Nous
renonçons à la visite du château d’Isenbourg, excentré et actuellement hôtel restaurant de charme. Par contre nous
longeons les remparts et le parc des cigognes. Sa création fut décidée pour
enrayer leur disparition dans les années 70. Cette pouponnière, voire asile, recueille les oiseaux sous des
filets protecteurs où les pensionnaires disposent de nids sur des mâts plus ou
moins hauts et d’espace pour voler. Leur captivité est temporaire, ils sont destinés une fois relâchés à assurer la propagation de
l’espèce en Alsace, et même à se sédentariser. Toutes les
caractéristiques de la région sont finalement réunies à Rouffach :
urbanisme avec bâtiments religieux et sociaux dans la même sphère, architecture
(moins de colombages cependant), oriels,
présence d’une synagogue, cigognes, importance de la vigne,
traditions...
https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/01/eguisheim.html La visite du
village terminée et avant de quitter les lieux, nous déjeunons à la
« Table saisonnière » sur les recommandations de notre logeuse.
L’établissement est tenu par sa sœur. A peine installés sur la petite terrasse
dans la ruelle, une pluie inattendue et drue se déverse sur nous, les parasols
ne parviennent pas à contenir le déluge de l’orage. Le repli pour tous à
l’intérieur s’impose dans la bonne humeur. Nous choisissons une salade au
munster chaud pour l’un, une salade de
magret et foie gras pour l’autre version
entrée, les mêmes assiettes proposées en plat disposent de portions trop
copieuses pour nos appétits. En dessert, je teste la glace vosgienne
confectionnée de myrtilles tièdes, de glace à la vanille, de meringue et de
chantilly Guy se contente d’une crème
brûlée. La maison offre le café, grâce à L.Durant le
repas, l’orage s’est éloigné et si le soleil n’apparait pas, nous pouvons
maintenant circuler sans parapluie pour retrouver la voiture. Nous programmons
le GPS pour la prochaine étape : NEUF-BRISACH
à une distance assez proche. Nous parvenons sans difficulté à stationner en
plein centre, place de la Mairie. Cette ville militaire et frontalière
construite par Vauban a obtenu son classement
au patrimoine mondial de l’Unesco en 2008. Son célèbre concepteur l’a
équipée de remparts en éperons défensifs disposés en cercle, soit 16 pointes
qui hébergent des abris pour les canons.
Seules des photos de vue aérienne donnent une idée des contours
originaux de cette enceinte. A
l’intérieur des murailles, un quadrillage strict des rues partage l’espace de la forteresse. Une place
d’armes centrale accueillait les parades militaires mais aussi les marchés.
Quant à la statue de cigogne qui l’occupe aujourd’hui elle n’exprime rien de
belliqueux.Le MAUSA
(Musée d’Art Urbain et de Street Art) installé dans les galeries sous les
remparts mélange sa modernité à ce lieu d’histoire. Des artistes urbains de
renommée internationale s’y succèdent régulièrement pour peindre les murs
souterrains.Bien que méfiants, ce que
nous voyons nous surprend agréablement, loin des gribouillis et des tags
dénaturant habituellement les villes.
Des graffs habilement dessinés dans des
styles et des univers très variés s’adaptent
aux configurations des salles sombres et des galeries fraiches qui les
relient. Pour nous renseigner, un personnel enthousiaste et compétent sait transmettre
sa motivation notamment aux plus jeunes. En résumé, nous ne regrettons ni notre
temps ni notre argent !Lorsque nous
sortons, trois gouttes tombent et la
pluie menace sérieusement à nouveau. La météo aura oscillé toute la journée
entre soleil nuages et averses. Nous nous
accordons un petit repos au AirB&B. Puis nous hésitons à plusieurs reprises
à nous engager dehors à cause de la
pluie qui tombe par intermittence avec un malin plaisir. Elle finit par se
lasser et nous laisse découvrir à pied, au sec, la rue des Américains dans le
quartier chic en direction du centre-ville. Nos pas nous conduisent jusqu’au Schwendi où nous arrivons de bonne heure, assurés
ainsi de trouver une table libre.
Si je ne résiste pas à recommander un roesti
forestier, Guy innove avec un Bibeleska (collet de porc fromage blanc pommes de
terre), arrosé d’un quart de Riesling : que du local !Sur le
chemin du retour, nous avons droit à de jolis cieux avec des nuages délicatement colorés de rose
et de gris doux, d’une grande sérénité.
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