Chaque semaine, pendant un an, un grand père emmène sa
petite fille au Louvre, à Orsay, à Beaubourg.
Cette initiation à l’histoire de
l’art au succès planétaire remet en mémoire « Le monde de Sophie »
expliquant la philosophie.
« Si je
comprends,
le tableau nous dit qu’une mère c’est sacré, c’est ce qu’il y a de
plus important ;
et il nous dit que devant une peinture, les couleurs
comptent plus que ce qu’il peint. »
En tension depuis si longtemps ces deux conceptions entre la forme et le fond, la beauté et la vérité, cohabitent, se contredisent, nous
passionnent.
Mis en appétit par une conférence de l’auteur, j’offrirai
l’ouvrage à ma petite fille en lui conseillant d’aller d’abord vers des
chapitres traitant de sujets familiers dont elle peut voir les 52 reproductions
à l’intérieur de la jaquette.
Si j’ai apprécié la description des œuvres, les commentaires,
les biographies, le rappel des contextes qui vont au-delà d’une célébration de
la beauté dans toutes ses variantes, le fil narratif m’a paru parfois un peu
artificiel et quelques digressions dispersent l’attention.
L’érudit Dadé respecte Mona qui va entrer en sixième en lui
parlant comme à une adulte.
La candeur de la petite fait avancer la conversation avec
plus d’efficacité que lorsqu’elle semble d’une maturité exceptionnelle.
« Devant Le serment des Horace, j’ai
ressenti quelque chose de froid.
Eh bien, j’ai évité de
te le dire, mais ce tableau me fait un peu la même impression…
- Tu peux dire ce que
tu veux. On ne doit jamais, devant une œuvre d’art, censurer ses sentiments ou
taire ses réserves. Il faut au contraire s’y fier pour en chercher la
cause. »
Les 480 pages généreuses font vivre des personnages positifs
et chaque artiste se rappelle aux autres.
« Elle se dit
ensuite que Marcel Duchamp était à sa manière un magicien,
parce qu’il offrait
cette possibilité extraordinaire de tout métamorphoser en œuvre d’art.
La confusion qu’il
opérait entre l’art et la vie la fit tressaillir ; c’était presque trop
beau. »
Se concentrer sur une touche de rouge à la surface d’une
toile apprend à faire attention au monde, à ceux qui l’habitèrent et à ceux qui
la peuplent aujourd’hui.
« … disparus nos
ainés ne nous demandent pas de nous conformer à ce qu’ils ont fait ;ils nous disent juste
d’être digne de ce qu’ils furent. »
Même si j'ai des réserves sur les succès planétaires, je dois dire que cela a l'air intéressant. En te lisant, je crois comprendre que la candeur est un attribut attribué surtout aux enfants. Ça aussi, c'est très intéressant... je le retiens. Intéressant et important. Merci.
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