« On ne tire pas sur une ambulance » :
l’expression éculée conviendra pour quelques appréciations désabusées ci dessous
concernant des gauches, d'autant plus radicales que s'éloigne la possibilité du pouvoir. Et pourtant j’en fus un de ses enfants de chœur qui tout au long de son trajet secouait l’encensoir et pas que pour les
enterrements. Le parallèle banal avec la religion, saute aux yeux quand à
courir après l’époque, celle-ci a fui la catholique et la socialiste.
Les leçons venues d’Amérique où les
traits appuyés prémonitoires auraient pu servir quand le parti
démocrate a perdu les workers en suivant les wokistes des campus.
Les dernières péripéties ne font que jeter quelques pelletés
supplémentaires sur un trou creusé depuis longtemps. Que Taubira apparaisse en
ultime recours insiste sur l’absence de personnalité méritant un hommages lors de sa disparition.
Rocard un des phares de ma
génération dans la suite de Mendès France est parti dans l‘indifférence, lui
qui savait tirer les leçons des échecs. C’est une des premières faiblesses d'une
famille de pensée tellement sûre d’être du côté ensoleillé de la civilisation. Les
sinistres autocritiques des temps staliniens ont interdit pour toujours
l’analyse de ses propres erreurs alors que la finesse et la virulence sont réservées à la critique des autres. La
divine surprise du succès de la grève des enseignants d’un jour tourne au
fiasco la semaine suivante mais « on fera mieux la prochaine fois ! » Combien de promesses de grande marée, de grand soir qui prennent l’eau
dès midi passé ?
Qui pourrait penser au secrétaire du parti socialiste si
on prononce le mot « leader » ? Par contre pour l’expression "leader
Maximo", on voit tout de suite, quand il s’agit de déconstruire plutôt que de
construire. Mélouche à l’image du graffeur attend que le mur soit repeint pour
apposer sa signature d’Insoumis et ne fait plus vibrer que quelques chenus en
route vers leur dernière ZAD.
Le manque de courage est aussi constitutif d’une gauche à la
remorque des démagogues prônant le référendum à tout va pour ne pas choisir.
Ainsi la guyanaise: « Ce qui compte c'est vous », se tait à propos de la
vaccination. Sur ce terrain là, les écolos ont su parfois aller
contre certains électeurs motorisés pour promouvoir la bicyclette, mais ont été très
couards en n'ayant défendu ni les portiques écotaxes ni la taxe carbone, ni la ligne de chemin de fer Lyon-Turin,
après s’être opposé au canal Rhin - Rhône à grand gabarit, se mettant la tête
sous un châle à la première décision à prendre. Quand on voit les attaques contre Fabien Roussel, le candidat du PC, apparaît le plus sympathique, le
plus cohérent, le plus brave, mais on retiendra plus facilement sa promotion du
vin français que sa proposition d’un retour à la retraite à 60 ans.
Tout aussi obsolète, l’expression « refaire le
monde » titrait nos discussions, aujourd’hui à la moindre critique
l’étiquette « droite » apposée à tort et à travers vise à clore tout
débat, mais n’intimide plus.
« Passer pour un
idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet. »
Courteline
Les analystes politiques frôlent l’indigence quand ils
présentent un scoop : « Macron est en campagne » comme si dès
son élection, ses opposants n’avaient pas contesté le suffrage universel en
apportant leur bûche aux ronds points, en vociférant contre toute mesure et son
contraire, souples et réactifs, à l’image du gouvernement face aux virus.
Alors que la gauche a éclairé une bonne partie de ma vie,
j’en suis à la regarder comme une entité extérieure ayant abandonné un de ses marqueurs historique,
la laïcité et toute idée de progrès concernant le futur.
Pourtant l’idée de
justice reste la plus belle et il en faut des tonnes de bêtises pour que cette
évidence vacille et que semaines après semaines je ne fasse que soupirer, la repentance toujours sous le tapis à souris.
Le sujet de mon
premier devoir de philo : « regret, remords, repentir ». La
boucle...