Colbert avait souhaité que l’Académie débatte devant les
collections royales.
Philippe de Champaigne de l’académie s’y colle, le 12 juin 1671, à
partir du tableau du Titien « Vierge à l’Enfant » : il convenait alors de ne pas se laisser séduire par « la belle apparence, qui ne peut
subsister seule, quelque beauté qu’elle puisse avoir ».
Dans ces conférences, Raphaël était présenté en alternance
avec les vénitiens où finalement Poussin apparut comme le peintre universel qui
savait la beauté du moelleux du pinceau tout en maintenant les belle formes aux
dessins corrects. Tous les talents lombards ou romains se retrouveraient chez le français.
Lettres et pamphlets opposent les coloristes qui aiment la couleur, « la belle
enchanteresse », aux dessinateurs tout en décence, modestie et perfection.
Le coloris unit, fait jouer l’harmonie. Comme un enfant,
bouton d’or sous le menton, à qui on demande « t’aimes le
beurre ? » les reflets jouent et les ombres ne sont pas noires.
Le dessin est une propédeutique, une grammaire, mais les
règles ne suffisent pas à faire naître les poètes.
La hiérarchie des genres où l’histoire trônait tout en haut
est remise en question.
Roger de Piles, un lettré comme on disait alors, apporte sa
part.
« Si un peintre
en représentant vous instruit, il ne le fait pas comme peintre mais comme
historien »
Dans l’ « Enlèvement
des Sabines », la vision érudite de Poussin (ci-dessus) joue dans un espace
segmenté alors que la violence chez Rubens (ci-dessous) est globale, le choc
immédiat.
Dans bien d’autres tableaux du peintre du nord, la couleur est éloquente : dans sa « Descente de croix », l’effet de lumière provoque la passion du spectateur.
Dans bien d’autres tableaux du peintre du nord, la couleur est éloquente : dans sa « Descente de croix », l’effet de lumière provoque la passion du spectateur.
La touche du pinceau nous touche. La chaleur du sang
s’éprouve sous le vernis.
Le duc de Richelieu, neveu du Cardinal, ayant revendu ses
tableaux de Poussin, s’est mis à Rubens.
Les français ont renouvelé les débats nés chez les italiens même s’ils ont pu apparaitre comme des
commentateurs avant d’être des producteurs de beauté.
Désormais le mateur de l’instant a remplacé le connaisseur enraciné dans le
temps.
Oui, je crois pouvoir observer sans trop me tromper que le Français a une vraie passion des règles...
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