Le Delerm de l’année, que j’attends comme le retour de la
couette sur nos nuits, ne déçoit pas, bien que je perçoive une gravité plus
grande détachée des petits riens habituels.
Au-delà du tourisme dans la ville des villes, la première
ville juive du monde,
il illustre notre rapport au monde où notre imagination, nos
lectures, ont composé un tel tableau chatoyant que la réalité risque d’être
décevante.
« Manhattan n’est
pas Manhattan toute seule mais une idée de la vie enclavée dans des noms plus
rauques, Bronx, Brooklyn, Harlem. Tout cela fonctionne ensemble, le luxe même
est un accident fragile de la sauvagerie et de la rébellion. »
A travers les musiques de Dylan, Simon et Garfunkel, le
cinéma de Woody Allen,
les écrits de Kérouac, Dickens, les photos de Depardon et
Maier,
les dessins de Sempé,
la skyline se précise, les boroughs (arrondissements) et
tenements (immeubles) se revisitent et West Side Story nous enchante à nouveau.
Et même lorsque sa sensibilité ne rejoint pas celle de Folon
ou de Simenon, il nous transmet de belles cartes postales recolorisées depuis
celles qu’il aime chiner dans les brocantes de Normandie.
« A New York, les
sources de vie jaillissent comme les bornes d’incendie dégoupillées par un
enfant et qui déclenchent les rires alentour, une fraicheur insolente et libre
au cœur de la touffeur d’été. »
Ville juive ou ville néerlandaise ?
RépondreSupprimerUne petite nostalgie pour Sempé..