Bien sûr la dimension économique est traitée, mais avec
l’académicien aussi à l’aise avec les chiffres qu’avec les lettres, nous allons
plus loin avec ce livre bref et tonique (185 pages).
« Les familles s’inquiètent du retour sur
investissement de leurs dépenses d’enseignement supérieur, notamment aux
Etats-Unis, plombés pas une énorme dette étudiante ( la deuxième après la dette
immobilière). »
Le dessin de Sempé en couverture, bien que je le sache
trompeur, m’a bien sûr amené près de la caisse du libraire, et les arguments du
professeur au Collège de France m’ont évité de me complaire dans la déploration
de l’effacement de la littérature et permis de voir plus positivement l’avenir.
Il ne se contente pas de flatter le lecteur dans un mol
plaidoyer dans lequel il n’y aurait plus rien à dire après la sentence de
Sénèque :
« Le repos sans
lecture est la mort et pour l’homme vivant un tombeau. »
Le propos n’est pas figé en prenant en compte les nouvelles
technologies. Pour un chapitre consacré à la bibliophilie, activité de petite
niche, la mise en évidence du développement des audio-livres m’a paru tout à
fait intéressante.
« … un peu de
technique éloigne de la littérature, mais que beaucoup y reconduit, et qu’un
enseignement littéraire, dans les écoles professionnelles, droit, médecine, ingénierie,
commerce, ne fait pas de mal et au contraire beaucoup de bien. »
« Transfuges de classe », bénéfices pour la santé
de l’apprentissage d’autres langues, démocratisation de l’enseignement
supérieur, constituent des thèmes
familiers, mais sont abordés avec simplicité, même si je dois revoir quelques
définitions : « sérendipité » ou « nudge »…
Dévitalisant pourtant les départements de littérature, un
grand nombre de disciplines universitaires font de plus en plus appel à la
narration.
Plus intimement, le temps passé à lire permet d’approcher l’ambition
de devenir auteur de sa vie.
Patiemment, nous apprenons que le chemin vers soi
passe par les autres, par les livres.
Hier, j'étais dans une grande librairie à Grenoble, rayon romans, et je feuilletais. Je n'étais pas venue pour acheter, mais pour passer un petit moment agréable. J'ai un peu de mal, quand même avec le roman actuel : il me semble parasité par notre besoin de transformer le monde en une série d'informations à ingurgiter, ce qui est le propre du journalisme, et la prose journalistique.
RépondreSupprimerCi-dessus, le dessin de Sempé est très joli. La lecture chez nous prenait cette forme, et je suis heureuse de pouvoir dire que quand nous nous déplaçons chez nos enfants et petits enfants (loin, donc pas si souvent que ça), nous nous rassemblons (y compris mon fils adulte) autour des livres dans un moment de complicité, de plaisir, de joie. La petite famille éprouve la joie de la littérature déjà, car il y a bel et bien une littérature pour enfants. Si, si. Ne serait-ce que parce qu'il y a des livres qui sont meilleurs que d'autres, qui font plus appel à l'imagination.