samedi 21 juin 2008

La France morcelée Jean Pierre Le Goff.


L’intérêt de ce livre qui décrit un monde dérégulé où la brutalité des ruptures se mâtine de pathos est justement de relier le domaine privé et le social. Quand les familles se décomposent, et la déculturation s’accroît, il nous interpelle : nous changeons d’époque. Pleinement dans l’actualité, il met en perspective la lutte contre le C.P.E. et mai 68, les évolutions dans les mœurs et décrypte l’énigme Sarkozy. Ses observations sont développées autour des systèmes de management et ses remarques concernant le harcèlement moral, amènent ses recherches au cœur du quotidien : là où plus de vérité, de justice ne se payent pas de mots. Moi qui suis un Européouiste naïf, je ne le suis pas forcément dans ses critiques de l’Europe, même si les Irlandais viennent de lui donner encore raison. Je vais proposer ce livre stimulant à mes camarades : à défaut d’orientations qui naîtront de la confrontation politique, nous accédons à des analyses qui donnent du sens à nos impressions de zappeurs.

vendredi 20 juin 2008

Attention, priorité !


Il y a un an la politique regagnait du terrain : débats participatifs et volontarisme de ma favorite et du tressautant. Aujourd’hui l’agitation est à la mesure de l’impuissance : pouvoir d’achat qui diminue, Europe en berne… « développement durable » dans toutes les bouches, et politique à courte vue chaque matin. L’école est une priorité : 11 000 postes en moins. Les élèves doivent progresser : 2 heures de cours en moins, et on rogne sur les heures de français ! Les hôpitaux sont patraques, mais les matraques, ça va. Le code du travail se casse. Hyper président, y perd des points : la croissance dans les dents. Y’s’ mêle de tout, il emmêle tout. La banlieue est une priorité : il y a tout lieu de s’inquiéter !

jeudi 19 juin 2008

Pas de baffes pour le BAFA



Un conseil municipal n’est pas seulement une suite d’approbations formelles de décisions préparées en commission. La proposition de la gauche concernant l’aide aux jeunes préparant le BAFA a intéressé la maire, prête à prendre en compte des critères de revenus pour augmenter cette aide…plus tard. Une autre demande de Pierre Ribeaud concernant l'affectation de sommes issues de modifications du budget prévisionnel pour améliorer la sécurité des bâtiments publics n'est pas reçue; le budget primitif devant y pourvoir. Les comptes administratifs de 2007 présentés, comme il se doit, en équilibre n’ont pas entraîné de débats épiques : la gauche votant contre, les verts s’abstenant. Beaucoup d’autres délibérations se voteront à l’unanimité; en ce qui concerne l’eau, l’accord le plus large s’opère, les verts s’abstiennent. Au détour d’une délibération, un programme de construction de 95 logements dans la zone de Trémouillères est mentionné. L’information préalable à un tel projet n’a visiblement pas été partagée. Sinon dans les commissions, l’absence de relation entre police et gendarmerie peut être remarquée, et la complexité des systèmes de traitement rend difficiles les suggestions de valorisation de l’eau de pluie. Quant à l’incinération des boues à Aquapôle elle respectera les normes, un autre traitement aurait été plus pénalisant sur le plan écologique. Des paniers pleins de cerises ont circulé pendant la séance.

mercredi 18 juin 2008

Conscience professionnelle


Il y a des longueurs à redouter quand un orateur annonce qu’il sera bref. Je prends mes précautions pour ne pas passer pour un « vieux con », mais je plonge aussitôt, en souhaitant être contredit. A portée de ma courte vue, s’accumulent les constats concernant l’amoindrissement de la conscience professionnelle: ici des instits qui arrivent et repartent à la sonnette, là des soignants qui « coincent la bulle » en maison de retraite, des animateurs de M.J. qui ne savent plus ce qu’éducation populaire veut dire … ces médecins qui dépassent les honoraires mais pas les horaires. Sont-ils des cas particuliers ou bien c’est l’acharné du service au public, le zélé qui sacrifie dimanche et jour de fête qui est l’exception ? L’opprobre, qui guettait "l’intello" dans les couloirs des collèges, perdure au-delà de l’adolescence. L’heure est à la désinvolture, au surf, à la légèreté ; brocardons le laborieux, le lent, le scrupuleux. Les politiques affichent la valeur travail dans l’attirail des slogans vendeurs, il finira dans la poubelle où se consume le non - cumul des mandats. JF. Lamour (UMP) voulait préparer, avec son groupe, les conseils municipaux de la ville de Paris, le vendredi en fin de journée, il a dû y renoncer : le week-end commence ! Ce sont eux qui caressent la France qui se lève tôt !

