En 1832, 30 ans avant l’abolition de l’esclavage aux
Etats-Unis, une élève afro-descendante est accueillie à l’école de Prudence Granval dans
le Connecticut où les Noirs sont déjà « libres ».
Les violences des Blancs autour se déchaînent.
Je craignais un album édifiant sous ses traits décoratifs,
eh bien cette douceur des dessins et même leur côté suranné ne font que mieux
ressortir l’actualité du propos, l’exemplarité de l’institutrice, l’inhumanité
des foules.
Dans les premières pages, un jeune
« sauvage » colporte le récit
de la vie de Nad Turner, esclave révolté qui a massacré avec sa bande une
soixantaine de personnes. Ainsi nous sommes sensibles au contexte où se complique
la délimitation entre les gentils et les méchants.
Mais quand on sait que le slogan : « Black Lives Matter » (les
vies noires comptent) est usité encore au XXI° siècle. La barbarie dirigée contre l’école, les femmes et les noirs est insupportable et de
tels bavardages à la sortie du temple inadmissibles :
« Et d’ailleurs,
pourquoi des filles ?
En quoi cela va-t-il
les aider dans leurs tâches quotidiennes ?
Ça n’a pas de sens !
Cela risque de laisser penser à ces négresses qu'elles valent les
blanches. »
Les 150 pages ne baignent
pas que dans la haine et la férocité, elles illustrent le rôle
émancipateur de l’école, et c’est bon ! Plus que jamais !
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