Dans le « domaine des Ombrages » propriété des Champollion, au bout de la rue Champollion où le déchiffreur des hiéroglyphes,trouvait un calme propice à ses recherches, une mise en scène muséale dynamique conserve l’esprit de la maison de maître et nous impressionne en nous faisant part du cheminement de Jean-François bien aidé par son frère aîné Jacques-Joseph dont je ne mesurais pas tout l’apport.
Ce n’est qu’un début avant l’étude de l’écriture de grammaires saïdique ou memphitique et de la langue copte, dont l'une est réservée au commerce, et une autre aux liturgies, la hiéroglyphique
pour les monuments et la sacerdotale pour les prêtres.
Le déchiffrement des hiéroglyphes
effectué à Londres, vient après une mission franco-toscane et l'expédition
décisive de Bonaparte en Égypte. A la direction du Musée Charles X, il devient
le père de l’Egyptologie qui depuis passionne les français.Pour être résolument moderne, le fléchage de la maison familiale dans la ville n’est
pas explicite,mais le GPS devrait y pourvoir et dans la maison la luminosité peu intense ne
favorise pas la lecture des cartels.
Sinon en janvier, les fleurs d’oranger
embaument et ce n’est pas du spray. Sous des plafonds bas, sur trois niveaux, l’équilibre est parfait entre une
documentation bien mise en valeur et des respirations à base de maquettes,
films, dioramas… avec des objets magnifiques bien choisis pour ne pas nous
ensevelir. Au temps des Champollion, la vie intellectuelle à Grenoble est
intense.
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Dans le fond
d’Archives des frères Champollion. Karine Madrigal.
La conférencière devant les amis du musée
de Grenoble confirme que le déchiffrement des hiéroglyphes et ce qui en suivit fut une
affaire de famille : le fils Aimé-Louis fils de Jacques-Joseph Champollion
Figeac, élève de l’école des chartes école des archivistes, a recensé
12 000 documents réunis en 60 volumes, des correspondances, pas seulement
des deux frères mais avec 1500 personnes. Celui-ci envoyé depuis Figeac à Grenoble pour
aider au commerce un cousin est davantage intéressé par ses relations avec Honoré-Hugues
Berriat
Jean-François étudie au lycée Stendhal qu’il vit comme « une
prison » où il fait la connaissance de Louis Vicat inventeur du ciment
artificiel. Il suit les cours du botaniste Dominique Villars et de Raphaël
de Monachis, le barbu peint par David, un moine copte qui
lui communiquera une synthèse des travaux de recherche à propos des langues
orientales qui le passionnent. Dans ces années 1810, il inventorie les objets de la bibliothèque publique et en particulier le cabinet des
antiques, il y met au bain marie un vase canope et démaillote une momie.C’est dans une « Lettre à M. Dacier » secrétaire
perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, qu’il décrit sa
découverte dont c’est le bicentenaire : « Je tiens mon affaire ». Les correspondances s’établissent avec Aubin Louis Millin de Grandmaison, helléniste, avec François Artaud directeur du musée des
beaux-arts de Lyon, et l’abbé Gazzera à Turin, haut lieu de l’égyptologie. Il passe plusieurs mois parmi la
collection du consul Drovetti, pilleur officiel comme son rival anglais Salt,
dont une collection est achetée par la France après des interventions auprès de
proches du roi. Il est des épisodes cocasses comme lorsqu’il met en évidence
les supercheries d’un correspondant qui s’attribue des découvertes qui ne sont
pas de lui. En 1832, Jean François décède 10 ans après le déchiffrement
des hiéroglyphes à l’âge de 42 ans. Jacques Joseph continue à
pérenniser l’œuvre du jeune frère, et contacte une
nouvelle génération d'égyptologues.Émile Prisse
d'Avennes éminent archéologue considère que là où passe Lepsius, le père d’une école à Berlin des plus reconnues dans le
déchiffrement, il ne
reste plus rien. Mais lui devant le pillage des monuments démonte
subrepticement la galerie des ancêtres à Karnak pour la sauver. En attendant la
mise en eau du bateau devant transporter
l’obélisque de Louxor vers la place de la Concorde, il y a deux cents ans, un
sarcophage est chargé, il se retrouvera au British Muséum. En 1922, est découvert Le tombeau de Toutânkhamon.
Ces
lettres, ces échanges avec des musicologues, des sinologues, de Grenoble à
Baltimore, entre sciences humaines et sciences dures, permettent des avancées
qui portent au-delà de découvertes décisives, sur des enrichissement
méthodologiques de tous. Et ils sont bien dignes des « Lumières », ces
savants qui se sont investis également dans la mise en place d’écoles d’enseignement
mutuel.
Superbe visite virtuelle, merci. Cela me donne envie de refaire un tour à Vif pour ce très beau monument qui est in situ.
RépondreSupprimerLes hiéroglyphes, une affaire de famille, je l'ignorais, ou l'avais oublié.
Il paraît que quand Napoléon est arrivé en "imperator" en Egypt, la population locale était terrifiée d'être traité comme les vaincus depuis l'Antiquité : viol, pillages, etc. Elle a été plus qu'étonnée du.. calme (relatif) de l'armée napoléonienne.
Choc de civilisations, comme on dit.