Les bibliothécaires de ma ville nous facilitent la vie,
elles ont installé un rayonnage : « livres optimistes » ou
« livres qui font du bien » et cet album de 40 cm de haut que Cathy m’a
collé dans les bras portait un auto collant « facile à lire » :
c’était bien vrai, et en plus très agréable, comme un bouquet de fleurs des
champs.
Tout ça après une conversation à propos de François Morel
dont je croyais avoir connu tous les talents
Je l’ai retrouvé dans ces 75 pages poétiques, tendrement drôles, légères, agrémentées de portraits de fleurs en gros plan(t).
Rose, sa grand-mère, est morte dans les roses « Cuisse
de Nymphe émue », suivie le même jour de Hyacinthe son mari.
Ils avaient la passion des fleurs, se chamaillaient
volontiers, elle qui croyait au ciel et lui qui lisait l’Huma. A travers
quelques scènes des années nylon, de la Dyane, et de l’harmonie municipale,
nous apprécions ce bol de nostalgie d’autant plus volontiers que les deux
personnages si différents ont réussi leur vie, tant le regard plein d’affection
porté sur eux pourrait nous faire croire à la possibilité d’une société
française qui accepterait ses différences.
Même si de cocos il n’y en a plus trop, ni de cathos.
« Près du puits
se trouvaient des désespoirs du peintre. Des petites fleurs minuscules, si légères
qu'elles étaient toujours frissonnantes. Pour essayer de contredire leur nom,
je tentais de les peindre mais c'était effectivement désespérant. Trop petites,
trop légères. Je renonçais. Mais je pris l'habitude de saisir mes pinceaux pour
représenter des coquelicots, des roses, des narcisses. C'était quand même un
peu plus concluant. »
Toute en délicatesse. Cela fait du bien.
RépondreSupprimerUn destin de Philémon et Baucis ? Enviable, je trouve...
Dans mon salon, j'ai une orchidée vanda que je bichonne depuis avant le Covid. Cette année elle me donnera plus de 14 très grosses fleurs mauve pâle. Cette générosité m'émeut... Mes plantes sont généreuses avec moi, et je les aime autant que je le peux.