Les
participants aux jeux paralympiques, par
leur volonté, leur jovialité, vont tellement à contre-courant des
geignards habituels que l’on peut souhaiter la prolongation de cet été de
grâce.
Les JO nous ont fait des vacances : oiseaux de mauvais
augures et autres râleurs « l’ont mis en veilleuse », si bien que
j’en aurais presque perdu une occasion de râler.
Ces bolées de fierté et d’allégresse partagées ne
garantissent pourtant pas plus de sérénité et moins de démagogie pour les jours à venir.
Les marchands de peur et de colère, vers lesquels se tendent les micros friands d’insultes et de gonflettes, récusent toute notion d’extrême depuis leurs bords parallèles, tout en accentuant leur radicalité.
Incapables de reconnaître des points positifs chez l’adversaire, ils sont prêts
à user de méthodes encore plus contestables que celles qu’ils fustigeaient.
Point de ponts !
Les journaux regrettent la montée du RN et de LFI après
avoir jours après jours critiqué systématiquement tout acte des décisionnaires
européens ou nationaux.
Les populistes ont vu que le communautarisme rapporte des
voix : alors hardi petit blanc ou
grand keffieh! La « bordélisation » est devenue une stratégie.
Nos élèves, dont nous souhaitions développer l’esprit critique, criticaillent tout, une fois devenus grands. La règle du « Tout pour ma gueule » ne contredit pas l'affaiblissement des expressions personnelles. L’inénarrable Olivier Faure ne sait que dire: «les français ont dit ». Et le toutou qué qui dit, lui ?
Nous avons les politiques qu’on mérite. Ils croient diriger alors qu'ils suivent les suiveurs de tendances qui dans les rayons «
Bien être et développement personnel » cherchent l’harmonie, mais en couple ou dans le travail ont du mal avec les accommodements.
Divorces et burn out.
Les nuances apparaissent comme des faiblesses et les
incertitudes excitent les péremptoires, les compromis ne sont pas de mise.
Suivant l’expression « l’éléphant dans la pièce »
souvent employée ces temps, les pachydermes se bousculent.
A la une : l’Ukraine, la Nouvelle-Calédonie, Israël,
les bisons en Roumanie… « déficit public » et « montée de l’extrême droite en
Allemagne ».
Les problèmes migratoires s’accentuent alors que les
populations vieillissent, le rédacteur aussi.
L’intelligence artificielle suscite des craintes mais nous
l’appelons à chaque instant.
Les médias s’abêtissent, critiquent les réseaux sociaux et
s’en nourrissent, comme moi.
Le nombre de followers impressionne les journalistes
influencés par les influenceuses qu’ils ridiculisent par ailleurs.
Il n’y a
pas que les localiers pour se contenter de reproduire des communiqués de presse.
Concernant le théâtre par exemple, bien rares sont ceux qui
ne reprennent pas le pitch vu sur tous les sites. Cette complaisance
entre initiés contraste avec de la violence des propos en matière politique.
Après avoir été les relais assidus du french-bashing, les
animateurs à la télévision virent à l’hystérie pour une médaille de bronze
tricolore, quand ils ignorent le vainqueur d’un autre pays.
Devant chez moi, dimanche, un cèdre tricentenaire a éclaté sous les bourrasques.
« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » Jacques Chirac.
Pas moyen de regarder ailleurs.
Pour la planète, il faudrait plus de croissance, avec tous ses défauts, pour financer la transition
écologique, mais les plus convaincus de l'urgence voient plus de vertus à la glandouille qu’aux gains
de productivité.
Le ton que tu emploies me rappelle le mien, Guy, mais je me souviens bien que nous ne sommes pas du même bord. C'est déjà bien que nous nous fréquentons en ce moment, avec les différences qu'il y a entre nous, je trouve. Il y en a d'autres qui ont trouvé le moyen de me bannir définitivement, par... intolérance, je dirais, alors que tu m'accorderas que je reste polie.
RépondreSupprimerPour la critique, je trouve qu'elle est morte, pour la simple raison que la critique dépend de la possibilité de reconnaître une forme d'autorité assez consensuelle, et nous n'en reconnaissons aucune. Donc... je ne sais pas ce qui sévit, mais ce n'est pas de la critique. Plutôt, la déception qui se traduit à l'extérieur.
Le prophète Isaïe, dans ce grand Livre qui contient une sagesse qui me nourrit depuis des lustres a cette phrase qui résume très bien la situation, à mes yeux : "nous tous, comme des moutons, nous sommes égarés, chacun est allé dans sa propre direction, et le Seigneur a fait peser sur lui l'iniquité de nous tous". Cette phrase, qui provient d'une époque où Jésus n'est pas encore apparu sur la scène, illustre assez bien ce dont il est question, car elle dit que dans cet état de déliquescence social, se profile la nécessité d'un sacrifice pour remédier au délitement.
Le sacrifice est le propre du religieux, dont la fonction est de relier, principalement. Le sacrifice rend sacré pour la communauté, en même temps qu'il construit et rassemble la communauté, et une nation, une république, même, est une communauté aussi. Une communauté rassemble les gens qui ont quelque chose en commun, comme le dit Isaïe, en filigrane. Donc, nous voici au moment fatidique et fatal où le sacrifice s'impose, et se profile, à mon avis.
Et avoue que le fait qu'Emmanuel Macron ait gouverné les Français pendant l'épisode Covid par la menace de l'amende... comme sacrifice ? ne nous agrandit pas du tout, du tout, nous qui crions comme des moutons qu'on égorge en déplorant le règne injustifié du... capitalisme, et de l'argent.
L'avenir n'est pas rose du tout, là, si je regarde les leçons du passé, en tout cas.
Pour rappel, il n'y a pas que les religions qui organisent le sacrifice, et même Athènes que nous adulons dans notre très grande ignorance, n'est jamais allé jusqu'à complètement discréditer les traditions religieuses. Non, nos ancêtres ne furent pas assez fous et irresponsables pour aller jusque là...