La Mecque
de l’art brut est située au château Beaulieu à Lausanne depuis 1976 avec au
départ la donation du pape du mouvement : Dubuffet.
« Une chanson que
braille une fille en brossant l’escalier me bouleverse plus qu’une savante cantate.
Chacun son goût. J’aime le peu. J’aime aussi l’embryonnaire, le mal façonné,
l’imparfait, le mêlé. J’aime mieux les diamants bruts, dans leur gangue. Et
avec crapauds »
Ma première visite avait été un choc, qui m’avait fait placer cette forme artistique au sommet de l’intensité émotionnelle, je viens d’y retourner et retrouver quelques œuvres singulières, magiques, magnifiques :
Ma première visite avait été un choc, qui m’avait fait placer cette forme artistique au sommet de l’intensité émotionnelle, je viens d’y retourner et retrouver quelques œuvres singulières, magiques, magnifiques :
les lambris de Clément
Fraisse sculptés à l’aide d’une cuiller,
la robe de mariée de Marguerite Sir, réalisée à l’aiguille à
coudre avec du fil tiré de draps usagés,
un retable de Verbena
en bois flotté,
et ces fleurs étonnantes, si fines, qu’elles en creusent le
papier d’application …
Je ne me souvenais pas de Teuscher mais ses traits ondoyants au café m’ont impressionné,
comme celui qui prenait ses cheveux pour confectionner un pinceau et d’autres du
suc de fleurs comme couleurs, ou leurs excréments.
Cette nécessité impérieuse de s’exprimer, le caractère
élémentaire des moyens sont émouvants, et le résultat appelle souvent les
adjectifs les plus étonnés.
Ce lieu nécessiterait des heures d’exploration tant sont
nombreuses les œuvres présentées (700), tant sont incroyables les destins des
auteurs, souvent placés enfants comme
valets de ferme, dont l’origine s’est diversifiée avec l’enrichissement des
collections.
Aloïse après
avoir été gouvernante, tellement enflammée en religion qu’elle sera internée,
coud ses cartons pour présenter un univers foisonnant de princesses.
Ratier anime des
sculptures inventives, Krüsi commence
à dessiner ses vaches à l’âge de cinquante-cinq ans…
En ce moment, une exposition temporaire consacrée à Deeds aux dessins délicats est plus
saisissante que celle consacrée aux mises en scène des personnages de comics
américains de Daniel Johnston.
Une vidéo consacrée à Paul
Amar qui compose des tableaux de coquillages aux vives couleurs nous
fournit un contre-point joyeux bienvenu dans un ensemble où se manifestent
surtout des souffrances.
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