Inspirés par le film de Jean Rouch et Edgard Morin : « Chronique
d’un été » (1961)
le jeune auteur et sa troupe ont recueilli les avis de personnes rencontrées en
faisant de l’auto-stop.
La question initiale : « Comment vis-tu ? Comment
te débrouilles-tu avec la vie? » et ses variantes va amener des réponses
élémentaires concernant le bonheur, la mort, les liens, le genre, l’image de
soi… parfaitement retranscrites dans des évocations poétiques ou drôles, des monologues
émouvants ou tonitruants, des dialogues de sourds (générationnels).
Lors d’un micro trottoir projeté sur l’écran en fond de
scène :
«- Etes-vous heureux ?
- Oui… à Grenoble :
non ! » (rires)
Les défauts d’une première production, où « je
- je » s’expose, en arrivent à être attendrissants tant cette heure
quarante cinq pétille, se situant à la hauteur de l’ambition affichée :« dramaturgie plurielle » voire «
nouveau souffle au théâtre français ».
Pourtant un plateau encombré de palettes et de
pneus avec monologue initial devant la salle éclairée était plutôt
conventionnel. Mais la combinaison virtuose entre vidéo et acteurs en live
synchronisant des témoignages s'avère féconde. Une femme prête sa voix à un homme,
une blonde joue un Sénégalais, et bien vite toute polémique à propos de
l’appropriation valdinguent.
La fidélité du théâtre à la vie, la place des
acteurs et le plaisir du jeu se revisitent avec légèreté.
A travers des
témoignages pittoresques ou banals qui ne sont pas les moins signifiants, le
respect de la parole des personnes interrogées est évident qu’elle soit
recueillie à Notre Dame des Landes ou auprès d’un prêtre.
Un théâtre humaniste,
un théâtre honnête.
"Dialogues sourds (générationnels)".
RépondreSupprimerC'est fou, les préjugés qu'on a en ce moment, comme si, même ENTRE les personnes d'une même génération, on ne pourrait pas avoir des intérêts COMMUNS. C'est fou la crispation sur ces préjugés qui ne sont pas forcément là où on le pense, les personnes jeunes étant parfois plus enclines aux préjugés que leurs aînés...
On se met à se poser la question de savoir A QUOI ÇA SERT, les préjugés ? A se situer, se localiser dans le corps social ? Si c'est ainsi, alors le préjugé a un bel avenir devant lui, quelle que soit l'idéologie qui le condamne.