Mon fils m’a offert le dernier Davodeau et je lui avais
prévu le même : nous faisons confiance au chroniqueur de l’Ouest (de la France).
Cette fois, j’ai été déçu par l’histoire d’un rassemblement
des anciens amants d’une certaine Agathe qui habitait en bord de Loire, mais ne
se montre pas à la hauteur des mots de Bruno Latour mis en évidence au début
des 100 pages de cet album aux douces couleurs.
« Nous avons vécu
dans la fiction d’un roman moderne de la séparation qui a mis la culture d’un
côté et la nature de l’autre. Mais les choses - et la Loire parmi elles - n’ont
jamais cessé de parler, n’ont jamais cessé d’être des causes, des âmes si vous
voulez, des principes agissants, animés, qui font que le système Terre dans son
ensemble vit, que la Loire parle et agit. »
Les cases panoramiques de paysages aquarellés sont agréables
sans être exceptionnelles, et lorsqu’en format gaufrier les personnages se
juxtaposent nous n’arrivons pas à les suivre tant ce moment de rencontre
apparaît surtout comme celui de la dispersion, des solitudes. Quelques
péripéties violentes nous laissent indifférents, tant l’absente reste
mystérieuse, sa fille bien peu sympathique et les vieillards plutôt
pathétiques.
Je fais très attention aux mots, même si je pratique trop la tchatche, certes. Le mot "système" plus haut gâche ce que l'auteur vise dans cette phrase. Ivan Illich a bien exploré les déboires du mot "système", qu'on peut juxtaposer ? à "réseau" pour (ne pas) rêver un peu de ce qui nous est arrivé, ce qui nous arrive.
RépondreSupprimerOui, la dispersion est un symptôme de notre désarroi en ce moment. Nous n'arrivons plus, ni à tenir, ni à faire tenir.