Puis-je dire seulement que je m’interroge à propos des
écoliers qui se sont exprimés en évoquant le 49-3 ou « Nuit debout »
lors des cérémonies du 11 novembre à Grenoble, alors que c’est la consternation
qui me tombe dessus ?
Je m’autorise à marquer mon désaccord avec ces enfants et
ceux qui les conduisent au nom du respect envers les enfants instruit par 37
anuitées et demie passées auprès d’eux.
J’ai aussi le souvenir de commémoration de l’armistice l’année
où De Gaulle est mort : j’avais fait réciter quelques poèmes pacifistes à
des élèves, je ne sais plus si « Le déserteur » de Boris Vian faisait
partie du lot.
Les enseignants qui ont validé les textes slamés devant le
monument aux morts ont le mérite de ne pas considérer le 11 novembre comme un
jour de congé supplémentaire et l’expression de leurs « disciples »
lorsqu’ils évoquent les gilets jaunes et les violences systémiques de la police
démentent les évaluations faisant part d’une baisse du niveau de l’école
républicaine. Ceux-ci semblent être de fins connaisseurs de la constitution de
la V° république, des prérogatives de la police et bien renseignés sur
l’émergence de nouvelles formes de contestation politique aux couleurs plus
flashy que le bleu horizon au début du XX° siècle.
J’ai eu au cours de ma carrière en tête les mots de Jules
Ferry :
« Demandez-vous si un père de famille, je dis un
seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser
son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. »
Je ne prétends pas
avoir dispensé un enseignement neutre, entre Bella Tchao et Gavroche, mais je n’aurai
pas évoqué la réforme des retraites le jour où l’on se rappelle des 10 millions
de morts entre 14 et 18, ni les marches pour le climat par égard aux gazés
d‘alors. Fan des « Guignols de l’info », j’avais appelé mes
élèves au respect de la fonction de
Président lorsque passant devant l’Elysée, ils rigolaient avec « mangez
des pommes ! » Il y a longtemps.
Mais la
prosternation devant chaque geste, chaque mot d’enfant est-elle la seule
attitude possible ? Surtout que la spontanéité si mignonne des apprenants
peut être mise en doute.
Je me retrouve avec
un cadre familier à mes réflexions en pointant un paradoxe de plus que c’est
dans un moment où l’histoire est fêtée qu’elle est niée.
Une attention
flottante et un mol assentiment à tout ce que disent les bambins poussent un peu
loin le mépris des anciens. La crédibilité écologique de Greta
Thunberg a tendance à s’émousser, elle a dix neuf ans, maintenant ce serait aux
CM2 de nous enseigner civisme et histoire !
Les parents se défendent et
défendent leur porte-voix, hé oui un des récitants s’est demandé :
« qu’est ce qu’on a fait de mal ? ». Voilà de nouvelles victimes
du néo libéralisme esclavagiste et autoritaire.
Le stock d’éléments de langage entrouvert lors de
cette intervention est disponible et le nouveau catéchisme « La subversion
pour les Nulpes » tu diffuseras.
Est-ce qu’esprit critique et avis contradictoires
font partie de la charte des médias qui ne relaient qu’une seule voix ?
Après
quelques remous autour des bassines, voilà une tempête dans un verre d’eau de
plus, où se joue pourtant la construction d’un citoyen éclairé, et réactive
l’éternelle question de la sincérité et de la liberté.
« Nous
buvons de l'eau-de-vie, fade au goût comme du sang, brûlante à l'estomac comme
un acide. C'est un infect chloroforme pour nous anesthésier l'esprit, qui subit
le supplice de l'appréhension, en attendant le supplice des corps, l'autopsie à
vif, les bistouris ébréchés de la fonte[…]Nous attendons l'heure H, qu'on nous
mette en croix, abandonnés de Dieu, condamnés par les hommes. » G.
Chevalier
Au risque de choquer, je m'interroge sur le... sens de ce pacifisme qui s'étale comme de la confiture pour atteindre tous les recoins de nos société, y compris dans les "villes apaisées" qu'on voit avec les radars à l'entrée des villages de montagne.
RépondreSupprimerA trop se gargariser d'un mot, il finit par perdre sa pertinence, son sens, je le crains. Il devient... propagande. On ne s'interroge pas assez sur les connivences entre "publicité" et "propagande". Vraiment pas assez.
Pour les enfants, tout comme les vieux, on les gâte... Les anciens savaient ce que ça voulait dire. Peut-être qu'ils avaient leur expérience pour eux, pour leur faire sentir les dangers de "gâter".
Les enfants gâtés... peut-être que tu vivras pour regretter que tu aies voté pour installer un enfant gâté (et pas un "père" en président de la République ? Qui sait ?
En tout cas, je continue à.. marteler ? que j'estime que l'élection d'Emmanuel Macron à la place d'un père était un jour fatal pour la République, et ses élites...