Ukraine, Palestine, ces lieux sous les bombes, sont-ils
lointains, sont-ils proches ?
De guerre lasse, nos bavardages à leur propos, n’en sont que
plus futiles.
Les morts sur les champs de bataille là bas et la fin de vie interrogée
chez nous en ce moment : qui sommes-nous pour dire « faites péter les obus »
ou « envoie la piquouse » ?
Les positions en termes de défense sont loin du « Peace
and love », quand la réflexion « la guerre c’est pas
bien » devient ridicule.
L’allongement de la vie impose de nouvelles
dispositions quant à son terme lorsqu’il est souhaité, même si les avis peuvent
se modifier selon la proximité de l’échéance.
Après ces sujets démesurés, nous
resterait seulement un mot à dire à propos de la légitimité d’une chanteuse
pressentie en ouverture des jeux olympiques. Surtout qu’il n’y a pas besoin de grands
développements pour reconnaître que ce choix est fondé.
Le succès planétaire d’Aya Nakamura est un argument de poids
même si la semaine dernière j’ignorais cette notoriété. C’est que le domaine de
la chanson met rapidement les boomers hors du jeu, auquel s’ajoutent
les fractures économiques, sociales et culturelles qui nous rendent étrangers
aux livres les plus vendus, aux films les plus vus.
Nous vivons dans des mondes parallèles.
Je n’oserais mettre un grain de sel dans le débat concernant
la rigueur budgétaire, comme je me suis écrasé au fond de mon fauteuil
lorsqu’un comédien est venu à la fin d’un spectacle demander plus d’argent de
la part des pouvoirs publics.
Il ne me semble pas qu’en France les travailleurs
de la culture soient les plus maltraités.
Par contre quand il est question d'école, je m'y colle.
Les faiblesses de notre système éducatif, premier budget de
l’état s’accroissent et la corporation ne cesse de dire : « ne changeons
rien ».
5 000 enseignants auraient pu ne plus être devant des élèves
pour suivre les 50 000 élèves en moins entre 2023 et 2027. Il y aura des
fermetures, mais l’abaissement du taux d’encadrement pourrait se poursuivre.
Reconnaissant enfin la baisse des niveaux, les groupes de
niveaux sont-ils la solution ?
Les nuances gouvernementales ont épousé la complexité des
mises en place, les paris pédagogiques et se sont montrés sensibles aux
pressions pas toutes démagogiques.
Ô combien la chanson de Voulzy, « changer les
choses avec des bouquets de roses » peut paraître encore plus niaise,
quand Lisbonne aux œillets flétris depuis longtemps se rappelle à nous
avec l’extrême droite, qui là bas aussi, reprend du poil de la bête.
Le parfum de
jasmin des printemps arabes s’est éventé depuis longtemps, la fleur de saison serait
plutôt le chrysanthème.
Choix de consommation, choix culturels, référendums et
classements permanents, le peuple parle chaque jour; il est appelé à donner sa
voix aux élections européennes et il ferait la fine bouche.
RN et LFI ont banni les bannières bleues de l’Europe lors de
leurs meetings consacrés à l’Europe : s’il ne s’agit pas d’un « Frexit »
hypocrite, leur position est non seulement irresponsable puisque ces formations
acceptent le grisbi sans jamais assumer les coûts, elle est absurde.
Je vois déjà journalistes et vedettes bien pensantes se
lamenter si par malheur l’extrême droite venait au pouvoir mais ils n’ont cessé
depuis des années de saper l’autorité de l’état et des élus.
Le mot « Macronie » aux airs de clan sans foi ni
loi, voire de maladie, s’est imposé dans les articles des journaux où
systématiquement les opposants sont valorisés.
« Melangeonisme » ou
« Bardelisme » sont peu usités.
Entendre un éditorialiste dire que le
débat sur la fin de vie n’a pas été précédé de concertations, alors que
d’autres reprochaient au président de trop tergiverser, a de quoi faire douter
de la qualité des discussions à venir.
Que de cris pour appeler à la réforme et quand elle avance la distance s'accroit entre discourir et créer.
« Le dire est
aisé, le faire difficile. » Gracian.
......
Un dessin de Coco dans "Libération" qui lui a valu des menaces de mort: