samedi 10 mai 2025

Une affaire de style. Daniel Grozdanovitch.

L’ancien joueur de tennis, lecteur attentif  nous fait part de ses plaisirs de lecture : 
«  C’est alors une félicité suspensive divine, l’un de ces instants prélevés jusque sur les prérogatives de la mort elle-même et qui ne saurait être comparé qu’à la brève extase de l’équilibre sportif idéal. » 
Tous les auteurs cités n’ont pas la notoriété d’Alexandre Vialatte dont je me régale avec ses chroniques postées chaque jour sur Facebook par un lecteur par ailleurs amateur de Sempé.
Ainsi parmi mes inconnus, Claudio Magris : 
« La correction de la langue est la prémisse de la netteté morale et de l’honnêteté. 
Beaucoup de filouterie et de prévarications brutales naissent quand on fait de la marmelade avec la grammaire et la syntaxe. » 
Georges Haldas à propos de la minutie :  
« … consiste à révéler, à travers les petites choses, les grandes. 
A déceler l’invisible dans la moindre pépite du visible ; 
l’éternité vivante en chaque seconde ; 
le mystère au sein des réalités les plus insignifiantes en apparence et les plus familières, l’extraordinaire en ce qui parait être, à première vue, l’ordinaire. » 
John Cowper Powis commente Anatole France : 
«  les plus sages sont ceux qui jouent avec les illusions sans en rester déçus 
et qui se laissent gagner par la pitié sans en être blessés. » 
A travers ces paysages littéraires pas toujours faciles à arpenter quand on n’est pas familier comme moi de Pessoa ou d’Aldabert Stifter, nous pouvons cependant cueillir quelques mots de l’auteur qui aime « passer du futile à l’agréable » : 
« … beaucoup de jeunes gens d’aujourd’hui  vivent en état de schizophrénie contrôlée, préférant s’aveugler sur les désastres qui se profilent à l’horizon pour s’abandonner à l’insouciance festive » 
Ces 226 pages illustrent d’une façon originale cette banale citation : 
« Le style est l’instant où le fond affleure à la surface. »

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