Le prestigieux musée Unterlinden (« sous les tilleuls »),
ouvert en 1853 dans un ancien couvent datant du XV° siècle, présente de
nombreuses œuvres de l’art rhénan.
Nous retrouvons Martin Schongauer auteur de « La vierge au buisson de roses » habillée aux
couleurs de la passion, vue ce matin dans l’église des dominicains.
Des retables du célèbre graveur admiré par Dürer ont de
fraiches couleurs comme si elles venaient d’être apposées alors qu’elles ont 500 ans d’âge. « Retable
des Dominicains ».
Bonne introduction, avant d’arriver devant un des
chefs-d’œuvre de l’art occidental :
le retable d’Issenheim, du nom d'un village voisin, peint par Matthias Grünwald.
Les panneaux pouvaient offrir différentes scènes: « Saint
Sébastien, La Crucifixion, Saint Antoine »
Les mains crispées, les pieds déformés du Christ crucifié,
expriment la douleur d’une façon très moderne,
et saint Antoine qui protégeait du « mal des ardents »
dû à un parasite du seigle. Après s’être soigné avec des herbes médicinales
ayant macéré dans l’eau avec des reliques, les malades venaient partager leur
douleur avec celle du Christ.
Sur l'autre face du retable « L’Annonciation, Le Concert des Anges, La Vierge et l’Enfant, La
Résurrection » présentés lors des grandes fêtes contrastent avec la scène
précédente, en particulier lorsque le fils de Dieu monte au ciel dans un suaire
de plus en plus coloré.
A l’étage où sont exposés des objets d’art décoratif et de
tradition populaire, « Le trésor des trois épis », trouvé
dans un chaudron enfoui pendant la guerre de trente ans pour échapper à
l’envahisseur suédois, témoigne de l’orfèvrerie de la Renaissance.
A côté d’une cave reconstituée, sont conservés un « Portrait
de femme » d’Holbein
Pendant notre visite de trois heures et demie, nous ne nous
sommes pas attardés dans les salles consacrées à l’époque gallo-romaine,
alors
que nous n’avons pas manqué, de Théophile Schuller, « Le char de la mort »
Le travail de Yan Pei Ming, sous le titre « Au nom du
père », entre en résonance avec celui de Grünwald.
Une cinquantaine de
tableaux essentiellement dans de grands formats aux pâtes épaisses noires et
blanches nous impressionnent.
Le rapprochement entre trois portraits et celui
de la figure christique entourée de deux larrons est peut être forcé.
Merci pour cette visite.
RépondreSupprimerLe tableau de Grünewald est un chef d'oeuvre, même si je trouve que regarder cette crucifixion me devient insoutenable devant ce réalisme. Effet de l'âge ? De ma propre inconséquence ?
Un beau musée.