« La ville sans sommeil » joue de la fiction et du
documentaire, après un travail de longue haleine avec les habitants dans le plus
grand bidonville d’Europe proche de Madrid.
La misère est moins pénible au soleil, avec de jeunes gitans
ajoutant des couleurs vives à leur histoire lorsqu’ils produisent eux mêmes des
images, au milieu des rebuts de notre société de consommation.
Il serait indécent depuis nos canapés cinéphiles d’envier ou
de louer tant de vitalité, de liberté de ces enfants qui appelleraient plutôt
l’intervention d’assistantes sociales. Mais quel plaisir de partager leurs moments
de joie explosive, à toute vitesse, en toute urgence !
Au moment de quitter des lieux en ruine pour vivre dans des
appartements avec l’eau et l’électricité, les dilemmes sont rudes comme dans
« Le gône de Chaaba ».
Ces bannis, aimant pourtant vivre à l’écart, perdront la
chaleur des solidarités et la complicité du grand-père et de son petit fils sera
cassée. Le film d’une heure et demie se clôt sur une porte ouverte vers une
course éperdue, dangereuse, trépidante, belle, insolente, vitale.
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