mardi 17 juin 2008

Ondes pour saumon


Pratiquement tous mes filets de poissons, je les papillote au micro-ondes ; 3 minutes, une noix de beurre, un trait de citron, quelques brins de ciboulette : envoyez c’est léger !

Là, recette de « Elle », de mémoire : avec un pavé de saumon dans son papier sulfurisé, disposer sur le dessus une demi couche d’oignons en purée et de la tapenade pour un revêtement « black and white », avec quelques brins de thym à défaut de ses fleurs et un filet d’huile d’olives : c’est charpenté. Accompagner de quelques pommes de terre cuites à l’eau.

dimanche 15 juin 2008

"Etre à la rue"

"Santé mentale et dispositifs d’accueil et d'hébergement des personnes en situation d’exclusion."

Rien que le titre est trop long, alors que retenir de deux jours de colloque où les plus pessimistes parlaient de « coordination des impuissances », quand d’autres se réjouissaient de la rencontre de personnels s’activant dans le social avec des soignants des corps et âmes? Comme si ça n’allait pas de soi à l’heure où les souffrants psychiques, les fous peuplent la rue, les prisons.

Quelque formule percutante comme celle qui demande aux intervenants « de s’impliquer sans intention » ne légitime- t-elle pas nos renoncements dans bien des domaines tels le pédagogique ou le politique ?

Le mot « déliaison » était omniprésent, et les restrictions consenties dans les domaines sociaux ne font que confirmer un délitement du sentiment de solidarité : on paye des spécialistes plutôt que d’intervenir directement.

Et ce n’est pas un des brillants exposés qui redonnait toute sa place aux instances collectives qui pourra contrer les lourdes tendances à l’individualisme. Ses caractéristiques résumées aux trois « A » comme Antériorité : « l’histoire ne commence pas avec moi »

Altérité : « chère petite merveille, il va falloir vivre avec les autres »

fondent cette Autorité, une instance collective ne pouvant se résumer à la somme de ses composants.

Une citation de Camus « un homme ça s’empêche ! » pour nous rappeler à la dignité.

Une parabole du piège à singes où ce gros malin ne veut plus lâcher le fruit qu’il tient au poing et ne peut ressortir par l’orifice par lequel il a passé sa main, évoque bien notre société de consommation.

Et la table du libraire pouvait être bien garnie avec des titres alléchants : « Je vous salis ma rue », « La lutte des places : insertion et désinsertion »...

L’érotisme de la plainte existe, celui de la lutte reviendra-t-il ?

Je n’ai pas tout saisi des exposés, me sentant parfois comme un mécanicien qui aurait atterri dans une conférence pédagogique, mais ces exclus, ces marginaux dont il fut question, nous révèlent les failles de nos sociétés, ses absurdités, ses déraisons. La folie.

Ils nous parlent de tous nos jours, de nos nuits et pas seulement en hiver.

samedi 14 juin 2008

Keith Haring


Grand succès populaire pour cette exposition au musée d’art contemporain de Lyon. Le grapheur new-yorkais nous est familier par ses nombreux produits dérivés déclinés jusque sur des verres chez Quick. Pourtant cette exposition sur trois niveaux étonne encore par l’ampleur des œuvres, la variété des supports, avec une manière toujours foisonnante. Les personnages représentés évoquent la B.D. mais aussi Jérôme Bosch ; les filiations avec Combas ou Di Rosa sont évidentes. Les enfants peuvent être inspirés par l’artiste, disparu à 37ans qui aurait eu 50 ans cette année. La noirceur des propos est contenue dans des cernes énergiques et naïfs, les couleurs sont vibrantes, le rythme est là. Une peinture qui danse le hip hop !