Parce que j’ai partagé avec d’autres une certaine idée de la Gauche, et essayé d’œuvrer à
sa réussite à Saint Egrève, je ne peux en rester à la sidération devant les péripéties
d’une campagne électorale où de sales coups sont portés à l’éthique
progressiste comme on disait dans les années avant J.C. (Jérôme Cahuzac).
L’éloignement de deux acteurs majeurs des dissensions dans
notre famille politique :
P. Ribeaud et F. Vergès, aurait pu constituer un épisode
ultime des duperies qui ont découragé tant de bonnes volontés citoyennes depuis
de longues années, mais le processus de construction d’une liste unie comme
cela a été possible à Meylan n’a pu aboutir ici.
Et c’est une liste menée par les plus constants opposants
aux projets déjà lointains d’une municipalité alors orientée à gauche que
soutient le parti socialiste. Celui-ci y perd son âme, ou ce qu’il en restait, lors
d’assemblages où l’intérêt général disparait derrière l’addition d’intérêts
particuliers.
« Tout cela
s’inscrit dans le virage à droite de la société française. Il est spectaculaire
jusqu’au théâtral. Il submerge la presse, il colonise les sondages,
il triomphe dans les débats médiatiques. Le PS s’assume social-démocrate,
le centre s’enracine à droite, la droite décomplexée n’en finit pas de se
radicaliser et le FN voit surgir une extrême droite encore plus inquiétante que
lui. Le mouvement est général. Il imprègne l’enquête annuelle du Cevipof,
grande référence qui tourne au cauchemar : institutions dévalorisées, personnel
politique méprisé, sentiment d’échec absolu partagé, pessimismes ravageurs,
déclinisme triomphant, amertume noire vis-à-vis de la société, demande
pressante d’autorité, nostalgie du chef charismatique. Pour la droite, un risque.
Pour la gauche, un fiasco. » A. Duhamel dans Libé.
Cette liste s’intitule « Autrement » par
antiphrase, comme lorsqu’on dit ironiquement :
« Bravo !
Continue comme ça ! Tu es sur la bonne voie !... »
De leur première expression publique
ressortait le mépris de la culture et l’absence de toute proposition par
exemple en matière de logements sautait aux yeux, leur posture exclusive
d’opposant écartant toute démarche positive.
Leurs promesses de démocratie ne sont pas crédibles, tant
les débats au sein de la gauche dans notre ville ont été constamment sabotés
par des responsables dont le courage n’est pas la vertu cardinale, pas plus que
leurs habitudes, participatives. Toute tentative de recherche de rapprochement
entre écologistes et socialistes a été gâchée, aucune vision politique pour l’avenir
de la ville n’a été partagée, la course aux places en dernières semaines
faisant office de dynamique.
L’épuisement des élus minoritaires, inaudibles lors de la
dernière législature est un signe supplémentaire d’une défaite annoncée y
compris par la direction fédérale du PS qui ne compte même pas sur Saint Egrève comme municipalité
à « conquérir ».
Malheureux, les valeureux militants qui subsistent !
Cette drôle de gauche ne fait pas rire.
Parce que nous ne pouvons laisser une telle inversion des
valeurs s’opérer, sortons de notre silence, face à ces conservateurs qui galvaudent
les beaux mots de loyauté, de solidarité.
Quant au front de gauche ils étaient deux (d’où le nom front
« deux » gauches) et trouvent moyen d’être sur deux listes
différentes.
Les écolos qui l’ont joué Placé au niveau national, voient
quelques arpents d’un terrain de foot où doit se construire une maison de
l’enfance comme une atteinte à la forêt amazonienne : pathétiques.
Pour certains de mes amis en bougonneries, ce goût
persistant de la défaite ne peut s’expliquer que par des arrangements dépassant
les protagonistes tenus par des fils et allant bien au-delà de l’aire d’une
municipalité aux pouvoirs bien relatifs.
Mes bottes sont pleines de petits cailloux, que ceux
qui se sentent le pied léger se mettent
en route !
Au moment des bulletins à glisser dans l’urne, le blanc
signifiant silence, la fidélité à nos convictions passe par l’abandon
d’étiquettes qui ont perdu la tête, qui ont perdu tout sens commun.
* bu : la tête en patois.
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"Est-ce que tu peux le mettre en commentaire dans ton
blog ?
