samedi 30 mars 2024

Une sale affaire. Virginie Linhart.

Sur le bandeau rouge qui entoure ces 180 pages, la question : « A qui appartient l’histoire ? » 
«  A ceux qui la font ? A ceux qui la vivent ? A ceux qui s’en souviennent ? A ceux qui en souffrent ? A ceux qui héritent ? … » 
Le livre de la dynamique documentariste s’attache essentiellement au récit du procès intenté par son ancien compagnon qui l’avait abandonnée enceinte de leurs jumeaux et par sa mère  avant la parution de « L’effet maternel ».
Elle avait amorcé le récit de son enfance en milieu maoïste, avec un autre ouvrage consacré à son père auteur de « L’établi » 
L’issue du jugement en référé ne fait guère de doute tant la demande semblait extravagante et cruelle. Mais le débat est sérieux et la transcription sincère, sensible, équilibrée comme dans ses livres précédent. Plutôt qu’un bilan comptable du bien et du mal, il s’agit d’un geste littéraire : 
« J’écris d’où je viens, à partir de ce que j’ai vécu, ressenti, compris ; et je peux me tromper, être contestée, contredite. » 
Le point de vue de la fille devenue mère est intéressant et finalement original, car à propos de la période 68, ce sont surtout ceux qui avaient écrit en grosses lettres « il est interdit d’interdire » qui ont monopolisé la parole tout en cherchant à faire taire des voix d’une autre génération. Les plaignants voulaient supprimer… 68 pages.
« Seul l’auteur a le droit de rendre son œuvre publique ou non, ainsi que de décider du moment et des modalités de la première communication de son œuvre. »

vendredi 29 mars 2024

Piquouses.

Ukraine, Palestine, ces lieux sous les bombes, sont-ils lointains, sont-ils proches ?
De guerre lasse, nos bavardages à leur propos, n’en sont que plus futiles. 
Les morts sur les champs de bataille là bas et la fin de vie interrogée chez nous en ce moment : qui sommes-nous pour dire « faites péter les obus » ou « envoie la piquouse » ?
Les positions en termes de défense sont loin du « Peace and love », quand la réflexion «  la guerre c’est pas bien » devient ridicule. 
L’allongement de la vie impose de nouvelles dispositions quant à son terme lorsqu’il est souhaité, même si les avis peuvent se modifier selon la proximité de l’échéance.
Après ces sujets démesurés, nous resterait seulement un mot à dire à propos de la légitimité d’une chanteuse pressentie en ouverture des jeux olympiques. Surtout qu’il n’y a pas besoin de grands développements pour reconnaître que ce choix est fondé.
Le succès planétaire d’Aya Nakamura est un argument de poids même si la semaine dernière j’ignorais cette notoriété. C’est que le domaine de la chanson met rapidement les boomers hors du jeu, auquel s’ajoutent les fractures économiques, sociales et culturelles qui nous rendent étrangers aux livres les plus vendus, aux films les plus vus.
Nous vivons dans des mondes parallèles.
Je n’oserais mettre un grain de sel dans le débat concernant la rigueur budgétaire, comme je me suis écrasé au fond de mon fauteuil lorsqu’un comédien est venu à la fin d’un spectacle demander plus d’argent de la part des pouvoirs publics. 
Il ne me semble pas qu’en France les travailleurs de la culture soient les plus maltraités. 
Par contre quand il est question d'école, je m'y colle.
Les faiblesses de notre système éducatif, premier budget de l’état s’accroissent et la corporation ne cesse de dire : « ne changeons rien ».
5 000 enseignants auraient pu ne plus être devant des élèves pour suivre les 50 000 élèves en moins entre 2023 et 2027. Il y aura des fermetures, mais l’abaissement du taux d’encadrement pourrait se poursuivre.
Reconnaissant enfin la baisse des niveaux, les groupes de niveaux sont-ils la solution ?
Les nuances gouvernementales ont épousé la complexité des mises en place, les paris pédagogiques et se sont montrés sensibles aux pressions pas toutes démagogiques.
Ô combien la chanson de Voulzy, « changer les choses avec des bouquets de roses » peut paraître encore plus niaise, quand  Lisbonne aux œillets flétris depuis longtemps se rappelle à nous avec l’extrême droite, qui là bas aussi, reprend du poil de la bête. 
Le parfum de jasmin des printemps arabes s’est éventé depuis longtemps, la fleur de saison serait plutôt le chrysanthème.
Choix de consommation, choix culturels, référendums et classements permanents, le peuple parle chaque jour; il est appelé à donner sa voix aux élections européennes et il ferait la fine bouche.
RN et LFI ont banni les bannières bleues de l’Europe lors de leurs meetings consacrés à l’Europe : s’il ne s’agit pas d’un « Frexit » hypocrite, leur position est non seulement irresponsable puisque ces formations acceptent le grisbi sans jamais assumer les coûts, elle est absurde.
Je vois déjà journalistes et vedettes bien pensantes se lamenter si par malheur l’extrême droite venait au pouvoir mais ils n’ont cessé depuis des années de saper l’autorité de l’état et des élus.
Le mot «  Macronie » aux airs de clan sans foi ni loi, voire de maladie, s’est imposé dans les articles des journaux où systématiquement les opposants sont valorisés. 
« Melangeonisme » ou « Bardelisme » sont peu usités. 
Entendre un éditorialiste dire que le débat sur la fin de vie n’a pas été précédé de concertations, alors que d’autres reprochaient au président de trop tergiverser, a de quoi faire douter de la qualité des discussions à venir.
Que de cris pour appeler à la réforme et quand elle avance la distance s'accroit entre discourir et créer. 
« Le dire est aisé, le faire difficile. » Gracian.
...... 
Un dessin de Coco dans "Libération" qui lui a valu des menaces de mort:

