Je ne nourris aucun scrupule à me mêler du débat politique, tant il est sommaire, et que se multiplient les atteintes au bon sens, à mon sens.
Je ne reviendrai pas sur les absurdités de l’abstention, alors que des citoyens ne sont pas arrivés à
se déterminer au premier tour parmi un nombre important de candidats.
Avant le second tour, des adeptes de la voix du peuple ne respectent pas le verdict populaire et ne veulent pas voir de différences entre dictateurs: rallumez les "Lumières"!
Pour les éoliennes, c'est kif kif?
La présentation genre music hall de la soirée électorale,
avec Delahousse jouant du suspens pour garder les téléspectateurs,
surlignait la superficialité de notre société du spectacle.
Il répétait à
chaque fois qu’il donnait les pourcentages que c’était de la faute à Roussel si
un autre avait le nez dans le ruisseau.
Ses propos ont été repris à satiété,
comme s’il n’y avait pas de différence dans les programmes entre
communautarisme et laïcité pour ne citer
qu’un exemple. Des candidatures peuvent être jugées folkloriques mais pourquoi d’autres proclamant
leur volonté d’abattre notre démocratie seraient-elles plus légitimes que d'autres?
Après
avoir bien mis en valeur leur ancien confrère des « Jours heureux »,
voilà t’y pas que les médias réprouvent le candidat du P.C. qui fut au plus haut avec son bon
vin et son bon fromage. Ainsi se rejoue jusqu’à la nausée : les médias qui
lèchent, lâchent, lynchent.
Il y a eu un vote utile qui a gonflé les voiles des
trois premiers pourtant les persistants dans leurs convictions sont respectables et
les faciles commentaires d’après coup peuvent paraitre insignifiants. Les commentateurs,
speakerines, éditorialistes, comiques, annonceurs, publicistes se confondent.
Et le président de la République appelant un journaliste par son prénom nourrit les soupçons de connivence.
Les invités sont toujours les mêmes : j’adore Dany
Cohn-Bendit et je chérissais madame Royal, mais qu’ils profitent de leurs petits
enfants comme les barbons qui prônent la retraite à 60 ans ! On a beau zapper, on retrouve faisant le
tour des plateaux … Copé et Dati !
Vieille carne, il me faut de la chair
fraiche, comme Sandrine Rousseau dans le rôle de la méchante, elle ne déçoit
jamais. Je croyais que d’être écartée par Jadot à cause de ses outrances allait
servir le candide candidat, mais on la retrouve à faire la grimace quand son
leader s’exprime. Par qui était-elle mandatée, elle qui dessert ceux qu’elle
est sensée servir ?
Au-delà de l’adage qui veut que les extrêmes se rejoignent,
il est un mouvement venu de loin qui vise à tout confondre et pique les yeux.
Que l’extrême droite flatte les « Insoumis » relève d’une
politicaillerie sommaire qu’ils réprouvent chez les autres. La réciproque a été
vraie entre fâchés. Mais qu’ont-ils fait pour mériter ces appels de phare ?
Je n’avais pas réprouvé le leader mazimo quand il avait dit « la
République c’est moi » tant il est vrai que chaque élu a droit au respect.
Encore eut-il fallu qu’il n’y eut pas besoin de le proclamer quand sa violence
à lui passe pour de la force et ses excès verbaux pour de l’éloquence.
Depuis les jaunes ronds points où la remise en cause des processus
démocratiques s’excitait, bien d’autres élus ont été insultés, attaqués et les
protestations des indociles d’ici et là furent minimes. A défaut d’avoir un
martyr, l’usage de la provocation devint coutumier et se banalisa sur les
réseaux ; nous en sommes là parmi les boute-feux.
Les excessifs
apparaissent forts, pas seulement par leur talent, ni comme pour chaque
phénomène, par la faute à Macron, c’est que dans le théâtre du quotidien les
grandes gueules nous divertissent davantage que les sages. Avec les nouveaux modes de communication où
les idées se font sur des titres volontiers incomplets, il ne faut pas s’étonner de la
brièveté des analyses galvanisant nos bêtises.
Je dénonce les connivences entre
populistes et démagogues, mais je ne peux adopter le raccourci « tous
pourris » : s’il y avait eu le choix extrême gauche contre extrême
droite, j’aurais choisi de faire barrage à l’extrême droite sans m’abstenir.
Pour
ce qui est de la vraie vie, comme d’habitude, je vote évidemment pour Macron.
« L’extrême
esprit est accusé de folie, comme l’extrême défaut...
C’est sortir de
l’humanité que de sortir du milieu. » Blaise Pascal
Soupir.
RépondreSupprimerQu'est-ce qu'elle est fatiguée, la république.
Parmi les choses les plus intéressantes que j'ai apprises dernièrement, c'est le fait que le titre de Platon, "Politeia", a été traduit par "La République".
Comme j'ai déjà dit, le latin ne disposait pas d'article défini pour dire LA "politeia". C'est le grec (du côté de Platon...) qui disposait de cet article défini. Cela peut paraître abstrait, mais ça ne l'est pas pour moi, en tout cas. "Res publica" était un ensemble de lieux pour les affaires, un lieu où les gens vivaient ensemble, se querellaient, s'associaient, et ce n'était pas un lieu.. fini/défini. Il ne pouvait pas être enfermé... serait-ce dans un mot.
Donc, le fait que nous confondions si allègrement "res publica" et "politeai" qu'on pourrait mieux traduire par... "démocratie" est symptomatique de notre désarroi en ce moment. Comme le fait que nous sommes profondément tiraillés entre notre héritage qui vient de la Grèce antique, et notre héritage qui vient de Rome, que ce soit du côté de Sénèque, Ovide, Cicéron, et compagnie ou... la Grande Romaine.
A l'heure actuelle, le vote Marine Le Pen est un vote... refuge. Il est le lieu où bien des personnes expriment leur mécontentement avec le fait que trop de décisions sont prises bien loin au dessus de leurs têtes, leur donnant une impression parfois trompeuse, qu'elles n'ont aucun pouvoir.
Même moi, IMMIGREE DE PREMIERE GENERATION, je ressens des fois une grande lassitude en sentant que quand j'entre dans l'espace public, je deviens invisible aux yeux d'autrui.
Je crois que le plus grand problème réside là : dans l'extension de l'universel ("amour universel", alias "fraternité" pour le phénomène à la sauce républicaine) au point que nous cessons de nous sentir des personnes.