Ce matériau inusité au cirque permet de beaux tableaux quand
l’acrobate joue d’un écheveau se déchirant au cours de sa performance aérienne
ou lorsqu’elle traverse des bandes ondoyantes et vulnérables.
Mais je n’ai pas perçu une cohérence entre ces séquences
apposées.
La bonne idée d’un corps se libérant de sa chrysalide made
chez Arjowiggins aurait pu figurer au début, plutôt qu’au cours d’une déambulation interminable entre l’auteur et deux machinistes aux airs pénétrés avant
que s’exprime la virtuosité de l’artiste.
Les rouleaux se déroulent, de beaux et amples rubans se
froissent, s’assemblent, se recouvrent en vagues, en dunes, en pouf.
Mais la poésie s’évapore quand elle est soulignée.
L’intervention d’un manipulateur agitant une planche pour animer des lanières
comme pour activer un barbecue casse le délicat équilibre qui convenait à une
musique minimaliste.
Ce spectacle aurait pu convenir au Festival
International de Spectacles Jeunes Publics , « Au bonheur des mômes »,là
où le partage des sensations élémentaires est plus facile dans des jauges plus
intimes que dans ce dit « Grand » théâtre de Grenoble aussi
désuet dedans que disgracieux dehors.
Le centre chorégraphique de Grenoble où l’auteur était en
résidence m’a paru avant tout circassien plutôt que dansant.
Cette heure aurait pu être plus consistante en étant plus
ramassée, avec plus de rythme, de liens, alors elle éviterait les facilités
d’un jugement qui n’aurait retenu qu’une esthétique de carton pâte.
Je ne sais pas si on danse encore...
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