jeudi 28 mars 2024

Les fêtes galantes. Fabrice Conan.

Le conférencier devant les amis du musée révise le vocabulaire autour du bien-être pour présenter cette époque charnière de la peinture au XVIII° siècle : badinage, élégance, légèreté. « Le Printemps » d’Antoine Watteau est représentatif de cette esthétique : sous des touches lestes, les personnages en costume contemporains montent en musique dans des embarcations décorées où  les distances promettent de se réduire, sous un ciel flamand en mouvement.  
https://blog-de-guy.blogspot.com/2014/01/watteau-antoine.html
Avec « L’Embarquement pour Cythère » de 1709, une narration s’inscrit dans le paysage, en faisant écho d’une pièce à succès : « Les trois cousines » terminée par cette chanson :  
« Venez à l’île de Cythère
En pèlerinage avec nous
Jeune fille n’en revient guère
Ou sans amant ou sans époux. »
Le Valenciennois accède à l’Académie royale de peinture et de sculpture avec la version de 1717 nommée aussi « Le pèlerinage à Cythère » dont on ne sait si les couples amoureux munis de bâtons de pèlerins embarquent pour l’île de la déesse de l’amour ou s’ils en reviennent. Entre deux mondes, l’amant aide sa compagne à se relever en un mouvement amorcé par ceux qui les accompagnent. Après l’austérité dévote de la fin du règne de Louis XIV, la cour sous la régence quitte Versailles pour Paris, la paix est revenue.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/12/louis-xv-fabrice-conan.html
Dans ses dessins préparatoires les plis des robes dites à la Watteau cachent les laçages.
D’un côté du
« Pierrot content » , des comédiens avec leurs fraises démodées portent des costumes « à l’espagnole », de l’autre la femme mène le jeu derrière un éventail qui peut signifier « embrasse-moi » ou « laisse moi tranquille » selon sa position.
La statue de  « La Leçon d'amour » ne reste pas de marbre, 
la musique accorde les sons et les cœurs.
« Le concert champêtre »
de Giorgione ou du Titien faisait cohabiter poètes et femmes nues nées de leur imagination. Au XVIe siècle, le visible et l'invisible pouvaient être représentés ensemble, mais peut-on interpréter la flûte dans un registre grivois ?
Constable
a écrit que « Les plaisirs du bal » en leurs jardins imaginaires, 
synthèse des styles italiens et flamand, semblaient « peints avec du miel ».
« Le Repos dans le parc »
de Jean-Baptiste Pater, son élève, 
ne manque pas de mouvements gracieux.
« Les baigneuses dans un parc » appartiennent au Musée de Grenoble.
Celles de Nicolas Lancret, toutes à leur « Plaisir au bain » n’en sont pas moins charmantes,
elles font le pendant du « Repas au Retour de la Chasse ».
Dans sa « Fête Galante avec Persan et statue », le peintre reproduit une sculpture réelle, 
et la position de l’éventail de la belle vaut d’être lue.
Pour la scène « La danse de la Camargo » thème assez rare, 
la robe raccourcit, les chevilles  apparaissent, suggestives.
Dans « L'Alarme » dynamique de
Jean-François de Troy
le jeune homme a la main sur son cœur et celle de la jeune fille trempe dans l’eau qui jaillit.
François Boucher
D
ans un  espace protégé, «  Les Charmes de la vie champêtre » tout en soie et velours, s’illustrent dans un affriolant genre pastoral.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2015/04/francois-boucher-le-bonheur-de-peindre.html
« Le jeu de la palette »
,  tableau de Fragonard redécouvert en 2016, 
consiste pour un jeune homme à frapper la main de la personne désirée
et « Le Jeu de la Main chaude » 
où le « patient » peut cacher sa tête sous les jupes est forcément coquin.
« La Fête à Saint-Cloud » de Fragonard
la nature triomphe dans un « jardin imaginaire pittoresque » 
Ses tonalités mélancoliques annoncent qu’une saison s’achève, plutôt qu’une prophétie, facile deux siècles plus tard, sur la fin des plaisirs aristocratiques.  
« Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1780 n'a pas connu le plaisir de vivre » Talleyrand

