pour les
amis du musée de Grenoble se poursuit avec l’Exposition Universelle de 1900 et
ses 52 millions de visiteurs dans la « Ville lumière ». « La Belle époque »La tour
Eiffel date de l’exposition de 1889 qui s’organisait autour de l’axe
Trocadéro/Champ de Mars, alors que dans le prolongement du pont Alexandre III,
ont traversé plus d’un siècle, « Petit et Grand Palais » ont été construits pour célébrer le XIX° siècle finissant.
Si pour le centenaire de la
Révolution, les ingénieurs étaient à l’honneur, cette fois ce sont les
architectes des plus classiques qui sont distingués.« La porte Binet » devant laquelle
triomphait « La Parisienne », a été détruite . Le journal « La Mode
illustrée » proposait le « patron » de sa
sortie-de-bal
de la maison Paquin. Autre grande allégorie : « La fée
électricité » devant « Le palais de l’électricité »
situé
alors sur l’esplanade des invalides.« Le pavillon bleu » par Gustave
Serrurier-Bovy venant de Belgique, berceau de l’art nouveau, et René Dulong architecte français, fut aussi
éphémère.La célèbre Loïe Fuller avait son théâtre,
« temple de la danse serpentine ».Sous des aspects rococo, « Le pavillon des vins de champagne » présentait
ses productions dans des meubles aux lignes souples du « Sezessionstil » comme disaient les Viennois.« Le pavillon de Siegfried Bing » impose le terme « Art Nouveau »,
où sont exposés des meubles d’ Eugène Gaillard.Hector Guimard inspiré par la maison Tassel (1893)
par Victor
Horta à Bruxelles, a gagné sa notoriété au « Castel
Béranger » où 60 appartements sont proposés
par madame Fournier la propriétaire. Mais dans un environnement où Hausmann
avait imposé l’uniformité même le vocabulaire médiéval dérange.
Il s’agit bien d’une œuvre d’art total par la
diversité des matériaux : murs en gré flammé du hall
d’entrée, rampes d’escaliers, garde-corps, cheminées, papiers peints, proposant
toutes les commodités modernes : une cabine téléphonique dans le vestibule
principal.« L’hôtel Nozal » a été démoli en 1957, et « L’hôtel
Mezzara » , un moment internat de jeunes filles,
se verrait bien en
musée de l’art nouveau.Il reste 88 entourages d’entrées de métro emblématiques de
Paris mais bien des édicules ont disparu comme celui de « Bastille ». En 1942, Guimard meurt à New York où il s’est
réfugié avec sa femme juive, loin du pays qui ne le connaît plus.Avenue Rapp, et alentours Jules Lavirotte affirme son
extravagance.Et Alfred Wagon pour un pâtissier, justifie
l’appellation « style nouille » place Etienne Pernet.La structure métallique de l’immeuble du « Parisien »
rue de Réaumur jadis quartier de la presse, dont on ne connaît pas l’architecte,
sort du lot.Rue de Hanovre se remarquent les productions du céramiste Alexandre Bigot
collaborateur de plusieurs architectes.Les Cariatides en
pied, rue d’Abbeville, sont libérées.De « Maxim’s » qui aurait
repris du « poil de la bête » au « Bouillon Chartier » de
la rue Racine, il y a de quoi se régaler, à tous prix.Liane de Pougy demi mondaine, qui finira au couvent, figure
avec Marie-Joséphine-Anatole-Louise-Élisabeth de Riquet, comtesse de
Caraman-Chimay, comtesse Greffulhe,
duchesse de Guermantes de Marcel Proust, dans « Une soirée au Pré Catelan » par Henri Gervex.
Le marquis de Dion (des voitures) et le pionnier de l’aviation Santos Dumont
sont aussi de cette fête de la « haute » au bois de Boulogne.
Anna
Gould dont le mari avait dit « Elle est surtout
belle vue de dot » tourne le dos. Elle a fait construire « Le
palais Rose » avenue Foch copie du Versailles de louis XV avec
théâtre privé pour des fêtes somptueuses, Il a disparu en même temps que les
halles .« L’hôtel De Camodo » aux abords du parc Monceau est
devenu un musée qui témoigne aussi du confort au début du XX° siècle. La
disparition de Nissim de Camodo pendant
la première guerre mondiale conduit son père Moïse à léguer son hôtel et ses
collections à l'Unioncentrale des arts décoratifs.
Les quatre héritiers mourront à Auschwitz.
« On est toujours
dans son époque, on ne peut pas faire autrement que décrire son époque, même si
superficiellement on a l'air de décrire le passé. » Patrick Modiano
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