Avec sa sobriété habituelle, son honnêteté, il nous raconte
son boulot de vacances trois étés de suite dans une usine de pâte « et »
de papier où travaille son père à Montréal. Les 12 h de nuit passent lentement.
Le graphisme sobre, les couleurs élégantes rendent bien l’épaisseur du temps,
la puissance des machines, l’humilité des hommes. Pas de grands tralala, et même une certaine distance pour un
récit d’apprentissage où l’adolescent va rencontrer le monde ouvrier, ni
fantasmé ni méprisé.
Le garçon solitaire avance tranquillement vers sa vocation de
dessinateur, ses relations avec le père sont distantes et sa mère
n’existe que dans une bulle lorsqu’elle l’appelle pour manger.
Je compatis. L'autre jour, j'ai remplacé une charnière dans la porte de notre poubelle de cuisine. Je suis allée à Leroy Merlin, l'ayant dévissée, et j'ai cherché, toute seule comme une grande, dans les presque kilomètres de casiers avec des amoncèlements de charnières, de quoi la remplacer. Et à force de regard... intelligent, j'ai trouvé ce qui m'a semblé être la même. Un vendeur très sûr de lui et manifestement expert me l'a confirmé. Je l'ai rapporté à la maison, et l'ai vissée à son emplacement avec succès. Et... j'ai eu probablement le même sentiment (moderne...) que le futur dessinateur avec son travail industriel.
RépondreSupprimerN'empêche... que je ne suis pas vraiment heureuse en travaillant de cette manière. Je préfère résoudre mes embrouilles de tricot dans le tissu. J'aime manier ce qui est mou (dans le travail matériel, en tout cas)...