Faudra-t-il lancer une pétition pour que soit respectée la
corporation des oncles et tantes présentés par des comiques comme de fâcheux
fachos autour des tables des fêtes, dans le même panier à archétypes que la
belle-mère abusive des années 50?
En ce qui me tontoncerne, les fêtes passées entre scrupuleux
d’un côté et quelques non-vaccinés de l’autre, nous avons retrouvé la plupart des
amateurs de gratin de cardons qui en avaient été dispensés l’an dernier.
Si nous avons contourné les débats qui fâchent, nous avons
bien discuté ; le plaisir de se revoir en « présentiel » étant
plus fort que la crainte de retrouver une leçon de morale sous chaque verrine à
la façon des blagues de papillotes voisinant avec quelques proverbes chinois:
« Un bon chef de
famille, c'est celui qui se montre un peu sourd ».
J’ai le sentiment que le « chacun pour sa gueule »
même déguisé en développement personnel n’est pas venu grignoter notre premier
lieu et dernier refuge de sociabilité : la famille.
Il semble que l’usage intensif du doigt à switcher nous
rende plus nerveux et que parfois l’éventualité de la présence d’un intoxiqué
de Zemour ou d’une fana de la détox complique le plan de table. Mais la
diversité des opinions n’est pas passée chez nous pour une atteinte à
l’intégrité des convives comme on peut le lire dans les woke papers. Les « obligations »
familiales, comme il en est de vaccinales, constituent de bonnes occasions pour
expérimenter « l’altérité ».
« Après un bon
dîner on n'en veut plus à personne, même pas à sa propre famille. »
O.Wilde
Au-delà des mots « bienveillance » et « diversité »
devenus tellement passe-partout qu’ils en sont sciant, se retrouve sur le
billot de l’usine à langue de bois le « vivre ensemble ». Mais que
dire de mieux, que faire d’autre ?
Pour avoir vu en 68 derrière chaque CRS, un SS, je peux me prévaloir du privilège de
l’antériorité dans la bêtise héroïque, alors que me révulse aujourd’hui le mot
PaSS sanitaire inscrit au Mont Valérien avec la sinistre graphie.
Dans ce lourd héritage imbécile à renier, je peux ajouter un
« famille je vous hais » d’après Gide des années adolescentes. Quand
il m’arrive de frissonner à l’écoute de « La Marseillaise » voilà
« famille » et « patrie » qui ne manquent pas de s’accoler à
« travail » dans une trilogie qui peut vous mettre dans un drôle
d’Etat (français).
On exagère avec les mots en les gonflant sans qu’ils pèsent
plus qu’un rôt de bovidé. Nous sommes cependant atteints par l’air ambiant
agressif dont les caricatures qu’on chérissait réduisent la politique à une
somme d’intentions mauvaises. Nous sommes sur le plateau de la société du
spectacle avec ses émotions outrées, ses postures outrancières, ses jugements
excessifs. La période électorale annoncée, qui paraît-il n’intéresse pas grand
monde, occupe en tous cas nos colonnes, est
peu propice à la nuance. J’éviterai de m’engluer dans le pot de miel des vœux douçâtres
en souhaitant des nuances dans nos avis.
J'adore les "Tontons Flingueurs".
RépondreSupprimerNos fêtes furent semblables, malgré les différences de situation, et d'opinions. Pour l'instant, chez nous, la famille reste un refuge...un asile ?
Pourquoi pas ?
J'ai mis cette photo divertissante pour jouer avec "tonton" mais aucun flingage n'a eu lieu.
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