Merci Philippe"
Comme il était trop long pour passer en commentaire, je l’ajoute
à mon article même si je ne suis pas d’accord avec tout, surtout si je ne suis pas d’accord.
Parler politique à la première personne devient si rare :
"Et bien Guy, tu fais comme Bernard Guetta sur France Inter,
tu te lamentes du virage social démocrate du PS favorable au FN et à ses amis,
là tu as tort , le FN a une droite ( Soral , Dieudonné , Boutin mais ils se
retrouvent tous au bar du skin nazi Serge Ayoub ou aux manifs de l’Extrême
droite à Paris...)A St Egrève on n'échappe pas à cela pas plus que le Front de
gauche local n'échappe aux ambiguïté de sa tête bicéphale PC / Parti de
Gauche, les tentatives des quelques forces antilibérales qui tournent autour ne
renverseront pas la vapeur d'une paralysie inscrite dans la constitution de ce
cartel. Le PC ne mettra pas en danger ses places d'élus auprès du PS. Ce
faisant, où vont les électeurs quand ils n'ont pas de perspectives à gauche? Et
bien en s’abstenant ou en allant vers un parti qui profite de sa virginité
reconstruite et du fait qu'il n'a pas gouverné. Ceci d'autant plus qu'il
utilise la vieille recette national socialiste en reprenant à son compte de
façon démagogique nos critiques sur cette Europe de la finance.
Quant à la perte de valeurs du PS ou son dernier virage vers
la sociale démocratie, ne pleure pas cela commence avec les conclusions du
Think tank "Terra Nova" animé aussi par François Chérèque de la CFDT: il n'y a plus de classe
ouvrière en France gouvernons au centre en faveur des classes moyennes. Seulement
s'il n'y a plus de classe ouvrière massive, il y a des couches populaires
toujours aussi importantes et dont certaines parties se retrouvent dans la
misère. Et la continuité de la politique libérale assujettie aux
recommandations et traités de cette Europe est dans la logique de ces choix
fondamentaux.
Bon une élection locale c'est pas pareil qu'au national , argument
facile, on n'échappe pas au contexte national et le vote à gauche des St
Egrèvois pour le national même s'il apparaît en contradiction quand il s'agit
du local, n'est pas en contradiction avec le vote des classes moyennes.
D'ailleurs si Kamovski n'a pas en face d'elle une gauche au sens idéal où tu
l'entends, c'est qu'il y a un accord de fait ,tacite entre elle et le PS via
Ribeaud « je te fiche la paix sur le coin il y aura des renvois
d'ascenseur ».
Il y a 25 ans en arrière quand grâce aux verts et à la frange
rocardienne du PS nous avons perdu St Egrève , à Ecologie et Société nous avons
dit que la ville était mise au congélateur, elle y est encore. Nous avons perdu
les élections locales à chaque fois et le PS n'a jamais été clair pour ne pas
dire autre chose et nous avons perdu le lycée au passage. Nous avons perdu la
possibilité de la reconquête de la ville, le prix du M² garanti par la droite
pas « de logement social » a modifier la sociologie de la ville
durablement. Même si aujourd'hui Kamovski a fait du logement social pour ne pas
payer les pénalités ; elle tient le pouvoir
Je ne comprends pas le choix d'une militante du Front de
Gauche de rejoindre la liste Verte. Ce n'est pas politique surtout quand on
voir ce que les Verts (EEVL) font au national et entre eux... mais cela résulte
là aussi du manque perspectives au sein du Front de Gauche.
Bon je ne vote plus à St Egrève mais je pense qu'il faut
reconstruire une « gauche » ou une alternative en s'appuyant sur la
jeunesse qui critique radicalement le choix de société en cours
marchandisation, technologisation avec l'Homme augmenté.... . Le problème qui
se pose est une question de vitesse avec l'Extrême droite qui saisi
l'opportunité offerte grâce aux choix de la droite et de la gauche avec cette
Europe dont au final la traduction c'est austérité paupérisation pour les
peuples et profit pour la bourgeoisie. Et la montée de l'Extrême s'inscrit dans
le durcissement prévisible de cette contradiction. Le fascisme reste le chien
de garde du capitalisme.
Alors si j'ai pris la peine de te répondre c'est parce que
je pense que ton blog est tout aussi intéressant que le Postillon à faire
vivre
Salut Philippe
……
Dans « Le Canard »
de cette semaine :