Et si le fatalisme, le désarroi, que nous connaissons à
gauche ne seront pas levés de si tôt, nous sommes mis en appétit par une
démarche pas seulement critique ou théorique mais sachant faire, semble-t-il,
de la place aux passions, voire aux détestations.
Pour affronter le pessimisme et les impensés, « l’impuissance naît de
l’impensé »,
un retour vers le passé s’impose, arpentant ce temps long
qui tant nous manque.
La révolution française a permis au citoyen de conquérir
l’autonomie avec le suffrage universel et les droits de l’homme.
Puis, de l’affrontement des ouvriers et artisans aspirant à
devenir leur propre maître avec la révolution industrielle, vont naître des
droits sociaux.
Nous entrons dans un troisième âge, où les mécanismes de la
représentativité ont certes acquis des voix mais doivent plus que jamais « ouvrir
l’œil » comme l’avaient envisagé les grecs qui élisaient des censeurs pour
surveiller les législateurs.
Cette fonctionnalité démocratique est essentielle pour
barrer la route aux populismes même si le vote n’est pas forcément la panacée. Quand
des réformes institutionnelles promises sont retardées par des anecdotes, c’est que les fondements de notre société sont
fragiles.
Mais les allusions au court terme ont été rares.
Les réponses sommaires, les postures, auront moins de succès
si les innovations face aux défis écologiques ou technologiques se
développent : contribution des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon),
droits rechargeables... Dans la construction du social, il y a d’autres
dimensions que la protection d’un salariat qui a évolué. Ce peuple tant invoqué
et pourtant introuvable, comment reprendra-t-il conscience de lui-même ?
L’émancipation depuis toujours est un projet neuf et le
sociétal n’occulte pas forcément le social. L’affirmation de l’individu
n’annihile pas l’exigence de la solidarité.
Alors qu’en 68, en plein dans les trente glorieuses, une
vision critique s’est peut être avérée prématurée, en 83 le refus de
reconnaître aux citoyens la capacité de « regarder les choses en
face » amorce le succès des populismes à venir. L’usine à fabriquer du
désenchantement était en route.
S’il y eut l’embellie Rocard pour apporter la preuve des
capacités de la gauche à gouverner, l’Europe a figuré comme une béquille de
substitution au déficit de propositions positives.
Alors que celle-ci suscite de plus en plus d’attente, son
budget qui reste à 1% du PIB n’a pas augmenté en proportion depuis le traité de
…Rome.
Il n’y a pas que la deuxième gauche qui piétine !
Si seulement les "droits" durement acquis, et perçus comme des émancipations ne devenaient pas des impératifs, le temps passant, le monde serait vraiment parfait...mais le réalisme m'oblige à constater que le monde ne marche pas comme ça.
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