Nous partons vers les tours du silence, nous longeons le mur d’enceinte qui s’interrompt brusquement et
en plein cagnard nous attaquons l’ascension de la première colline sur un chemin
pentu. Nous sommes récompensés de nos efforts par la vue sur la ville et sur
les bâtiments qui servaient à préparer les morts.
La tour nous impressionne par
sa taille et son puits aujourd’hui comblé, destiné à recevoir les os des
cadavres nettoyés par les oiseaux. Nous escaladons l’autre colline puis nous
visitons les maisons du bas qui s’avèrent être en piteux état. Haleh, notre guide, nous
raconte les grandes cérémonies autour d’immenses feux pratiquées par les
zoroastriens tout de blanc vêtus, interdites maintenant à Téhéran à cause du
trop grand nombre de personnes présentes
et sans doute bientôt interdites ici aussi.
Nous sortons par
l’entrée officielle, Haleh s’acquitte des entrées, nous éclusons l’eau fraîche
qui nous reste dans la glacière de M. Ali pendant qu’il nous transporte au temple du feu.
C’est un bâtiment du
XIX° surmonté du symbole d’Ahura Mazdā, avec
un jardin et un bassin ovale différent
de ceux des mosquées, rectangulaires. Il abrite le feu sacré, entretenu
dans un grand vase en laiton qui brûle de façon ininterrompue depuis 1500 ans
et transféré à Yazd depuis 1940.
Haleh nous propose
une visite non prévue sur le programme de Taméra pour conclure cette journée au
Zurkhâneh ou maison de force située
dans une maison dont nous devons faire le tour pour nous purifier. La pièce où
se déroule la « cérémonie » comporte une petite arène accessible aux
hommes purs avec des miroirs en hauteur et une tribune pour un chanteur
accompagné par un autre joueur sur de grandes darboukas. Dans le périmètre
octogonal en contrebas, évoluent des gymnastes de tous âges, vêtus d’un
pantacourt noir à impression de cashmere. Ils commencent par une série de
pompes appuyés sur des planches de bois, puis effectuent des mouvements du cou,
des danses tournoyantes de derviches tourneurs, et des exercices avec des
quilles visant à travailler les épaules et enfin quelques uns poursuivent avec
de lourdes chaînes manœuvrées au dessus des têtes.
Les assouplissements
s’accomplissent sur un rythme intense. Il ne s’agit pas d’une séance d’éducation physique ordinaire mais de la
perpétuation d’une tradition depuis qu’Alexandre le Grand eut interdit les
armes aux Perses. Quelques exclamations des athlètes ponctuent les exercices où
le nom de l’Imam Ali est fréquemment évoqué. Nous remercions le doyen de
l’assemblée puis marchons tranquillement vers le restaurant. Après le chant du
muezzin, nous mangeons des brochettes et du riz accompagnés de bière sans
alcool qui ressemble plutôt à du cidre. Deux taxis nous évitent de marcher
jusqu’à la mosquée du vendredi pour quelques photos nocturnes et nous revenons
à pied à l’hôtel déguster des pâtisseries dans notre chambre ou plutôt
notre suite.
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