Loin de
Louis XIV, le
comte d’Elbeuf trouva trois belles statues en creusant un puits du côté de
Naples. Il les offrit à Eugène de Savoie, chef de guerre au service des
Habsbourg.
Ainsi commencèrent au
XVIII° des fouilles après des siècles de pillages.
Le théâtre d’Herculanum fut découvert sous trente mètres de
déblais de lave solidifiée alors qu’à Pompéi les cendres d’une épaisseur de dix
mètres sont plus meubles.
L’allemand Winckelmann essaya de faire évoluer les pratiques
des fouilles.
Il popularisa les sites des anciennes cités balnéaires où de
riches romains vivaient jusqu’à l’éruption du Vésuve en 79 avant JC.
Ces découvertes vont faire naître le style néo classique aux lignes claires qui supplantera
le rococo aux lignes courbes.
Si aujourd’hui les découvertes sont respectées, bien des œuvres
de cette époque furent découpées, décollées, reconstituées loin des effluves
marins originels.
Le conférencier Daniel Soulié distingue quatre périodes dans
le style des fresques romaines avec des exemples pris dans d’autres demeures
somptueuses telle que la villa Farnésina à Rome.
De - 140 à - 80, c’est la république. Influencés par les
grecs, sur les murs des pièces communes, des panneaux représentent des placages
de marbre que les propriétaires n’ont pas les moyens de faire venir de Libye.
De - 80 à -15, au moment de la révolution sociale, le style
illusionniste imite des décors théâtraux, multiplie les plans. Les maisons ne
comportent pas d’ouverture, la lumière vient du haut, alors des fenêtres en
trompe l’œil montrent des dieux à
proximité et l’espace s’ouvre sur une campagne imaginaire.
De -15 à 64, pendant
la période impériale, les colonnes deviennent de simples liserés qui partagent l’espace en champs distincts
avec des couleurs vives dont le fameux rouge pompéien. Ce style ornemental met
en valeur un grand tableau central entouré de deux plus petits.
De 64 à 79, la mode est au fantastique, à l’illusion, le
stuc rehausse les peintures. Des mosaïques aux tesselles minuscules côtoient
des peintures où la technique « a fresco » (dans le frais) qui impose
de travailler rapidement, a laissé des témoignages picturaux d’une vivacité impressionnante.
La fresque est impressionniste, presque.
Les influences grecques, égyptiennes ont touché les dieux
venus également de Syrie(Cybèle) ou d’Iran(Mithra) mais aussi les manières des
peintres dans les drapés, les modelés, les représentations de monuments. En croisant des textes et les imitations romaines les
spécialistes peuvent imaginer ce que fut la peinture… grecque.
La nudité était alors héroïque, bien que le conférencier se
soit malicieusement interdit toutes les représentations grivoises qui ont
abondé pourtant dans ces lieux.
Il a conclu la soirée avec une série de portraits, après
s’être arrêté sur une scène énigmatique d’initiation, où le vent gonfle
agréablement un voile, et des moments de la vie quotidienne : un
banquet, la maison du foulon, un
boulanger qui vend son pain, la représentation d’émeutes qui valurent 10 ans d’interdiction
de jeux aux manifestants.
Le boulanger et la boulangère n’ont pas pris une ride.
« Dictes moy où
n'en quel pays
Est Flora la belle Romaine
Archipiada ne Thaïs
Qui fut sa cousine germaine
Echo parlant quand bruyt on maine
Dessus rivière ou sus estan
Qui beaulté ot trop plus qu'humaine
Mais où sont les neiges d'antan »! F Villon repris par Brassens , c'est elle sur la photo qui ouvre l'article.
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Ma collègue Colette a
choisi trois mots de vocabulaire recueillis pendant cette soirée :
Le canthare : un vase pour boire avec deux anses.
Le thyrse : un grand bâton où s’enroulent des végétaux,
attribut de Dionysos
Le Fayoum : région d’Egypte où furent retrouvés des
portraits très vivants qui accompagnaient les morts.