mercredi 27 mars 2024

Surexpositions. Julien Rocha.

Quatre excellents acteurs évoquent Gérard Depardieu, Bertrand Blier, Miou Miou, Jeanne Moreau, Romain Bouteille, Coluche, qui ont rencontré l’acteur Patrick Dewaere au cours de sa courte vie.
Leur installation devant des tables de maquillage est complètement justifiée, comme tous les dispositifs de changements de décor qui apparaissent parfois comme empruntés dans d’autres propositions ne suscitant pas autant d’émotions.
Le texte de Marion Aubert va au-delà du biopic pour revenir sur l’éternel sujet de la distance de l’acteur à ses rôles, bien que le titre semble incriminer un système où la notoriété peut être destructrice.
Pourtant le milieu était familier à l’enfant acteur, nommé Patrick Bourdeaux, dont celle qui joue le rôle de sa mère, introduit d’une façon déchirante le récit d’un destin allant de ruptures en explosions, jusqu’au suicide.
Toute une époque nous revient pendant une heure cinquante, évitant de tomber dans l’anecdote ou la leçon rétrospective, quand sont convoquées sans complexe les sulfureuses « Valseuses » de Bertrand Blier, « La Meilleure façon de marcher » de Claude Miller ou « Série noire » d’Alain Corneau.
Les fragilités, les excès du personnage pour une fois principal, donnent de l’intensité à la pièce. 
Nos prudences habituelles privilégiant les productions patrimoniales ou les dialogues tchekhoviens en sont contredites.

mardi 26 mars 2024

Le soldat inconnu. Duval. Pécau. Mr Fab.

Pour ce premier tome d’une série intitulée : « L’homme de l’année », il est question de 1917, année décisive.
La qualité des dessins et des couleurs, l’originalité du point de vue qui ne trahit pas les faits, donnent envie de connaître d’autres albums allant de 1431 : «  L’homme qui trahit Jeanne d’Arc » à 1967 : « L’homme qui tua Che Guevara » parus en 2013.
Le thème de la « Grande guerre » est souvent traité 
 ainsi que l’apport des troupes coloniales
Cette fois depuis la Côte d’Ivoire, le destin d’un habitant du pays Malinké s’achève dans les tranchées de l’Est de La France et celui qui l’a recruté fera en sorte que sa mémoire soit respectée. 
Dans ce livre d’images de 64 pages, nous aurons aussi la surprise d’une explication de l’origine d’une représentation iconique.
La sauvagerie fut mondiale, et on est en droit de se demander si toutes les cérémonies d’après l’armistice s’inscrivant dans tant d’atroce absurdité furent utiles, quand l’expression mensongère «  la der des ders » fut d’emblée contredite.  

lundi 25 mars 2024

The Sweet East. Sean Price Williams.

