Cette livraison est moins exclusivement partisane que d'habitude, bien
qu’agissant comme lanceur d’alerte à propos de sujets engloutis par les blablas
de l’heure.
Elle peut même se lire après celle qui lui a succédé
La position de la revue concernant le genre des mots ne collant pas forcément aux excès de certain.e.s est
significative de leur volonté ne pas s’enfermer dans des dogmes à la mode.
Le reportage concernant l’argent de la drogue finançant le terrorisme a du également mettre à la question
bien de leurs proximités à de justes causes.
« Le resto du cœur » avec d’anciens salariés de Mc Do à Marseille est aussi riche de
contradictions où dans le temple de la malbouffe cohabitent et entrent en
conflit générosité, progression des acquis sociaux et rentabilité.
Comment mener la restitution des objets africains qui font notre plaisir dans les musées ?
Le questionnement vaudrait aussi pour ma modeste collection
privée ne provenant pas de pillage… à ce que je sache.
Par contre je ne suis pas du tout concerné par la
spéculation concernant des baskets
qui peuvent atteindre des sommes astronomiques au prix de stratégies
sophistiquées pour obtenir « les sneakers » d’une collection
limitée. Divertissant et significatif des passions de certains de nos
contemporains.
Le rappel de l’histoire de l’insecticide Chlordecone, n'est pas inutile, ce poison des Antilles,
cancérigène et neurotoxique, perdure dans la terre après son interdiction il y a trente ans. Il est présent dans le le sang de neuf personnes
sur dix.
La description de zones préservées de toute présence humaine comme dans le Vercors
est sympathique en décrivant leur
« réensauvagement » pouvant se juger
comme réalisation d’une utopie ou un retour passéiste problématique.
Les rubriques habituelles me sont cette fois accessibles
puisqu’il est question
de Catherine Ringer
dans « Face B »,
de « la » Covid ou « du » Covid dans « La sémantique c’est
élastique »
et de la loi Gayssot « Au
nom de la loi »
Par ailleurs vraiment loin de Soulcié qui officie avec ses gros
sabots dans chaque numéro, le recueil de dessins de Sempé sous le titre « Quelques amis » me plonge dans le ravissement : tendre, profond, subtil, léger… Nous nous y voyons grands et
pathétiques : le meilleur de l’humour, de l’humanité. Il occupe un rayon entier de ma bibliothèque
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