Des images de la mer en fond de scène nous attendent avant
que les acteurs apportent des morceaux de la maquette d’une cité imaginée par
Le Corbusier sous le nom de projet « Obus » qui ne verra pas le jour.
Il va être question de la « décennie noire » à
Alger entre 1990 et 2000 après que les
islamistes se soient fait voler leur victoire électorale. Le terme guerre
civile n’est pas prononcé, pas plus que les estimations des morts entre 100 000
et 200 000, mais les points de vue sont variés et Aznavour qui émouvait le
policier surnommé Rambo vient avant la liste des pleurs :
« Lorsque l'on
tient
Entre ses mains
Cette richesse
Avoir vingt ans
Des lendemains
Pleins de promesses
Quand l'amour sur nous
se penche
Pour nous offrir ses
nuits blanches »
Après l’entracte, de belles images de forêt servent de décor
à l’évocation de la guerre menée par la France jusqu’en 1962 et les espoirs de
la décolonisation sur « Pata Pata »
de Myriam Makeba pour conclure.
Aucune esquisse du futur n’apparait pourtant ce
volet était annoncé dans les intentions qui prévoyaient 3 h de spectacle
finalement ramené à 1 h 40.
La superposition des témoignages et de moments
lyriques n’apporte guère de nouveauté à l’ambitieux projet d’exploration des
mémoires sempiternellement embarrassées.
« L’œuvre chorale » de l’écrivaine Sonia
Chiambretto intitulée « Gratte- ciel » aurait pu garder ce titre donnant
une idée d’utopie, alors que « Superstructure » choisi pour le
plateau de la salle Rizzardo à la MC2 est sans poésie, sans rapport évident
avec le sujet.
La mise en scène se rapproche plutôt d’une conférence à
plusieurs voix que du théâtre, affaire pour moi d’interactions, de dialogues,
alors que ce soir les monologues, les harangues, les psalmodies furent hégémoniques.
Finalement la BD de Ferrandez, plus scénarisée en disait bien autant sur l'histoire de nos voisins.
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