Plutôt que la référence à « Alice au pays des merveilles », le réalisateur préfère les allusions aux différents univers de « Star Wars » pour les rencontres d’une jeune lycéenne avec une  belle brochette de sectes américaines.
Chronique dynamique d’un monde dangereux où la folie peut appeler la créativité mais aussi inquiéter.
Depuis les lycéens quittés au cours d’un voyage à Washington, elle croise des activistes anticapitalistes, des suprématistes d’extrême droite, des artistes allumés, des islamistes, aussi effrayants les uns que les autres, chacun dans leur genre. 
La jeune ingénue découvre avec surprise ces mondes singuliers, mais apprend à les manipuler à son tour. 

samedi 23 mars 2024

Loin d’eux. Laurent Mauvignier.

Dans ce premier roman dans la maison d’édition du « Nouveau roman », l’écrivain majeur pose son écriture au-delà de l’oralité pour rendre avec minutie l’intensité des voix intérieures de six personnages.
L’auteur ne cherche pas à rendre pittoresques les protagonistes mais leurs mots psalmodiés nous touchent.
Il n’y a pas plus juste pour définir ces 120 pages que le mot « incommunicabilité » fort usité à une époque et semble-t-il tombé en désuétude, en ce siècle où pourtant les solitudes se murent.
Jean et Marthe sont dévastés par le suicide de Marc le fils incompris parti à Paris.
Son oncle et sa tante doivent aussi faire face à la perte de leur gendre dans un accident et à l’incompréhension de leur fille.
Pour relever la finesse des uns et des autres qui se résout parfois dans le silence et les non-dits, je recopie quelques lignes forcément fragmentaires dans des monologues ardents au rythme à couper le souffle. 
« Leur seul enfant, c’était leur seul enfant et chacun à sa manière avait le sien, avait son enfant à lui, sa vision de lui, les mots de Luc que chacun d’eux n’entendaient pas pareils, comme si ce n’étaient pas les mêmes, comme si de tomber dans l’oreille de Marthe ou de Jean ça les transformait, les mots de Luc, en un langage que seule l’oreille qui les recevait pouvait entendre. » 
Ce milieu modeste est le nôtre, comme la mort est le sujet de toute littérature et la conclusion de notre destinée. 
« Les lendemains, jamais que des aujourd'hui à répétitions. Et ils le faisaient bien rire ceux qui s'enflammaient encore pour ces lendemains où il faudrait que ça chante et que ça saute… »

vendredi 22 mars 2024

La fourchette et la plume. Colette Guillemard.

Ce n’est pas que ma P.A.L.( Pile A Lire) soit devenue si maigre que j’en suis réduit à lire des livres de recettes de cuisine, mais quel plaisir de déguster 150 recettes inspirées d’écrivains dont on peut réviser les biographies depuis leurs cuisines. 
«  Proust savait-il qu’il y avait jadis, dans la France paysanne une tradition de « plats d’étiquettes » variant suivant les régions, et servis impérativement en certaines circonstances, aux repas d’enterrement par exemple ? Les menus de funérailles comportaient rarement des desserts : cependant dans le Mâconnais on faisait des gaufres à l’occasion de la mort d’un jeune enfant, en signe de réjouissance à la pensée que les misères de la vie lui seraient évitées… »  
Les associations sont directes : Georges Pérec et la salade de riz dans son livre « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour » ou le sauté aux petits légumes chez Georges Simenon.
Pizza à la tomate ou brochettes de porcs à l’ananas attribuées à Simone de Beauvoir doivent surtout à son séjour aux Etats-Unis, alors que des tournedos flambés qui auront évité le foie gras garni de truffe de chez Rossini correspondraient à Sartre, familier des restaurants.
De Rabelais (andouilles vigneronnes) à Modiano (mezzés à l’orientale), les surprises agréables abondent : cardons à la moelle pour Proust ou canard à l’orange pour Marguerite Duras.
Et nous pouvons avoir du plaisir à l’évocation d’Yvan Audouard, Alexandre Vialatte ou à la découverte de Georges Conchon.
Des idées sont à prendre avec par exemple une goutte de pastis dans la ratatouille inspirée par Zola. Sa galantine de pintade me semble inaccessible, mais je prétends que mon gaspacho est plus sophistiqué que celui de Prosper Mérimée. 

jeudi 21 mars 2024

L’art du verre à Nancy. Gilles Genty.

