P. Géraldy

« C’est l’heure choisie entre toutes
Où flotte à travers la campagne
L’odeur de vanille qu’exhale
La poussière humide des routes »
C. Guérin

Mais la poésie n’est pas qu’un accoudoir pour nos paresses estivales, elle va plus vite que bien des analyses.

« Aujourd’hui, brusquant l’adieu, les moissonneurs créditent, empruntent, amortissent.

Ils souffleraient au cul de la terre pour activer les saisons !

Sont-ils riches ?

Ils n’ont pas de grillon pour l’hiver ; pas un grain de raisin pour le mourant de septembre. »

C’est de Gaston Puel, je ne le connaissais pas du tout et je viens de découvrir dans le livre
« 366jours de poésie » d’Albine Novarino chez Omnibus.

dimanche 20 juillet 2008

L’Europe


Un des problèmes du débat sur l’Europe est justement la difficulté de se sentir à la hauteur des enjeux ; la complexité qui nous assaille pour le moindre problème local se trouve démultipliée et le scepticisme squatte au centre du cercle des innombrables étoiles sur fond bleu.

Notre zappeur président ne va pas contribuer à améliorer l’image de celle-ci, prise entre les démagogues et les technocrates. Prodi dans l’émission « la rumeur du monde » est convaincant ; ses obsessions concernant la jeunesse, la recherche peuvent être les nôtres. Et les solutions aux problèmes énergétiques ne pourront s’élaborer qu’à une échelle au-delà de nos aires natives. Pourtant ceux qui plaident pour le dépassement passent pour des benêts et ceux qui portent la parole des plus démunis mêlent le plus souvent leurs voix au fatalisme des soumis aux passions étriquées.

Déjà que rédiger un blog pour partager des recettes de cuisine éveille des sarcasmes, alors des interrogations entre Oural et la pointe Saint Mathieu tiennent de la vaine vanité.

Encore qu’un battement d’aile de papillon de l’autre côté de la planète…

samedi 19 juillet 2008

ma pièce de théâtre de l'année


Le dragon bleu Robert Lepage

Du théâtre comme au cinéma avec de la couleur, des effets spéciaux. Nous voilà dans un album de Tintin grâce à la candeur des créateurs du nouveau monde qui utilisent les technologies nouvelles pour en mettre plein la vue. La voix amplifiée pour les acteurs influe sur leur jeu qui ne m'a pas toujours semblé à la hauteur. L'arrière plan est tout à fait contemporain: rencontre des cultures, l'art, l'adoption... pour un triangle à peine amoureux. Mais c'est avant tout une comédie agréable avec trois propositions pour conclure le récit. Un spectacle attractif.

vendredi 18 juillet 2008

lecture des contributions P.S.



En ce moment ce n’est pas la canicule, le temps est … social-démocrate : doux.
J’en profite pour parcourir les 250 pages des 21 contributions en vue du congrès du parti socialiste. Qui a dit que le P.S. n’a rien à dire ? Les journalistes qui se copient et qui nous collent, ont-ils lus, travaillé ce pavé où se remarquent d’abord des volontés communes ? Il y a même des pages où s’affichent des « altermondialistes, écologistes » qui parlent d’utopie, et « la ligne claire » n’est pas une bande dessinée mais la contribution à Gégé (Collomb de Lyon).
Adhérent d’abord à 20€, j’ai persisté, même si je pense comme Vals que Ségolène ce fut : « one shot ».
J’aborde le document en essayant de repérer les personnalités signataires, et pourtant j’apprécie la formule de Mélenchon : « dépeopoliser et politiser le congrès ». C’est que je suis du genre parfois à feuilleter « Voici » et pas seulement « Le Monde diplo ». Les cosignataires d’Aubry sont chtis en majorité et ceux d’Ayrault du 44. J’apprends ainsi que mon secrétaire de section serait « hollandais ». La lutte des courants présentée comme une tare du P.S., je ne l’ai pas perçue dans le groupe de militants avec qui je travaille.
Puis je me suis essayé à comparer ces contributions dans un domaine où je suis compétent : l’école. Mais cet angle ne me satisfait pas, les écrits ramassés me semblent trop simplistes, de bonnes paroles déjà entendues. Justement, je trouve dans les pages de Gorce des accents qui me conviennent : « nos concitoyens sont suffisamment au fait des réalités et des difficultés du pays pour ne plus prendre pour argent comptant les promesses trop faciles… » Histoire de se cultiver sur le plan économique en particulier, Larroutourou propose des graphiques éclairants et des propositions audacieuses.
Mais c’est le texte de Lebranchu qui m’a le plus… branché. Je ne connais pas bien la bretonne mais sa méthode s’appuyant sur des phrases entendues « y a plus de jeunes pour payer nos retraites » « nos élus, ils se servent » montre sa volonté de partir de la réalité de l’opinion, même si elle est âpre ; elle évite le catalogue des mesures magiques et propose « des réponses concrètes mais complexes, crédibles mais non démagogiques »
Pour conclure je reviens à mes penchants littéraireux, avec une citation de Lacordaire prêchant le carême en 1848 : « entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère » Vrai.