1942 : une jeune fille apprentie comédienne embrasse
goulument la vie au sein de sa famille juive. Elle respecte la formule d’un metteur
en scène voulant que s’exprime mieux un acteur : « joue comme si c’était la dernière fois ! »
Film
émouvant et terrible quand on sait que la douceur enjouée de la Barcarole d’Offenbach
sera interrompue. Sa vitalité dit avec efficacité la tragédie de la Shoah qu'un graffeur vient d'insulter sur les murs de Grenoble, choquant bien au delà du CRIF. Dans le monde, les actes antisémites n'ont jamais été aussi nombreux.
Les caractères d’une grand-mère complice, d’un frère bon
élève et d’un père légaliste sont bien dessinés. L’actrice Rebecca Marder,
lumineuse, subtile, excessive, emporte tout sur son passage. Son parcours
théâtral est à l’image de ce film monté tellement efficacement que toute la
salle est restée jusqu’au bout du générique, sans broncher, embarquée dans un
récit justifiant totalement un titre nous laissant pensifs.
Nous connaissons
cette histoire maintes fois racontée et rafraichie ici, s’arrêtant au bord du
gouffre. J’ai appris que les radios et les vélos avaient été confisqués et
qu’une boulangère pouvait refuser un pain à la vue d’une étoile jaune sur la
poitrine de sa cliente sans que bronche quiconque.
Rien à faire, après toutes ces années, toutes mes lectures sur le sujet de la Shoah, reste la question "mais comment les uns et les autres se sont fait embarquer là dedans ?"
RépondreSupprimerComment la folie collective descend pour emporter tout (et tous...) sur son passage ?
Toujours sans réponse.