L’écrivain sourit quand on l’appelle Piccoli comme Michel le
comédien, c’est qu’il est comédien aussi.
Ce livre de 120 pages
très aérées est la transcription d’un
spectacle qu’il présenta à Avignon.
Il a du avoir du succès avec le label « vu à la
télévision » entre deux one man show rigolos, cette pièce qui sent la
récréation avait bien sa place au cœur des vacances.
La lecture en est rapide, plaisante, j’avais tant aimé
« Le champ de personne » qui avait une autre densité. Il recycle ici
quelques questions mignonnes d’enfants qu’il a collectées lors de ses visites
dans les écoles :
«Monsieur, quand on
écrit une histoire, pourquoi c’est pas aussi beau que dans sa tête ? »
Mais à l’heure où les enseignants sont agressés, le récit de
l’humiliation dont il a été victime de la part d’un instit’ m’a semblé daté, d’autant plus que le
traumatisme a participé à son émergence littéraire, théâtrale,
télévisuelle ; il a bien su raconter l’histoire.
La mode me semblait pourtant passée de se faire valoir en
cancre dès qu’un micro se tendait : Pennac, François de Closet et tant
d’autres. Le jeune quarteron se mit pourtant à Proust pour les beaux yeux d’une
fille. Cette façon de ceux qui vivent par l’école tout en l’égratignant me
semble injuste et l’exercice pourtant
tellement rebattu plait aux éditeurs.
Cette culture qu’ils ont acquise visiblement par leur seule
intelligence n’est pas forcément aussi facilement accessible à d’autres qui
n’auront que mépris pour tout ce qui est écrit, et peut être envers les images
parfois séduisantes de Picouly Daniel.
Pour rigoler...
RépondreSupprimerUne petite comparaison (oui, oui, on n'a plus le droit de comparer, ça pourrait blesser l'amour propre de quelqu'un...) entre Daniel Picouly et Calderon de la Barca, "La vie est un rêve", que nous avons vu cette semaine à l'Hexagone dans une mise en scène intelligente qui prenait le risque de nous présenter un texte avec des phrases de plus de 10 mots alignés, un texte difficile, mais o combien gratifiant.
Et on voit... qui/ce qui va rester, et qui/ce qui s'évanouira avec le vent.
Hev hevel, disait le prophète.
Buée, la vie de l'homme, c'est de la buée.
On pourrait dire que l'oeuvre de certains... artistes ? est plus de la buée que l'oeuvre d'autres...