Mêlant esthétique, chimie, alchimie, « l’art du feu » mesure la distance entre l’imagination artistique et le résultat à la sortie du four de l’artisan. Dans la présentation de tant de vases, coupes et autres luminaires devant les amis du Musée de Grenoble, les œuvres n’ont pas à rougir. J’éviterai les répétitions depuis l’article consacré à l’Ecole de Nancy.
Emile Gallé
contemporain de Gauguin a mené de brillantes études avant de devenir dessinateur dans l’atelier de son père.
Nourri de Victor Hugo, Lamartine, il n’oubliera pas de les citer tout au long de sa carrière.
Ses vases sont parfois parlants comme celui pour sa femme Henriette Grimm.
« N’est sortilège que d’aymer »
 à l’émaillage polychrome surajouté au verre fait référence à des techniques anciennes.
La perte de l’Alsace/Lorraine, 
«  Pensez-y toujours n’en parlez jamais »,   
a marqué l’engagement de toute une vie.
Tous les symboles sont réunis autour de Jeanne d’Arc, à décor noir dégagé à l’acide : 
lys, chardon, croix de Lorraine, « De par le Roy du ciel ».
« Le verre soufflé offert à Louis Pasteur »
témoigne de son amour de la nature.
« La Soldanelle des Alpes » inclut  poussières d’argent et de platine 
dans ses deux couches neigeuses de cristal et un décor gravé à la roulette.
Le « japonisme » eut aussi son influence en un opalescent «  Clair de lune ».
« Vase à la carpe »
.
Lors de l’exposition universelle de 1900, Gallé met en scène son travail : 
au dessus des « Sept cruches », d'après le conte de Marcel Schwob est inscrit : 
« Mais si tous les hommes sont méchants, faussaires et prévaricateurs, 
À moi les mauvais démons du feu : 
Éclatent les vases ! 
Croule le four, 
Afin que tous apprennent à pratiquer la Justice. » 
Il milite pour Dreyfus.
Le poème bien nommé « Verre ardent » de Maurice Maeterlinck s’incarne : 
« Et je vois éclore au milieu
De la fuite du cristal bleu,
« Les feuilles des douleurs passées ».
Son œuvre ultime de 1904, « La Main aux algues et aux coquillages » évoque peut être Ophélie de Shakespeare, il se sait malade.
Antonin
est le plus célèbre des deux frères fondateurs de la cristallerie Daum.
Cette « Urne à l’aigle Impérial » sur sa monture en argent utilise les ressources de l’historicisme.
« Nénuphar et Héron »
rappelle une poterie kabyle.
Tel un vase grec, sous la silhouette d’une harpe, « Tristan et Yseult » réalisé avec Jacques Grüber
s’inspire de l’opéra de Wagner, depuis la légende médiévale des deux amants.
 « Aux lys » : 
« Ainsi, tu resteras, comme un lys, comme un cygne,
Blanche entre les fronts purs marqués d’un divin signe »
V. Hugo
« La coupe Papillon Daum »
est devenue un label.
Louis Majorelle participe à « La lampe fleurs de pissenlit ».
Les grains sont collés à chaud sur « le vase raisin ».
Spectaculaire, le vitrail « Les cygnes sur le lac d’Annecy », par Henri Carot verrier d’après le peintre Albert Besnard destiné à l’école de pharmacie de Paris se trouve au Musée d’Orsay.
Et « Souvenir d'automne » signé Théophile Laumonnière décore la piscine de Roubaix.
Dans bien des lieux, des éclairages différents transfigurent les objets Art nouveau, au musée de Wiesbaden les mises en scène séduisent.