« performeuse » connoté art
contemporain, je m’apprêtais à regretter ma première impulsion genre
« papy se dévergonde » qui m’avait amené salle René Rizzardo ;
mais pas du tout, alors que j'ai été déçu par celui que j'attendais
C’est pour l’instant le meilleur spectacle que j’ai vu
de la saison : émouvant, drôle, violent, sincère, inventif. Avec au cœur
de cette heure intense des approches neuves autour de mots tellement
sollicités : liberté, authenticité, pudeur.
Cinq hommes prêtent leur
corps à « la cause narcissique » de l’ancienne danseuse
dramaturge qui depuis le coin de la scène rappelle son passé au micro et par
écran interposé. A force de se jeter par terre lors de représentations précédentes
de sa trilogie, sa colonne vertébrale endommagée lui interdit de danser.
Alors que l’autofiction a envahi la
littérature et que je veux oublier une version approchante dans l'intitulé: « Baise moi » de Despente à la
notoriété douteuse, sur scène, je n’avais pas de souvenir d’une telle force
évitant même d’être tonitruante.
Les dégâts occasionnés par le temps qui
passe sont incarnés et en même temps transcendés par la beauté des corps,
pathétiques, malmenés et surhumains: c’est tout un art.
La belle argentine -
oui « la belle Otero »- rend accessible le thème du
« genre » tellement mode qu’il en est saoulant, il apparait ici en
toute franchise. Sous des musiques excellentes, avec son « boys
band », ses hommes, on ne peut plus nus, nous passons au-delà des procédés
épate-bourgeois vus souvent sur scène. Elle s’est, on ne peut plus, dévoilée, mais
qui voudrait y voir une quelconque inconvenance ? La vérité est nue, dit
on.
« Tandis que nous
entrons dans l’hiver obsédant,
Dans l’étroite saison,
où, seule, la musique
Fait un espace immense
et semble un confident
Qui, saturé de pleurs
de nos soirs nostalgiques
Reprise des publications sur ce blog le lundi 8 novembre.